
Renganaden Padayachy a été cité dans le dossier de prêt jugé douteux d’un million de dollars accordé par la Mauritius Investment Corporation à Menlo Park Ltd en 2024. Deux anciens hauts responsables, Harvesh Seegolam et Jitendra Bissessur, l’accusent d’avoir exercé des pressions pour faire approuver ce financement, initialement rejeté comme trop risqué.
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La convocation imminente de Renganaden Padayachy par l’Anti-Money Laundering Unit, une unité du Central Criminal Investigation Department (CCID), se précise. Tout juste libéré sous caution dans l’affaire du rachat controversé de l’hôtel Ambre, il doit désormais faire face à des accusations de pressions indues dans le prêt d’un million de dollars américains (Rs 45 millions) accordé en octobre 2024, peu avant les législatives, à Menlo Park Ltd par la Mauritius Investment Corporation (MIC).
Ces accusations ont été formulées par Jitendra Bissessur, ancien Chief Executive Officer (CEO) de la MIC, et Harvesh Seegolam, ancien gouverneur de la Banque de Maurice (BoM). Auditionnés par l’Anti-Money Laundering Unit le mardi 15 avril 2025 à la Sterling House, ils affirment que l’ex-ministre des Finances a exercé des pressions lors du traitement du dossier de demande d’emprunt.
Harvesh Seegolam, accompagné de son avocat, Me Imtihaz Mamoojee, a été appelé dans un premier temps à s’expliquer sur les circonstances de la mise sur pied de la MIC. « Padayachy ti donn lotorizasion pou fer MIC », a-t-il dit avant de détailler les circonstances de l’incorporation de cette entité. Interrogé sur les circonstances et les règlements liés au conseil d’administration de la Banque centrale, Harvesh Seegolam a précisé que la MIC avait son propre conseil d’administration et opérait en toute indépendance de la BoM.
Il a expliqué qu’après la période de COVID-19, le pays était dans une situation financière difficile. Il a souligné avoir discuté avec plusieurs personnes à l’époque en vue de trouver une solution, dont feu Dev Manraj, secrétaire financier et des PDG de banques, entre autres. Fait notable : Harvesh Seegolam a révélé que la somme considérable de 2 milliards de dollars était disponible au sein du Foreign Exchange de la BoM. Des fonds destinés, selon lui, à être injectés dans la MIC.
À sa sortie des locaux du CCID mardi, Me Shyam Servansing, l’avocat de Jitendra Bissessur, a indiqué, dans une déclaration accordée au Défi Media Group, que l’enquête de son client est presque bouclée : « Lanket pe tir a so fin. Mo klian pe donn inpe konpleman linformasion. »
Il a ajouté qu’il attend désormais la suite des événements pour décider de la marche à suivre. Il convient de rappeler que lors des précédentes auditions, Jitendra Bissessur avait déjà mis en cause l’ex-ministre des Finances pour des pressions présumées.
D’après l’enquête menée par l’équipe de l’assistant surintendant de police (ASP) Balmick Dussoye de l’Anti-Money Laundering Unit, Menlo Park Ltd avait initialement demandé un « Equity Investment » de 6,3 millions de dollars américains (environ Rs 285 millions) pour un projet dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Toutefois, le 12 juillet 2024, cette première demande avait été catégoriquement rejetée par le conseil d’administration de la MIC. La raison invoquée était claire : il s’agissait d’un « Highly Risky Project ». Selon le CCID, des pressions auraient par la suite été exercées sur le conseil d’administration de la MIC pour qu’il approuve une seconde demande de Menlo Park réduite à un million de dollars américains.
Réinterrogé mardi
Stéphane Adam demande l’autorisation de voyager
Stéphane Adam, l’un des directeurs de Menlo Park Ltd, a été convoqué à l’Anti-Money Laundering Unit le mardi 15 avril 2025. Déjà sous le coup d’une inculpation provisoire pour « conspiracy to defraud », il a été appelé à fournir des compléments d’information sur les circonstances de la demande d’aide financière d’un million de dollars obtenu par sa société – spécialisée dans la communication – auprès de la MIC. Face aux enquêteurs, il a fait valoir son droit au silence.
Il leur a cependant demandé l’autorisation de voyager. Sa requête sera examinée par la cour ce vendredi 18 avril 2025. Mais d’après nos informations, l’Anti-Money Laundering Unit pourrait objecter à cette demande. Il est important de noter que le passeport de Stéphane Adam est conservé par cette unité depuis son arrestation le 4 mars. En quittant la Sterling House, il s’est abstenu de tout commentaire public.

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