Politique : le MSM en ordre de bataille pour les municipales

Le MSM se met en ordre de marche en vue des municipales prévues pour le 4 mai. En revanche, le suspense persiste quant à l’implication du PMSD.

Le Mouvement socialiste militant (MSM) semble vouloir jouer la carte de la reconquête aux prochaines municipales, le 4 mai, en misant sur des mesures gouvernementales récentes. Baisse du prix des carburants de Rs 5 par litre, plafonnement de Rs 50 000 pour le paiement du 14e mois et l’augmentation salariale de Rs 610 à compter de janvier à ceux touchant jusqu’à Rs 50 000 : autant d’annonces visant à apaiser un supposé « mécontentement grandissant » de la population. 

« Ces gestes traduisent une volonté de calmer la grogne populaire », confie un proche du parti Soleil sous le couvert de l’anonymat. Cependant, ajoute-t-il, cette stratégie pourrait se heurter à un sentiment de désillusion : « Certains électeurs déçus hésitent à s’exprimer publiquement. Pourtant, leur mécontentement pourrait s’inviter dans les urnes lors des municipales. »

Longtemps perçues comme un baromètre de l’humeur nationale, ces municipales s’annoncent cruciales. Largement fragilisé par la cuisante défaite 60-0 de l’Alliance Lepep lors des législatives du 10 novembre dernier, le MSM joue gros. 

En mode reconquête, le parti mise sur une double stratégie : mobiliser sa base « tout en adoptant un discours de proximité pour séduire un électorat modéré ». « Les municipales sont une chance de prouver que l’ancien gouvernement reste connecté aux préoccupations des citoyens », fait comprendre notre interlocuteur.

Reste à savoir quel rôle jouera le PMSD, grand absent des débats jusqu’ici. Bien que silencieux, le parti pourrait rebattre les cartes, s’il décide de se lancer dans la bataille. 

Pour l’observateur politique Jocelyn Chan Low, l’avenir du MSM semble suspendu à une condition sine qua non : sa remobilisation. « Aussi longtemps que le MSM ne relance pas ses activités, il risque de sombrer dans l’oubli. La question n’est pas tant celle d’une défaite, mais plutôt de la mobilisation de son électorat », explique-t-il. 

Alors que les municipales se profilent, les chances du parti d’emporter, ne serait-ce qu’une ville ou d’élire quelques candidats, restent floues. « On ne peut pas prédire ce qu’il adviendra. Des alliés du MSM semblent davantage en position de force dans les zones urbaines que rurales. Cependant, une chose est certaine : un parti ne peut rester indéfiniment en hibernation », souligne-t-il. 

« Le parti doit faire face à un autre scrutin, notamment après une débâcle historique de 60-0 aux dernières législatives. S’il subit une nouvelle défaite, rien ne changera. En revanche, participer à des élections pourrait avoir un effet mobilisateur sur ses partisans », analyse l’observateur.
Pour lui, les prochaines municipales constitueront un test crucial pour le MSM. « Le pire scénario serait l’inaction, car cela risque de l’ancrer davantage dans l’oubli. Le parti doit impérativement sortir de cette hibernation et se reconnecter avec sa base », insiste-t-il.

De son côté, l’observateur Olivier Précieux considère que la participation du MSM aux prochaines municipales est « une stratégie politique ». En clair, il s’agirait pour le parti d’opérer un retour dans l’arène politique et de reprendre pied sur le terrain. 

Il ajoute : « La visibilité est un élément clé en politique. À l’approche des élections, des réunions publiques seront indispensables. Cependant, la posture du PMSD et d’autres alliés comme le ML, entre autres, reste une question ouverte. Si le MSM se présente aux municipales sous la bannière de l’Alliance Lepep et fait face à l’actuel gouvernement, le duel s’annonce passionnant. »

Il estime également que les partis extraparlementaires pourraient tirer leur épingle du jeu lors de ces élections municipales. Une opportunité, selon lui, pour redistribuer les cartes sur l’échiquier politique local.