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Perte financière : Air Mauritius devra rebondir… seule

Air Mauritius

Rien qu’en payant la location de deux A 350, Air Mauritius (MK) s’est retrouvée à genou. Or la compagnie nationale devra payer le bail de deux A 330 neo, alors que quatre autres A 350 seront achetés à crédit. La direction de MK est la seule responsable de la situation, selon le ministre du Tourisme, Anil Gayan.

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Samedi, il a affirmé que le gouvernement n’avait pas son mot à dire dans la gestion de MK. Motif :  la compagnie est cotée en bourse. Pourtant l’État est actionnaire majoritaire de MK, diront anciens et actuels membres du board.

Un proche du dossier explique que la compagnie se fie au nouveau business model pour combler la perte de Rs 998,2 millions et les dépenses à venir. La direction ne perd pas de temps. Un membre nous expliquait que « nous sommes pris avec les démarches pour mettre sur pied le nouveau business model». Ce nouveau modèle devrait aider à générer un surplus opérationnel pour combler les dettes et assurer le bon fonctionnement de la compagnie. 

Un ancien membre de la direction parle d’erreur de calcul. La compagnie remplace ses cinq A 340 par six A 350. Or, les frais de location d’un A 350 sont quatre fois plus élevés que ceux d’un A 340. Le paiement des quatre autres A 350 sera étalé sur 15 ans. Deux avions sont en location et quatre autres arrivent , explique l’ancien membre de la direction de MK. « Ils décident de prendre deux avions additionnels, soit des A 330 neo. Comment comptent-ils générer des revenus pour régler les dettes ?»

Le ministre Anil Gayan, lui,  soulignait que «des mauvaises décisions ont été prises dans le passé, mais, aucune autre mauvaise ces quatre dernières années» Et d’ajouyer : « Le gouvernement n’exerce aucun contrôle sur la direction, car MK est cotée en bourse. » Le membre de la direction de répliquer: « L’État n’est-il pas actionnaire majoritaire de MK ?»

L’ancien membre de la direction de MK explique que la compagnie est dirigée par un conseil d’administration de 15 personnes, comprenant des nominés politiques, un conseiller du bureau du Premier ministre et deux fonctionnaires. « Ce conseil a mis en place des comités avec des pouvoirs de gestion qui prennent des décisions concernant les opérations.»

Pour rappel, la contestation de l’existence de ces comités est l’une des raisons du départ de Megh Pillay directeur de MK en 2016.

Samedi, Paul Bérenger a souligné que MK «file vers le crash.» Si cette thèse est avérée, c’est la promotion de Maurice comme destination touristique qui risque de prendre un coup. « MK doit se ressaisir, car nous fonctionnons ensemble. Il nous faut être alignés pour que le secteur touristique ne tombe pas. Nous n’avons pas besoin de ce problème, en sus des effets du climat et des problèmes environnementaux qui menacent. »

Jean Michel Pitot, président de l’Association des hôteliers et restaurateur de Maurice (AHRIM) souligne que MK est la pièce maîtresse de la promotion de Maurice. Les hôteliers en dépendent pour attirer des touristes. « Soyons réalistes. Des compagnies comme Emirates Airlines sont à l’affût pour prendre contrôle du marché. » Jean Michel Pitot estime qu’en cas de crash des passagers continueront à venir, mais à travers d’autres compagnies.

 

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