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Nouveau radar : outil efficace pour prévenir les aléas climatiques

radar Ce radar peut détecter des développements nuageux et des précipitations dans un périmètre de 450 km.

Maurice s’est doté du radar le plus performant d’Afrique. Radar opérationnel depuis mercredi dernier. Sommes-nous désormais mieux protégés face aux caprices de Dame Nature ? À quel point peut-on vraiment prévenir les flash floods qui sont devenus une sorte de hantise à chaque fois qu’il pleut des cordes ?

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Le nouveau centre météorologique se trouve à Trou-aux-Cerfs. La Doppler Radar Weather Observation Station est opérationnelle 24/7. Son radar a pour but de donner des prévisions précises du temps, de l’intensité de la pluie dans les nuages, de la vélocité des mouvements des nuages, de l’estimation de la quantité d’eau de pluie dans un laps de temps donné, de traquer les cyclones tropicaux et tous autres phénomènes climatiques.

L’appareil pourra donner des précisions par rapport aux mouvements d’une tempête, tout en indiquant la vitesse du vent. Le nouveau radar a non seulement la capacité de repérer la présence de cyclones, mais il est également doté d’un système pouvant faciliter la tâche aux aviateurs et navigateurs.

La chef météorologue, Surekha Ramessur, explique que ce radar peut détecter des développements nuageux et plus précisément des précipitations dans un périmètre de 450 km. Le radar peut couvrir La Réunion, mais pas Rodrigues qui se trouve à 550 km. « On peut avoir des données plus précises. Définitivement, cela va aider la prévision météorologique », est d’avis notre interlocutrice.

Formation du personnel

Dans la foulée, Surekha Ramessur précise que « les gens ne vont pas voir la différence ». Ce sont surtout les professionnels et ceux qui font partie de la cellule de crise, notamment le National Disaster Risk Reduction and Management Centre (NDRRMC), qui en tireront avantage. Dans un proche avenir, des images du radar seront disponibles sur le site de la météo de Vacoas. Par ailleurs, la chef météorologue indique que le personnel de la station météo a reçu une formation pour utiliser l’appareil à bon escient.

Pour l’ancien directeur de la météo, Subiraj Sok Appadu, il s’agit là d’une technologie de pointe. Ce qui est important avec les conditions météorologiques extrêmes qui guettent avec le changement climatique. « Avec ce que nous avons vécu ces dix dernières années, posséder ce nouveau radar, un outil performant, est important », estime-t-il. Selon lui, la Doppler Radar Weather Observation Station aidera à produire des prévisions précises.

Toutefois, Subiraj Sok Appadu ne fait pas dans la dentelle admettant ouvertement que la météo de Vacoas a été en proie aux critiques des Mauriciens après des prévisions peu précises. « C’est un fait que la crédibilité a baissé. J’espère que désormais la station météorologique pourra remonter la pente et devenir une institution crédible ».

Selon lui, il a beaucoup plu ces derniers jours. Ainsi, il faudrait savoir si le nouveau radar a été utilisé et si les données sont fiables. « Ce radar est utilisé au Japon et à Singapour. Il permet de quadriller les régions à risques », indique Subiraj Sok Appadu. Il concède néanmoins qu’il faut aussi former les personnes pour mieux analyser les données.

Quant à l’ingénieur en environnement et océanographe Vassen Kauppaymuthoo, il affirme que les flash floods ne sont pas choses du passé. Au contraire ils sont appelés à devenir plus fréquents avec le changement climatique. Il avance qu’il était grand temps qu’un nouveau radar soit installé, étant donné que le précédent était endommagé depuis 2002 à la suite du cyclone Dina et n’avait pas été remplacé depuis.

« Certes, ce radar ne va pas empêcher les pluies torrentielles. N’empêche, cela va aider à avoir des données plus précises », dit notre interlocuteur. Toutefois, il croit fortement qu’il faut aller de l’avant avec un système d’alerte qui soit plus rapide et efficace. Aux dires de Vassen Kauppaymuthoo, en cas d’alerte, il faut pouvoir prendre des décisions le plus vite possible.

Il ajoute qu’il arrive qu’il fasse beau alors qu’il y a un avis de forte pluie en vigueur et vice-versa. Il espère qu’avec ce nouveau radar, ce sera chose du passé. « J’espère qu’on ne sera plus pris au dépourvu comme cela a été le cas dans le passé », déclare-t-il. Pour rappel, il y a même eu mort d’hommes suite aux inondations du 30 mars 2013 dues à des pluies torrentielles.

Par ailleurs, Afzal Goodur est tellement passionné de météo que sur la toile on l’a affublé d’un surnom qui lui va comme un gant : Monsieur Météo. Ses prévisions, qu’il publie sur sa page Facebook depuis plus de six ans ont même reçu pas mal de vues et de commentaires. « Il souligne que les données sur Internet sont « fiables » mais qu’il faut savoir les analyser. En ce qui concerne la Doppler Radar Weather Observation Station, il parle d’équipement sophistiqué. Sur un ton badin, il lance que les météorologues ont les outils nécessaires. Ils doivent faire leur travail et non attendre que le radar fasse le travail à leur place ! ».


Rs 537 millions investies

La Doppler Radar Weather Observation Station, au coût de Rs 537 millions, a été financée en partie par le gouvernement japonais.

L’État a injecté Rs 100 millions dans la réalisation du projet. Le contrat pour la réalisation du projet, signé le 15 juin 2016, a été alloué au consortium Marubeni Corporation et Shimizu Corporation du Japon. Les prestataires ont eu un délai de 30 mois pour réaliser le projet et la tour a été complétée en octobre 2018. Le radar a, par ailleurs, été réceptionné vers mi-avril 2018. L’installation a été complétée vers mai de la même année. Cette station comprend six étages et s’étend sur une superficie totale de 414,34 m2. Le bâtiment a été érigé sur une surface de 259,93 m2. Les constructeurs de la station ont installé un système visant à rendre le bâtiment earthquake proof. C’est la Japan Radio Company et Marubeni Corporation qui ont procédé à l’installation des appareils ultraperformants. Le consortium Japan Weather Association et International Meteorological Consultant Inc ont agi comme consultants du projet.


Sinatambou : « On doit se préparer au changement climatique »

Le ministre de l’Environnement explique quant à lui que le gouvernement actuel fait plus que les précédents en matière de gestion de changements climatiques.  « On doit se préparer au changement climatique. La population doit savoir que depuis la prise du pouvoir, le gouvernement a pris des mesures phares pour gérer le problème des flash floods », insiste Etienne Sinatambou.

 

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