Le père Grégoire continue de susciter des réactions diverses. Après que l’Évêché se soit désolidarisé du ‘teaser’ promotionnel du père Grégoire pour un concert spirituel, c’est au tour du père Maurice Labour de parler de « l’embarras » au sein de l’Église face à ce même ‘teaser’. Le père Labour a exprimé ses préoccupations lors de l’émission Au Cœur de l'info sur Radio Plus, vendredi.
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En réponse à la question de Nawaz Noorbux sur les agissements parfois controversés du père Grégoire et leur impact sur l’Église, le père Maurice Labour a confirmé que ces actions créent effectivement de l'embarras. Il a ajouté : « C’est pourquoi il y a de l’indignation non seulement au niveau de la hiérarchie, mais aussi parmi la population. Les gens sont choqués. Dimounn pa kontan sa », a-t-il déclaré.
Le père Labour évoque des précédents concernant le père Grégoire. Selon lui, « lorsqu'un teaser affiche un soleil en arrière-plan, cela donne l'impression que le père Grégoire reste dans cette ambiguïté d'un prêtre impliqué en politique ». Il précise qu'il ne reconnaît pas le droit du père Grégoire de soutenir un parti politique en tant que prêtre. « En tant que membre du clergé, il doit se conformer aux consignes de l'Église, et ce principe de base a toujours été réaffirmé », ajoute-t-il, sous-entendant que le père Grégoire devrait renoncer à ses fonctions sacerdotales s'il souhaite s'engager activement en politique.
Pour le père Labour, l'intensité des réactions autour de ce sujet révèle un « débat de fond au sein de l’Église pour éviter d'être instrumentalisée, divisée et manipulée ». Il estime que la politique cherche également à exploiter la religion pour obtenir des gains politiques, parfois avec la complicité de certains religieux ou même de l’ensemble de la religion. « Je me demande pourquoi il est nécessaire de se montrer sous un certain jour – qu'il soit blanc, rouge, orange ou bleu – pour obtenir ce qui vous revient en tant que citoyen à part entière », se questionne-t-il. Le père Labour considère qu'il y a une instrumentalisation réciproque entre la religion et la politique. « À mon avis, il est crucial de rejeter les manipulations des ‘roderboutistes’ et des ‘noubanistes’ », conclut-il.
Réagissant aux propos du père Maurice Labour, le père Philippe Goupille exprime son accord avec lui. Il déclare : « Il existe une relation incestueuse entre la religion et la politique, qui peut pousser une église à prendre position ou à soutenir un parti politique ». Le père Goupille partage également l'avis que les prêtres ne peuvent cumuler les fonctions politiques et sacerdotales. « Je suis convaincu qu'un prêtre catholique ne peut s'engager activement en politique tout en restant prêtre. L'Église ne doit pas devenir un parti politique », ajoute-t-il.
Jean-Marie Richard, observateur s'exprimant par visioconférence depuis la France, souligne que le père Grégoire est déjà apparu dans des controverses similaires par le passé, rappelant les propos « Vote avec ou leker » autour des élections de 2010. « Je constate que certaines personnes ont tendance à le dédouaner facilement, mais en tant que récidiviste, je peine à lui accorder du crédit lorsqu’il affirme ne pas avoir validé le ‘teaser’ en question. Il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages », s’est-il exclamé.
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