Pour cause de mauvaise planification: 350 tonnes de médicaments devront être détruites

Le ministère de la Santé se retrouve avec des médicaments périmés, dont la valeur n’a pas été estimée. Un nouvel épisode sur le gaspillage des fonds publics déjà signalé par le rapport du directeur de l’Audit. Comment le ministère de la Santé s’est-il retrouvé avec un tel stock de médicaments périmés ? Selon une source, il y a eu, ces dernières années, une mauvaise planification au niveau de la politique d’achat de médicaments. « Le ministère a acheté à tort et à travers, sans vraiment prendre en compte les besoins des patients. Il y a eu, de ce fait, des achats inutiles », dit notre source. Si, pour le moment, le ministère n’est pas en mesure d’évaluer ces 350 tonnes de médicaments, il nous revient que ce stock est essentiellement composé d’antibiotiques. « Le délai d’utilisation pour les comprimés est inférieur aux autres médicaments, comme le Panadol, par exemple », ajoute cette source.

Polémiques

En avril 2014, l’expiration de médicaments, coûtant Rs 105 millions aux fonds publics, avait fait polémique. Cela avait d’ailleurs été souligné dans le rapport de l’audit rendu public en décembre. Le ministère de la Santé avait fait ressortir que l’expiration des médicaments échappe à son contrôle, cela en raison de la fluctuation dans la demande. Le stockage de médicaments avait également été cité dans le dernier rapport du Public Accounts Committee (PAC) publié en novembre 2016. Veda Baloomoody, président du PAC, avait alors qualifié le stockage des médicaments dans un entrepôt du ministère, à Coromandel, de choquant. Selon le PAC, le bâtiment en question est délabré avec un toit qui laisse filtrer l’eau de pluie et dont le système de climatisation était en panne. Ils avaient fait remarquer que des produits pharmaceutiques périmés, d’une valeur avoisinant les Rs 95 millions, y étaient stockés depuis 2006. Par ailleurs, il s’agit là d’une situation presque inédite pour le ministère de la Santé. Les médicaments périmés ne peuvent plus être détruits au centre d’enfouissement de déchets de Mare-Chicose, le ministère de l’Environnement s’y étant fortement opposé. Du coup, le ministère de la Santé doit attendre que l’on procède à la construction d’une ‘disposal facility’, qui permettra de détruire ces produits pharmaceutiques selon les normes conformes au respect de l’environnement. Selon nos recoupements, c’est un budget à hauteur de Rs 200 millions que le ministère de la Santé compte injecter dans ce projet d’incinérateur qui devrait être opérationnelle d’ici août 2016. Il devrait être aussi mis à la disposition du secteur privé.