L’aménagement de la plage publique devant l’hôtel Casuarina à Trou-aux-Biches a suscité de vives critiques, certains dénonçant un empiètement de l’espace public au profit de l’établissement. L’hôtel se défend en invoquant un partenariat public-privé (PPP) en vigueur depuis des décennies et assurant que la plage reste accessible à tous.
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La gestion de la plage publique devant l’hôtel Casuarina à Trou-aux-Biches fait l’objet d’une vive controverse. Au cœur du débat : un partenariat public-privé qui régit son entretien depuis des décennies. Tandis que certains dénoncent un empiètement sur l’espace public, l’établissement affirme garantir l’accessibilité à tous.Des commentaires ont été publiés sur les réseaux sociaux dénonçant l’occupation excessive, voire l’empiètement de la plage publique devant l’hôtel Casuarina et un autre hôtel à Trou-aux-Biches.
Le Dr Rajiv Bheeroo, consultant pour l’hôtel Casuarina, a tenu à clarifier la situation. Il affirme qu’il existe un Public-Private Partnership (PPP) encadrant l’aménagement de cette plage qui demeure, selon lui, entièrement publique. Ce spécialiste en gestion intégrée de la zone côtière, des sciences marines, de l’océanographie côtière et de la télédétection fait un point sur la situation.
Il met en lumière la longue collaboration entre l’hôtel et les autorités : « Dès 1976, après le passage du cyclone Gervaise, un partenariat a été conclu pour protéger la plage contre l’érosion. » Il explique qu’un mur de protection avait alors été érigé pour contenir la dégradation et qu’un aménagement du paysage de la zone côtière avait été réalisé grâce au financement intégral de Casuarina Resort.
« Depuis, l’hôtel occupe cette plage. » Bien que la plage ait été proclamée publique en vertu de la loi GN 438/1991, l’entretien du site est resté sous l’administration de l’hôtel. Toutefois, l’établissement assure que la plage est accessible à tout le monde sans aucune restriction.
Rajesh Buton, directeur de l’établissement, précise qu’une partie du terrain côtier situé en face du Casuarina Resort a été acquis pour la construction d’un complexe hôtelier cinq étoiles en 2007-08. La direction de l’hôtel a entrepris d’améliorer non seulement la plage située en face du nouvel hôtel mais aussi la plage publique située à côté.
La direction a fait appel au Dr Rajiv Bheeroo pour proposer un plan intégré de la zone côtière. Le spécialiste lui a conseillé d’enlever le mur construit le long de la plage publique car il allait à l’encontre de la bonne gestion de la zone dynamique. Une étendue sableuse plus vaste et plus résistante aux mers houleuses a été élaborée. Cette initiative s’inscrivait dans un plan de gestion intégrée de la zone côtière.
Plusieurs réunions ont été organisées entre les autorités et Casuarina Ltd en 2009 afin d’obtenir l’accord de déposer une demande de permis EIA (Environmental Impact Assessment) pour des travaux d’amélioration côtière s’étendant de Cardinal Resort à la limite nord de la plage publique. Les autorités ont accepté de conclure un PPP et Casuarina Ltd a été autorisée à déposer une demande en ce sens. Elle a obtenu le permis début 2010. Les travaux ont permis d’avoir une plage sableuse plus spacieuse et résistante aux intempéries. Conformément au permis EIA, l’hôtel s’est engagé à entretenir cette zone à ses frais.
Au premier trimestre 2024, à la suite d’événements météorologiques majeurs, des travaux d’entretien sont devenus nécessaires en raison de l’accumulation de déchets marins. La direction et le consultant ont écouté les autorités qui ont visité le site après la vague de commentaires sur Facebook et d’articles de presse.
Les principales critiques concernant la gestion de la plage de Trou-aux-Biches ont été la privatisation déguisée avec des transats et des kiosques envahissant l’espace, l’inégalité d’accès avec des visiteurs locaux contraints de patauger dans l’eau pour contourner les installations ainsi que la modification artificielle du littoral avec les travaux impliquant des pelleteuses et le transport de sable.
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