Economie

Personnes handicapées: les obstacles à l’emploi

À deux semaines de la Journée internationale des personnes handicapées, observées le 3 décembre, nous abordons la question de l’emploi des handicapés. Au 31 décembre dernier, le pays comptait 30 715 bénéficiaires de la pension d’invalidité, dont le paiement total était de Rs 1,6 milliards en 2014. La loi oblige les institutions publiques et corps paraétatiques à garantir au moins 3 % de postes à pourvoir à des personnes, souffrant d’un handicap. L’objectif est de les encadrer et encourager à être indépendants, tout en favorisant leur intégration sociale. Cette obligation légale s’applique à toutes les entreprises privées, comptant plus de 35 employés. 30 715 des personnes autrement capables reçoivent une pension du ministère de la Sécurité sociale, mais elles souhaitent travailler. Plusieurs obstacles se dessinent, dont le premier est le préjugé.  Pour certains entrepreneurs, le handicap pose des problèmes d’accessibilité et d’adaptation. Les semi-low floor buses facilitent leur déplacement d’un lieu à un autre, mais, plusieurs facteurs entrent en jeu. D’autres manquements au niveau de l’infrastructure affectent aussi leur employabilité. Les trottoirs aux surfaces inégales ou envahis par les commerçants, entre autres, en sont les causes. Un manque d’informations adéquates sur les opportunités existantes figure aussi parmi les facteurs. Une Disability Unit a été créée mais, le site web n’est pas mis à jour. Les jeunes handicapés sont équipés de Smartphones et passent leurs temps à chercher des informations utiles. Ce site indique que la Basic Invalid Pension est de Rs 3 267 alors qu’elle a été majorée à Rs 5 000 depuis un an déjà.

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Radhakrishna Pillay a perdu l’usage de ses deux jambes et se déplace en chaise roulante. Il continue son combat sur le plan social pour lutter pour les droits des handicapés à Maurice. [row custom_class=""][/row]  

Yaaseen Edoo: « Les infrastructures pas convenables »

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Pour Yaaseen Edoo, le monde du travail à Maurice n’est pas assez accueillant pour les autrement capables. Ce dernier, détenteur de nombreuses diplômes, a récemment reçu le ‘Queen’s Young Leader Award’. Il n’a toujours pas un travail rémunéré. « Je reçois des offres. Le problème demeure la mobilité. Je ne peux prendre le bus ou le taxi, car les employeurs ne rembourseront pas pour le coût du transport ». C’est difficile pour nous de travailler. Trottoirs pas adaptés, manque de rampe dans certains bâtiments, non disponibilité de facilités comme toilettes adaptées, entre autres, sont des facteurs qui rendent leur déplacement difficile. Yaaseen Edoo, qui souhaite apporter sa contribution à l’économie, se dit déçu de ne pouvoir prendre un emploi. Et si l’opportunité d’être entrepreneur lui était proposée ? «Les personnes autrement capables sont douées pour l’entrepreneuriat, mais il y a des contraintes. Par exemple, il faut changer la mentalité des gens qui croient que les services ou produits d’un handicapé ne sont pas dans les normes. «Un entrepreneur handicapé doit miser sur le marketing pour promouvoir ses services ou produits ». Se voulant être indépendant, il s’efforce de s’adonner à une activité, car sa pension ne suffit pas. « À mon âge, c’est difficile de trouver un emploi. Les jeunes invalides ne parviennent pas à trouver un emploi », explique-t-il. « La loi stipule que 3 % des postes doivent être remplis par ceux atteints d’un handicap, mais la réalité est différente ». « Le plus gros obstacle est la mobilité. Un moyen de transport convenable doit être mis en place, mais les employeurs ne peuvent offrir ce service », explique-t-il. « La discrimination prévaut au travail. Par exemple, les entrepreneurs handicapés ne bénéficient d’aucun rabais pour l’obtention d’un permis afin de lancer une entreprise. Nous avions récemment songé à créer une petite entreprise pour des activités d’ICT/BPO à l’intention des jeunes diplômés, souffrant d’un handicap. Comment voulez-vous que des jeunes professionnels handicapés lancent leurs entreprises alors que le permis coûte Rs 9 000 par an ? Un permis de ‘Consultancy’ est à Rs 20 000 ». Radhakrishna Pillay suggère que les entreprises proposent des opportunités de travail à domicile, surtout dans le secteur informatique et multimédia, pour les jeunes ne pouvant se déplacer.
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