La nomination d’Adrien Duval au poste de Speaker de l’Assemblée nationale, le 18 juillet dernier, continue de susciter des débats, alimentés par les privilèges et la pension associés à cette fonction.
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La nomination d’Adrien Duval au poste de Speaker de l’Assemblée nationale, qui intervient à la fin de ce mandat parlementaire, a soulevé de nombreuses questions quant à sa légitimité et aux avantages financiers qui en découlent. Selon des informations émanant du bureau du Speaker, Adrien Duval percevra une pension de Rs 35 000, calculée pro rata en fonction de son premier mandat de cinq ans. Si le Parlement devait être dissous au plus tard le 21 novembre prochain, conformément aux dispositions de la Constitution, Adrien Duval bénéficierait de cette pension réduite. Cependant, s’il occupe le poste de Speaker après les prochaines élections générales, sa pension pourrait augmenter, à condition qu’il ait complété deux mandats, ce qui est nécessaire pour être éligible à une pension complète.
Un dirigeant du PMSD a défendu cette situation : « L’opposition parlementaire a fait tout un tam-tam autour de la pension que va toucher Adrien Duval, mais ce sera de Rs 35 000. Ce qui n’est pas cher payé pour sauver la démocratie parlementaire. »
Les règles de la pension parlementaire
En général, une fois la carrière parlementaire terminée, un élu doit choisir entre une pension complète ou un versement unique (lump sum) accompagné d’une pension réduite. Pour être éligible à ces options, l’élu doit avoir complété deux mandats. La pension est calculée en fonction du nombre de mois passés au Parlement, avec un maximum de 180 mois, divisé par un facteur fixe, puis multiplié par le salaire annuel. Le facteur est de 360 pour les mandats après 2010 et de 270 pour ceux avant cette année. La pension est toujours basée sur le poste le plus élevé occupé par l’élu.
Réactions et Polémiques
La nomination d’Adrien Duval et les privilèges associés ont provoqué une série de réactions. Certains y voient une manœuvre politique visant à renforcer la position du PMSD au sein de l’Assemblée nationale, en vue d’une alliance potentielle avec le MSM. D’autres, comme le syndicaliste Jack Bizlall, estiment que cette nomination envoie un très mauvais signal pour la moralité politique et la jeunesse mauricienne.
Jack Bizlall affirme que cette nomination sert uniquement des intérêts « pouvoiristes » et a lancé un appel pour qu’Adrien Duval refuse cette pension. Toutefois, pour les dirigeants du PMSD, la question ne se pose pas car, selon eux, « Adrien Duval ne peut pas travailler gratuitement ».
Le tirage au sort des questions parlementaires boycottée par l’opposition
Les frictions entre le nouveau Speaker et l’opposition restent palpables. Bien qu’Adrien Duval ait renversé deux décisions controversées de l’ancien Speaker, Sooroojdev Phokeer, les tensions ne se sont pas apaisées. Adrien Duval a permis l’accès aux locaux de l’Assemblée nationale aux députés suspendus les jours où le Parlement ne siège pas et a autorisé les questions parlementaires sur les collectivités locales. Malgré ces gestes d’ouverture, l’opposition reste méfiante.
Le mercredi 24 juillet, Adrien Duval a invité les membres de l’opposition à participer au tirage au sort des questions parlementaires, un exercice qu’il a affirmé vouloir suivre de près pour assurer plus de transparence. Cependant, cet exercice a été boudé par les membres de l’opposition, reflétant la défiance persistante envers le nouveau Speaker.
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