Les pêcheurs artisanaux ont trouvé un nouveau modèle économique qui marche : se regrouper en coopérative pour pêcher en haute mer sur des bateaux semi-industriels. Après le succès de la MED Fishing Co-operative Society Ltd depuis 2014, le ministère de l’Économie océanique financera trois nouvelles coopératives cette année.
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Les pêcheurs artisanaux ne sont-ils plus condamnés à disparaître ? C’est ce qu’a prouvé la MED Fishing Co-operative Society Ltd, qui rassemble une douzaine de pêcheurs artisanaux. Depuis 2014, la coopérative pêche en haute mer sur un bateau semi-industriel baptisé Serenity. Son succès a été tel que le ministère de l’Économie océanique a décidé de renouveler le plan de financement qui a permis à cette coopérative d’acheter son bateau. Trois nouvelles coopératives de pêcheurs en bénéficieront cette année et trois autres l’an prochain.
Les coopératives de pêcheurs ont jusqu’au 17 février pour signifier leur intérêt pour le projet. Ils bénéficieront d’un don de Rs 4 millions du gouvernement et d’une somme supplémentaire de Rs 4 millions sous forme de prêt. Le Serenity avait coûté Rs 8 millions à la MED Fishing Co-operative Society Ltd. Sauf que, pour la première expérience avec Serenity en 2013, le don était de Rs 6 millions et le prêt de Rs 2 millions. Un prêt qui a presque été remboursé aujourd’hui.
« Nous étions tous des pêcheurs artisanaux, explique Lallmamode Mohamedally, président de la coopérative. Nous avons obtenu ce bateau et nous le gérons bien. Nous parvenons à réaliser du profit et à rembourser notre prêt. » Chaque sortie en mer, d’une durée de deux semaines, rapporte entre 3 et 4 tonnes de poissons, vendus à Rs 150 le kilo. Les revenus tournent donc entre Rs 450 000 et Rs 600 000 par quinzaine pour la coopérative.
Un chiffre d’affaires qui suffit largement à faire vivre les pêcheurs membres de la coopérative, explique Éric Mangar du Mouvement pour l’autosuffisance alimentaire (MAA). Cette ONG a prêté main-forte aux pêcheurs dès le départ. « Avec Rs 400 000 par voyage, cela leur permet de couvrir les frais du diesel et payer les pêcheurs, tout en amassant entre Rs 150 000 et Rs 200 000 de profit », explique Éric Mangar. « Cette réserve sert à rembourser le prêt et l’entretien du bateau. Entre 12 et 15 pêcheurs en vivent. »
Les choses marchent si bien que Lallmamode Mohamedally vise plus haut : « Nous voulons acquérir d’autres bateaux et permettre à d’autres de travailler. Pour le moment, nous ne pouvons assurer nous-mêmes la distribution. Le volume de poisson rapporté ne suffit pas. Avec un deuxième bateau d’ici un an, on pourra nous lancer dans la distribution. » Grâce à un deuxième bateau, MED Fishing Co-operative Society pourrait ouvrir des points de vente et court-circuiter les poissonniers pour vendre directement aux consommateurs. Cette année, elle préfère laisser la place à trois autres coopératives qui pourraient se lancer dans l’aventure.
« Cette année, nous aidons trois nouvelles coopératives et espérons qu’elles seront retenues par le ministère », explique Éric Mangar. Les pêcheurs des coopératives viennent de Bambous-Virieux, Bain-des-Dames et St-Pierre.
« Notre but est de faire des pêcheurs artisanaux du pays des entrepreneurs », résume le président du MAA.
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