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Pâtisserie et solopreneur : le défi de créer du goût en solo

Anastasia Marianne, fondatrice d’AS Cake. Diya Sreekeessoon, fondatrice de Dizzlicious. Géraldine Pierre, fondatrice de Douceurs de Geraldine.

Dans un marché de la pâtisserie en pleine ébullition, où les jeunes talents se multiplient, comment se démarquer quand on travaille seul, souvent en parallèle avec un emploi à temps plein ? C’est la question que se posent bon nombre de pâtissiers indépendants à Maurice, dont Diya Sreekeessoon, Anastasia Marianne et Géraldine Pierre. Ces trois femmes, bien que différentes dans leur parcours, partagent un amour pour la pâtisserie et une volonté farouche de créer des douceurs qui reflètent leur personnalité. Mais au-delà de leur passion, elles doivent relever des défis complexes liés à la gestion d'une petite entreprise dans un secteur hyper compétitif. 

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Du bureau à la cuisine : une passion transformée en entreprise 

Diya Sreekeessoon, fondatrice de Dizzlicious, incarne parfaitement cette double casquette de salariée et d’entrepreneure. À 31 ans, Diya travaille chez Accenture depuis plus de 10 ans en tant que Project Manager. Pourtant, sa passion pour la cuisine remonte à son enfance. « Mes parents ont un snack à Route Bassin, donc j’ai grandi dans cet univers. J’ai toujours été une 'foodie' dans l’âme », confie-t-elle. Mais ce n'est pas seulement l'amour de la cuisine qui l'a poussée à se lancer dans la pâtisserie : c’est ce qu’elle appelle la « food therapy ». « Cuisiner me permet de me déstresser. Ça me rend heureuse et développe ma créativité », évoque-t-elle. C’est presque par hasard que Dizzlicious a vu le jour. « Je faisais des gâteaux pour ma famille et mes amis. Un jour, ils m’ont dit que tout le monde devait goûter mes créations, alors j'ai décidé de lancer mon business », relate-t-elle. Depuis, Diya se démarque par son approche "healthy" de la pâtisserie. « Je propose des gâteaux moins sucrés, pour que l’on puisse se faire plaisir sans culpabiliser », indique-t-elle.

Se démarquer dans un océan de compétition 

Le marché de la pâtisserie à Maurice est féroce. De nombreux jeunes pâtissiers émergent, souvent avec des concepts novateurs. Géraldine Pierre, fondatrice de Douceurs de Géraldine, a elle-aussi relevé ce défi. « Il y a énormément de compétition, et les ingrédients sont de plus en plus chers. Innover est essentiel pour se démarquer », avance-t-elle. Son innovation ? Des napolitains pimentés. « Je me suis dit, pourquoi ne pas essayer de marier le sucré et le piquant ? J’ai donc créé une gelée à base de tamarin et d’ananas, avec une touche de piment », explique-t-elle. Une idée audacieuse qui plaît à ses clients et la démarque certainement.

Anastasia Marianne, fondatrice d’AS Cake, mise quant à elle sur la personnalisation. « Je fais des gâteaux sur mesure, adaptés au goût et au budget de chacun. Je m’adapte même aux régimes spécifiques, comme les végétariens, les végans, et les diabétiques », précise-t-elle. En plus de jongler entre son travail à temps plein comme Visual Merchandising Coordinator et son entreprise, elle se fixe des objectifs ambitieux. « Mon plus grand défi jusqu’à présent a été de préparer 250 napolitains et un gâteau pour 30 personnes tout en continuant mon job à temps plein », dit-elle. 

Les défis du solopreneur 

Si ces jeunes pâtissières réussissent à tirer leur épingle du jeu, elles ne cachent pas que la gestion d’une micro-entreprise n’est pas de tout repos. « Mon plus grand défi, c’était de tout créer de zéro, avec un petit capital. J’ai fait des erreurs et j’ai dû apprendre à gérer tous les aspects de l’entreprise, du marketing à la gestion des commandes », admet Diya. Géraldine partage ce constat. « Être à la fois maman de trois enfants et gérer une entreprise n’est pas facile. Parfois, il faut choisir entre perfectionner son art et gérer les priorités familiales », concède-t-elle. Anastasia reconnaît également que le chemin n’est pas sans embûches. « C’est un vrai challenge de jongler entre un travail à plein temps et la gestion d’AS Cake. Mais la passion me pousse à continuer », raconte-t-elle.

Une pâtisserie responsable et durable 

Au-delà de la passion et des défis, ces pâtissières indépendantes intègrent de plus en plus de pratiques durables dans leur entreprise. Diya, par exemple, veille à minimiser le gaspillage alimentaire. « J’essaie d’utiliser tous les ingrédients au maximum et je minimise les déchets », explique-t-elle. Anastasia partage cette préoccupation et va même plus loin. « Je réutilise les restes de gâteaux pour faire des pop cakes, que je partage avec des enfants ou que j’offre à Caritas », affirme-t-elle. Ce souci de durabilité est également une manière pour elles de répondre aux attentes des consommateurs de plus en plus conscients de l’impact environnemental. « Utiliser des produits locaux et réduire le gaspillage sont des valeurs qui résonnent chez mes clients », souligne Diya.

L’avenir de la pâtisserie : rêves et ambitions 

Malgré les défis, les ambitions de ces jeunes entrepreneures sont claires. Géraldine rêve d’ouvrir un jour une pâtisserie « Douceurs de Géraldine ». Mais avant cela, elle souhaite continuer à se perfectionner. « Le temps nous le dira, mais je veux apprendre davantage avant de me lancer pleinement », soutient-elle. Anastasia, quant à elle, se projette dans une dizaine d’années avec plusieurs emplacements d’AS Cake à Maurice. « Je voudrais aussi transmettre ma passion aux jeunes et créer de l’emploi dans le secteur », espère-t-elle. Diya voit elle aussi grand pour Dizzlicious. « Mon rêve, c’est d’ouvrir un coffee shop qui allie pâtisserie, flower shop et bookshop. Un endroit serein, où les gens peuvent venir se détendre et profiter de mes douceurs », confie-t-elle. 

Ces jeunes pâtissières illustrent parfaitement l’esprit entrepreneurial mauricien, mélange de passion, de résilience et de créativité. Dans un secteur ultra-compétitif, elles se distinguent non seulement par leurs créations, mais aussi par leur approche responsable et leur volonté de faire plaisir tout en innovant.

 

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