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Politique : Xavier-Luc Duval et Pravind Jugnauth sur le pied de guerre

XlD Le leader des bleus affirme que le gouvernement est terrifié par l’opposition.

Les relations entre le Parti mauricien social-démocrate et le Mouvement socialiste militant se détériorent.

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Les alliés d’hier sont officiellement entrés en guerre. Lors d’une conférence tenue jeudi 29 décembre à son bureau, le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, s’en est ouvertement pris au gouvernement.

Xavier-Luc Duval n’a pas mâché ses mots à l’encontre du Mouvement socialiste militant (MSM). Jeudi 29 décembre, face à la presse à son bureau de leader de l’opposition, il a donné la réplique concernant le projet de loi sur la Prosecution Commission. Un projet de loi qui a entraîné la démission des bleus du gouvernement. « On ne peut se permettre de changer la Constitution dans le secret lorsqu’on est dans un pays civilisé », a clamé le leader du Parti mauricien social-démocrate (PMSD).

L’ancien no 2 du gouvernement a donné plus de détails sur les modalités choisies par le Premier ministre pour présenter ce projet de loi au Conseil des ministres. « C’est dans un délai de deux heures que j’ai appris ce qu’on a réservé pour ce projet de loi. J’ai bien évidemment objecté en raison de la précipitation avec laquelle le projet de loi allait être présenté à l’Assemblée nationale et je considère que c’était faire preuve d’un manque de politesse vis-à-vis d’un partenaire », a-t-il déclaré.

Xavier-Luc Duval a expliqué qu’un comité ministériel a, par la suite, été constitué sur ce projet de loi, malgré le mécontentement affiché par certains membres de la majorité. « Un comité, qui s’est rencontré dans le plus grand secret, a travaillé sur l’élaboration d’une deuxième ébauche. Le principal amendement était de porter de 30 à 60 jours le délai pour lequel la Judicial Legal Service Commission doit nommer les membres de la Prosecution Commission. »

La deuxième copie du projet de loi finalisée, Xavier- Luc Duval soutient qu’il avait souhaité que le texte de loi soit rendu public et débattu pendant un bon moment. Mais le 19 décembre, lors de la réunion du Conseil des ministres précédant la démission des bleus du gouvernement, il a compris que le gouvernement prévoyait de faire voter le projet de loi avant les fêtes de Noël.

« Je jure sur mon honneur »

« J’ai alors dit que le PMSD ne pourrait voter cette loi dans de telles conditions », a-t-il ajouté. Une prise de position qui a provoqué la colère du Premier ministre qui, selon Xavier-Luc Duval, lui aurait lancé : « To pa dign pou asiz dan sa reunion-la. »

Le leader des bleus a aussi formellement démenti les affirmations du ministre des Finances, Pravind Jugnauth, à l’effet qu’il a eu une longue conversation avec le leader du Parti travailliste Navin Ramgoolam, le weekend précédant sa démission. « C’est dangereux qu’un Prime Minister in waiting écoute les palabres. Je jure sur mon honneur que cela n’a jamais été le cas », a déclaré avec force Xavier-Luc Duval.

Enfin, il s’en est aussi pris au gouvernement qui, affirme-t-il, est terrifié par l’opposition. Il déplore que le pouvoir n’hésite pas à avoir recours à des actions légales afin de se protéger des opposants.

Le leader du PMSD s’élève contre la nomination des deux assesseurs de l’Integrity Reporting Board

Le leader de l’opposition a aussi commenté la nomination des deux assesseurs qui épauleront Lord Nicolas Phillips dans ses travaux sur l’Integrity Reporting Board.

Xavier-Luc Duval a fait part de son intention d’écrire au président de ce board afin de l’informer sur le profil de ses deux assesseurs qui, estime-t-il, sont des proches du gouvernement. Sollicités pour une réaction, Bushan Domah et Dev Phokeer n’ont pas souhaité réagir.

 

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