Aux États-Unis, en raison de l’alignement d’une femme d’origine indojamaïcaine-africaine comme candidate des Démocrates face à Donald Trump, les élections présidentielles suscitent un intérêt particulier. Car ce serait la seconde fois qu’un candidat non-blanc prend une option très sérieuse pour s’installer à la Maison-Blanche.
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La composition ethnique de la société américaine est éminemment bariolée. Les Blancs constituent 60 % de la population. Les Hispaniques, à 18,5 %, forment la deuxième composante en importance, suivis des Noirs, qui représentent 12,2 %, et des Asiatiques qui comptent pour 5,6 %.
Même parmi les Blancs, les descendants des Anglais (les Anglos) représentent 7,7 % du total, et les autres sont d’origines diverses, avec leurs ancêtres venus d’autres pays d’Europe. Les Anglos forment l’ossature de la catégorie White AngloSaxon Protestant (WASP) et dominent le monde de la politique et de l’économie aux États-Unis. La grande majorité des présidents sont issus de la famille WASP.
L’histoire reconnaîtra que Barack Obama est venu renverser tout ce modèle fabriqué par les Blancs et les WASP. Aujourd’hui, Kamala Harris, dont les ancêtres sont indiens, africains et jamaïcains, se lance également à la conquête d’une citadelle.
Puisque le facteur ethnique compterait beaucoup dans l’alignement politique et partisan des Mauriciens, le match Kamala Harris-Donald Trump s’avère palpitant.
Dans tous les débats engagés sur l’enjeu américain et les leçons à en tirer chez nous, il ne faudrait surtout pas perdre de vue l’exploit que nous-mêmes, les Mauriciens, avons réalisé quand Paul Bérenger accéda aux fonctions de Premier ministre en 2003. Bien qu’on parle toujours de la fatalité Vaish, cet événement historique devrait nous amener à penser que la conquête du pouvoir est toujours possible en brisant les cloisonnements et en neutralisant les préjugés tenaces.
Le cas Bérenger en 2003 dans une nation d’Afrique a précédé Obama, élu en 2008 et installé au début de 2009. Le cas le plus illustre dans le monde postcolonial, mais surtout dans la grande famille africaine, a été celui de Léopold Sedar Senghor. Un homme de confession catholique, qui avait même envisagé de devenir prêtre dans sa jeunesse, qui dirigea le Sénégal constitué de 97,2 % de Musulmans.
Le fait qu’une nation africaine comme le Sénégal, avec une si grosse majorité de citoyens d’une confession, ait accepté de se faire diriger de 1960 à 1980 par un catholique, devrait aussi contribuer au débat sur l’exploit réalisé par Obama et Harris aux États-Unis.
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