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Post-mortem de la crise au sommet de l’État : le gouvernement évoque la thèse du «complot»

Marie Claire Monty, Ravi Rutnah, Mahen Jhugroo et Bobby Hurreeram Marie Claire Monty, Ravi Rutnah, Mahen Jhugroo et Bobby Hurreeram lors de la conférence de presse hebdomadaire du gouvernement.

Pour qu’Ameenah Gurib-Fakim soit revenue sur son engagement initial de démissionner de la Présidence, c’est sans doute parce qu’elle s’est retrouvée au centre d’un complot.

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C’est du moins l’affirmation du ministre du Logement et des terres, Mahen Jhugroo, et de  Ravi Rutnah, entourés de Bobby Hurreeram et Marie Claire Monty, deux membres de la majorité gouvernementale.

« Nous allons devoir établir quel rôle certaines personnes ont joué avec un agenda clair pour déstabiliser le gouvernement, a déclaré Mahen Jhugroo. Y a-t-il eu complot ? » Selon lui, en agissant ainsi, ces personnes ont voulu paralyser le pays, le mettant dans un état de dysfonctionnement pendant la durée de la crise au sommet de l’État.

Selon le ministre, l’institution d’une commission d’enquête permettra de faire éclater la vérité et de montrer à la population « qui sont les empêcheurs de tourner en rond » .

Ravi Rutnah a répondu à ceux qui reprochent au Premier ministre, Pravind Jugnauth, de ne pas avoir institué de commission d’enquête sur l’angolais Alvaro Sobrinho. « On met une commission d’enquête sur pied quand il y a un problème national. Quand il s’agit d’un individu soit-disant impliqué dans un crime de corruption par exemple, on ne met pas sur pied une commission d’enquête. On confie l’affaire aux autorités compétentes », a-t-il indiqué. Ces autorités étant, dans ce cas précis, la Commission anticorruption (Icac).

Pour répondre à ceux qui doutent de l’indépendance de l’Icac, il a eu ceci à dire : « Certaines personnes disent ne pas faire confiance à l’Icac. Depuis 2014, l’Icac a-t-elle hésité à enquêter sur Vishnu Lutchmeenaraidoo ou sur tout autre membre du gouvernement ? » Si certaines enquêtes n’ont pas abouti, c’est qu’elles prennent du temps, devait-il encore préciser en réponse à une question de la presse.

Ravi Rutnah considère justifiée la décision d’instituer une commission d’enquête sur les circonstances dans lesquelles Ameenah Gurib-Fakim a tenté d’instituer une commission d’enquête de son propre chef. « Il paraît que la Présidente a cru qu’elle était un État dans un État et qu’elle pouvait usurper le rôle du Cabinet en instituant une commission d’enquête. Il y a des procédures à suivre. Il y a eu des violations graves et c’est dans l’intérêt du public de connaître la vérité », a-til fait ressortir.

Répondant à d’autres questions sur les soupçons de complot, Ravi Rutnah a mis en avant certains éléments ayant amené les membres de la majorité à cette conclusion : « Durant les rencontres du 6 au 9 mars, la Présidente a fait savoir qu’elle démissionnerait après la fête de l’Indépendance. Puis il y a eu un communiqué pour dire qu’elle ne démissionnerait pas et qu’elle instituait une commission d’enquête. »

Outre le changement de posture de l’ex-Présidente, l’avocat a fait remarquer que « les terms of reference de la commission mort-née ne pouvait avoir été rédigés que par un avocat d’expérience ». Il a trouvé suspect que deux heures après, Navin Ramgoolam, le leader du Parti Travailliste, soit venu expliquer en détail les implications de ces terms.of reference.

« Ensuite, un avoué appelle sir Hamid Moollan pour lui demander de présider la commission, a ajouté Ravi Rutnah. Nous avons toutes les raisons de croire qu’il y a plusieurs personnes qui se sont concertées et ont fait croire à la Présidente qu’elle pouvait instituer une commission d’enquête sans passer par le Cabinet. Ameenah Gurib-Fakim et ses avocats entreront dans l’histoire des études légales à Maurice», a-t-il conclu avec ironie.

 

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