Aucun consensus n’a été trouvé parmi les chefs religieux musulmans qui s’étaient réunis au Sir Abdool Razack Mohamed Hall, à Phœnix, dans la nuit du lundi 27 mai 2019 pour discuter des propos jugés controversés du ministre Anil Gayan. Une décision sera prise ce mercredi 29 mai 2019.
Selon nos recoupements, certaines personnes n’approuvent pas la tenue de la rencontre de certains chefs religieux avec le Premier ministre qui s’est déroulée lundi matin. Des représentants de différentes mosquées se sont exprimés en faveur d’une marche pacifique après la prière de ce vendredi dans les rues de Port-Louis. Les chefs religieux présents à la réunion tenue au Sir Abdool Razack Mohamed Hall n’ont eu d’autre choix que de reporter leur décision sur la marche à suivre pour ce mercredi.
Lundi, le chef du gouvernement a rencontré plusieurs représentants de la communauté musulmane, ainsi que Nissar Ramtoola, président de la Jummah Mosque. Ces derniers réclament la révocation d’Anil Gayan de son poste de ministre, à la suite d’une vidéo filmée en 2016 sur laquelle apparaît ce dernier et qui circule depuis la semaine dernière sur les réseaux sociaux.
Avis des députés de l’opposition
Les députés de l’opposition sont unanimes. Ils réclament la démission du ministre. Reza Uteem, du Mouvement militant mauricien, est catégorique : Anil Gayan ne peut pas rester en fonctions. Shakeel Mohamed, du Parti travailliste (PTr), indique de son côté qu’il préfère ne pas répondre au ministre en tant que politicien. « En tant que citoyen, ce que le ministre a dit est blessant. Si je dis quelque chose en tant que politicien, certains diront que j’essaie de tirer des avantages politiques. Ce que le ministre a dit est condamnable au pénal. »
De son côté, Salim Abbas Mamode, député du Parti mauricien social-démocrate, trouve cela déplorable qu’Anil Gayan n’ait pas présenté ses excuses à la population qu’il a blessée. Il estime, de ce fait, que le ministre doit démissionner.
Ce dernier, dans une déclaration à Radio Plus vendredi, a expliqué qu’il s’exprimait dans le cadre d’un débat se rapportant « au sexe, à la religion et au rôle de la femme » ce jour-là. Il a précisé : « Ce n’était pas mon intention de blesser une quelconque communauté à travers mes propos. »
Anil Gayan a également porté plainte, le lundi matin 27 mai, à la Cybercrime Unit de la police au sujet de posts qu’il juge « insultants » et « abusifs » mais aussi à propos de « menaces de mort » proférées à son égard, dans le sillage de la polémique suscité par des propos qu’il a tenus en 2016.
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