Pétards et feux d’artifice : jouer avec le feu, mais en toute sécurité

Les feux d'artifice, bien qu'appréciés, présentent des risques. L'avocate Melany Nagen rappelle les lois régissant leur utilisation et les sanctions encourues en cas de non-respect.

Ils illuminent le ciel et résonnent dans les quartiers, marquant la transition vers une nouvelle année. Symbolisant la chance, la prospérité et l’éloignement des mauvais esprits, pétards et feux d’artifice font partie intégrante de la culture locale. L’avocate Melany Nagen rappelle le cadre légal en vigueur, essentiel pour prévenir les accidents et limiter les nuisances.

L’utilisation des feux d’artifice et des pétards est réglementée par plusieurs lois et directives, au-delà de la loi sur les explosifs, explique-t-elle. Les principales réglementations comprennent : le Règlement de 2017 sur la protection des consommateurs (Consumer Protection (Control of Imports) Regulations 2017), qui impose des restrictions sur l’importation de feux d’artifice, y compris les pétards. L’importation nécessite un permis délivré par le ministère du Commerce et de la Protection des consommateurs.

D’autre part, ajoute Me Melany Nagen, les directives des Mauritius Fire and Rescue Services (MFRS) prévoient des mesures de sécurité pour l’utilisation de pétards et de feux d’artifice afin de prévenir les accidents et garantir la sécurité publique. Ces directives incluent des règles sur les distances de sécurité, l’utilisation de types de feux d’artifice approuvés et leur stockage approprié. 

Elle souligne toutefois que les feux d’artifice sont une partie intégrante des festivités culturelles et religieuses à Maurice. C’est ainsi que pour le Nouvel an, leur utilisation est généralement autorisée sans permis spécifique, sous réserve des consignes de sécurité. Ils symbolisent la protection contre les mauvais esprits et l’arrivée de la bonne fortune. Durant cette période, les autorités, notamment le MFRS, publient des avis rappelant au public les précautions nécessaires et les types de feux d’artifice autorisés.

Horaires et endroits spécifiques

Pour le Nouvel an, il n’existe généralement pas de restrictions horaires imposées aux particuliers. Cependant, en dehors des périodes festives, des restrictions peuvent s’appliquer pour limiter les nuisances sonores et prévenir les accidents. En sus, explique l’avocate, l’utilisation de pétards est interdite dans certains endroits, comme à proximité des zones sensibles, à l’instar des hôpitaux, écoles et lieux de culte, sans autorisation préalable.

La vente de pétards aux mineurs

La vente de pétards aux personnes de moins de 18 ans est strictement interdite. Les commerçants doivent vérifier l’âge des acheteurs avant de finaliser la vente. Les contrevenants risquent des sanctions, notamment des amendes ou la révocation de leur licence commerciale.

Ce que peuvent faire les autorités locales pendant les fêtes 

Les municipalités et les conseils de district peuvent :

• Désigner des zones spécifiques où les pétards sont interdits (zones résidentielles densément peuplées, hôpitaux, écoles, lieux de culte).
• Imposer des restrictions horaires pour limiter les nuisances sonores, surtout la nuit.
• Interdire certains types de pétards particulièrement bruyants ou dangereux.

Les obligations légales

• Éviter d’utiliser les pétards dans des zones à haut risque (zones densément peuplées, hôpitaux, sites industriels).
• Respecter les consignes de sécurité indiquées par le fabricant.
• Ne pas vendre de pétards aux mineurs.
• Stocker les pétards dans des endroits frais et secs, loin de toute source de chaleur ou de produits inflammables.
• Il est interdit de modifier ou d’altérer les pétards.

Les sanctions en cas d’accident

• Les contrevenants peuvent être sanctionnés par :
• Des amendes pour non-respect des restrictions.
• La confiscation des pétards illégaux.
• Des poursuites pénales pour négligence ou mise en danger de la vie d’autrui.
• En cas de blessures infligées, des accusations pour coups et blessures peuvent être engagées.

Anjeli Veeren Latchimeenia : « La sécurité doit toujours primer »

Anjeli Veeren Latchimeenia, 30 ans, réceptionniste à la Cour suprême, partage sa passion pour les feux d’artifice et les pétards, une tradition profondément ancrée dans la culture mauricienne. « Mo prefer aste fe dartifis parski li koz mwin polision e li pa fer bann lisien gagn per kouma bann roulo petar rouz ki sonn for e fer dezord », explique la trentenaire
Chaque année, cette habitante de Montagne-Blanche achète ses pétards deux jours avant le Nouvel an pour éviter la foule et les longues files d’attente à Port-Louis. Ses adresses de prédilection ? La rue Jummah Mosque et Atlantic Store, où elle trouve des produits de qualité à des prix abordables.

Cependant, elle note que les pétards coûtent de plus en plus cher : « Petar pe vinn ser aster, me pou nou Morisien se enn tradision. Nou fer enn ti sakrifis pou sa. » Son budget annuel pour ces festivités tourne entre Rs 2 000 et Rs 3 000.

Le réveillon est un moment clé pour la réceptionniste et sa famille. « Nou organiz enn ti griyad e minwi, nou sonn nou petar. » Dix minutes avant l’heure fatidique, elle installe ses feux d’artifice en prenant toutes les précautions nécessaires.

Bien que les pétards apportent joie et distraction, Anjeli rappelle leur dangerosité : « C’est beau, cela fait du bruit, mais les pétards restent extrêmement dangereux. » Elle insiste sur le respect des instructions de sécurité pour minimiser les risques de blessures, comme bien fixer les fusées avant le tir. Elle met aussi en garde : « Ne jamais tenter de rallumer un feu d’artifice immédiatement. Il peut se rallumer spontanément et provoquer des blessures. »

Pour Anjeli Veeren Latchimeenia, la tradition des pétards reste inébranlable. Cependant, elle rappelle que la sécurité doit toujours primer pour ne pas gâcher ces moments de fête.