Pêche à l’ourite : le modèle de Rodrigues fait école

Quand la saison de la pêche à l’ourite redémarre à Rodrigues, toute l’île est en fête. Depuis le 11 octobre, date de la réouverture de la pêche, après deux mois de trêve hivernale, le temps pour l’espèce de se reproduire, les Rodriguais ont repris leurs activités favorites.

Mais la saison 2016 est spéciale. Car le programme SmartFish, impulsé par la Commission de l’océan Indien et financé par l’Union européenne, connaît un tel succès que deux délégations étrangères sont venues apprendre du modèle de gestion de la pêche au poulpe dans l’île.

« Nous avons présenté notre modèle aux Tanzaniens et Zanzibarites. C’est un modèle qui a fait ses preuves parce que dès la première année, le programme SmartFish a donné des résultats sur les plans scientifiques et populaires. Car son succès repose sur la participation de la population et la volonté politique de l’Assemblée régionale de Rodrigues, » explique Henry Agathe, conseiller en développement économique à l’Assemblée régionale de Rodrigues.

En raison de la surpêche, les prises d’ourite ne cessaient de décliner jusqu’à l’introduction du programme SmartFish en 2011. Depuis cette année, les « piqueurs d’ourite » observent une trêve de deux mois, mi-août à mi-octobre. Résultat: la production qui avait descendu jusqu’à 300 tonnes seulement, a dépassé aujourd’hui les 500 tonnes.

«C’est un modèle de gestion qui peut nous aider, car nous avons en Tanzanie des conditions comparables à Rodrigues. Nous sommes venus pour apprendre avec les autorités rodriguaises et nous avons découvert des choses exceptionnelles », raconte Islam Salum, haut fonctionnaire à la Pêche en Tanzanie.

Le succès du modèle rodriguais de gestion de la pêche à l’ourite est source de fierté pour Michel de Sans, expert du programme SmartFish : «C’est un processus lent, mais c’est une expérience réussie. Si bien qu’aujourd’hui des régions comme la Tanzanie et le Zanzibar, peuvent capitaliser sur l’expérience rodriguaise. Ça fait plaisir. »