Opinion : Explications bancales sur l’épisode Côte-d’Or

Suivant l’arrestation musclée et violente de quatre manifestants à Côte-d’Or dans l’après-midi du mardi 27 août, on offre des explications vraiment bancales, côté gouvernement, sur cet incident. 

On prétend que les manifestants de Rann Nou Later s’exposaient au danger d’agression physique de la part des invités du gouvernement, ce qui aurait justifié la décision de la police d’agir énergiquement pour les faire quitter les lieux. 

Cette thèse boiteuse a d’abord été avancée par le ministre Avinash Teeluck lors d’une émission sur Radio Plus, le mercredi 28 août. Selon le ministre, les manifestants s’exposaient à la colère des invités présents, d’où la décision de la police d’éviter une échauffourée. 

Thèse rapidement reprise par l’ancien député MSM Ravi Rutnah, intervenant lors de la même émission. 

Et voilà que dans une déclaration faite au Défi Plus dans son édition du samedi 31 août, l’assistant commissaire de police Manoj Luchan, responsable de la police pour la région de Moka, qui comprend Côte-d’Or, a véhiculé la même théorie que le ministre Teeluck. 

Ainsi, pour les protéger d’un éventuel passage à tabac, les hommes de Luchan ont employé des moyens costauds pour évacuer les manifestants. 

Voilà donc un acte de bienveillance sans bornes de la part de la police, qui s’est terminé par des coups et des blessures pour le Senior Citizen Rajen Narsinghen, au point de nécessiter une admission en clinique pour le maître-conférencier.

En avançant des explications maladroites qui ne tiennent pas la route, les autorités ne font que trahir l’extrême embarras que ce violent incident a causé au pouvoir, qui pourtant, jour après jour, dévoile projet sur projet pour améliorer les conditions de vie des Mauriciens. 

Non seulement l’action des décideurs de la police porte atteinte à l’image du gouvernement, mais la grossièreté de l’opération de Côted’Or pourrait compromettre le travail des membres de la police qui s’acquittent de leur tâche de façon professionnelle sans éprouver un faible pour un parti politique quelconque.