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Prakash Maunthrooa : «60 % des Mauriciens sont approvisionnés en eau entre 15 et 24 heures par jour»

Le directeur de la CWA, Prakash Mauntrooa, affirme que sa priorité est de régler les problèmes sur le terrain. Il était l’invité jeudi de Jean-Luc Émile.

Le dossier de l’eau a été abordé dans l’émission ‘Au cœur de l’Info’, animée par Jean-Luc Émile, sur Radio Plus, jeudi. Prakash Maunthrooa, directeur de la Central Water Authority (CWA) et Senior Advisor au bureau du Premier ministre, a confirmé que le taux de perte dans le réseau de distribution est de 60 %. 

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«L’eau, c’est la vie, voire le diamant bleu et il est impératif de la préserver ». Ce sont les propos du directeur de la CWA. Prakash Maunthrooa ! Cela fait quatre mois qu’il est à la tête de l’organisme et parle de « mission divine » à laquelle il doit s’atteler. Il soutient qu’il fera « tout ce qu’il faut » pour régler les problèmes sur le terrain et apporter un soulagement à la population durant la période sèche. 

Après les récentes pluies, le taux de remplissage des réservoirs a connu une amélioration notable. Prakash Maunthrooa se montre confiant quant à la gestion de la situation, tout en exprimant une prudence continue. « J’adopte une politique prévoyante. Gérer, c’est prévoir », souligne le directeur de l’organisme.

Il poursuit en indiquant qu’une réflexion a été engagée pour changer la façon de fonctionner de la CWA. Prakash Maunthrooa souligne néanmoins la nécessité d’être réaliste et de prendre en considération les impacts du changement climatique à l’échelle mondiale. « Maurice n’est pas épargné », dit l’intervenant.

Ainsi, après la longue période sèche de 2022, des mesures ont été prises par la CWA afin de soulager les Mauriciens. « Il y a une quarantaine de projets à travers le pays sous le Contingency Plan », souligne le directeur.

Travail en amont

Prakash Maunthrooa évoque divers projets, de l’exploitation des nappes phréatiques au remplacement des tuyaux, en passant par la prise en compte des « dark spots » avec des mesures adaptées aux besoins régionaux. En anticipation de la période sèche de cette année, il assure qu’un travail en amont a été réalisé dans les six zones. Il recommande également aux gens de tirer parti des plans proposés par le gouvernement, tels que le réservoir d’eau (water tank) et la pompe.

Le directeur de la CWA souligne également les conclusions d’un audit qui ont mis en évidence environ 1 500 kilomètres de tuyaux défectueux. Selon lui, 75 kilomètres de ces tuyaux ont plus de 75 ans ou sont en amiante. Il exprime : « Pendant deux ans, aucun remplacement n’a été effectué. C’est l’héritage qu’on m’a laissé. Le remplacement des tuyaux est une tâche complexe, mais le gouvernement y investit des fonds. Notre objectif est ambitieux : remplacer 500 km de tuyaux d’ici la fin de l’année prochaine », ajoutant que « depuis deux ans, certains entrepreneurs ont abandonné les chantiers ».

Prakash Maunthrooa affirme avoir constitué une équipe au sein de la CWA pour accélérer les efforts, et des dispositions ont été prises pour attribuer des contrats aux Petites et Moyennes Entreprises (PME). « En 2013, le taux de non-revenue water se chiffrait à 56,7 % et avait atteint 55 % après deux ans malgré d’importants investissements. À mon arrivée, le taux était de 60-63%. Mon objectif est de le réduire de 10 %, voire 20 % en deux ans », souligne-t-il. Prakash Maunthrooa explique que 20 % du non-revenue water représentent 200 000 mètres cubes par jour. Selon lui, réduire les pertes dans les réseaux de la CWA serait « une grande économie ».

Commentant la promesse du gouvernement d’une fourniture en eau 24/7, le directeur affirme qu’il d’abord faire faire la distinction entre « période normale et période sèche ». « 60% des Mauriciens sont approvisionnés en eau entre 15 et 24 heures par jour. Avec les travaux en cours, je suis confiant que d’ici la fin de l’année prochaine, on arrivera à 75-80 %. J’essaie de faire le maximum », dira-t-il. 

Le directeur de la CWA avoue également qu’il travaille pour la « long term water security » pour le pays. Il déclare qu’il faut préserver notre « water-related ecosystem ». « Si nous ne préservons pas nos ressources en eau, la génération future ne va pas nous pardonner », estime Prakash Maunthrooa.

Concernant l’option du dessalement de l’eau de mer, le directeur de la CWA indique qu’une équipe au ministère de tutelle se penche sur la question. « Nous sommes en faveur, mais il y a deux défis : l’aspect environnemental et le coût. Il faut trouver le juste milieu. Cela peut coûter Rs 80-90 par mètre cube. C’est un prix élevé. Tout dépend de ce qu’on est disposé à payer et de la quantité d’eau », mentionne-t-il, ajoutant qu’il y a « plusieurs facteurs à prendre en considération ».

 

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