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Noorah : «Mo ser ti dir li prefer al ek CDU ki viv ek so mama» 

Pallavi Khedoo, 29 ans, avait aidé son concubin à dissimuler le cadavre de sa fille dans un champ à Mare du Puits. En sus de sa peine de 40 ans, Deven Chiniah a écopé de cinq ans de prison pour avoir dissimulé le cadavre. Noorah Jeewooth, la sœur aînée de la fillette, compte faire appel de la sentence de Pallavi Khedoo. Fareeda Nehra Jeewooth, 9 ans, a été assassinée par le concubin de sa mère le 29 mars 2020 à Quatre-Cocos.
  • 40 ans de prison pour Deven Chiniah et trois ans pour Pallavi Khedoo 

Trois après les faits, le verdict est tombé en cour d’assises : Deven Chiniah, qui avait avoué avoir assassiné la petite Fareeda Jeewooth, a été condamné à 40 ans de prison, tandis que Pallavi Khedoo, la mère de la fillette, a écopé de trois ans. Noorah Jeewooth, la demi-sœur de l’enfant, trouve la sentence infligée à la jeune femme insuffisante. Ses proches et elle feront appel.

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À l’énoncé du verdict le jeudi 18 mai 2023, Noorah Jeewooth n’a pu contenir ses émotions. Elle a laissé éclater sa colère en salle d’audience. Pour elle, sa demi-sœur Fareeda Nehra Jeewooth, qui était âgée de tout juste neuf ans et qui a été tuée en 2020 par le concubin de sa mère avec la complicité de cette dernière, serait encore en vie si son choix avait été pris en compte. « Mo ser ti dir lakour ki li pa le al avek so mama ek ki li aksepte al ar CDU (Child Development Unit ; NdlR) », précise-t-elle. 

La jeune femme est révoltée car elle a le sentiment que la mémoire de sa petite sœur a été souillée. Pour elle, la petite Fareeda a été victime d’un système qui ne tient pas compte du choix de l’enfant. Elle explique qu’en Cour, lorsque l’affaire au sujet de sa garde était entendue, sa sœur avait exprimé le souhait de continuer à vivre avec son grand-père paternel et qu’elle ne voulait pas vivre avec sa maman. 
Mais la Cour avait accordé la garde à Pallavi Khedoo, âgée de 29 ans et aussi connue comme Neha. « Mo granper malerezman pann gagn lagard. Avan ki zafer par rapor a lagard pas lakour, mo ti ser ti fini gagn bate ek so mama. Mo papa ti vini ek tinn raport sa a CDU ki mo ser ti ena 10 pwin de sitir lor so latet. Ti gagn bate partou. Li ti ena ble partou ek ti atas so lame lor sez. Me mem sa mama la tinn gagn lagard », explique-t-elle. 

Noorah Jeewooth insiste sur le fait que sa sœur ne méritait pas une telle mort. Elle est d’autant plus déçue que la sentence infligée à Pallavi Khedoo est, selon elle, insuffisante. Cette dernière a écopé de trois ans de prison pour avoir aidé à dissimuler le cadavre de sa fille. « Pinision ti bizin pli sever. Inn gagn abi seksiel. Inn koup li. Inn bril li. Li pa sifizan. Mo bien desi par sa zizman la. Nou pou fer apel », soutient-elle. 

Sentences individuelles 

Elle estime que Pallavi Khedoo est tout autant coupable que son concubin Deven Chiniah qui a, lui, été condamné à 40 ans de prison pour avoir assassiné la fillette ainsi qu’à cinq ans d’emprisonnement pour avoir dissimulé le cadavre. Des peines qu’il purgera simultanément. La sentence a été prononcée le jeudi 18 mai 2023 par le juge Luchmyparsad Aujayeb en cour d’assises. 

En infligeant cette peine à cet ancien maçon de 29 ans, surnommé Vishen, la cour a voulu envoyer un signal fort à ceux qui se montrent extrêmement violents envers des enfants sans défense. « La victime a été privée d’une vie pleine de promesses, et ce par quelqu’un qui était censé lui apporter de l’affection paternelle. Elle a été privée de sa vie de la manière la plus violente et la plus horrible qui soit », a indiqué le juge. Dans son arrêt, il a souligné l’atrocité de ce meurtre et la nécessité d’infliger des sentences individuelles à chacun des accusés au vu de leur participation à ce crime. 

Cette triste affaire avait ému tout le pays en 2020. Alors que nous étions en plein confinement en raison de la pandémie de COVID-19, la petite Fareeda a été assassinée par le concubin de sa mère. Le crime a été commis le 29 mars 2020 à la résidence du couple à Quatre-Cocos. 

Dans son récit à la police, Pallavi Khedoo a expliqué que sa fille est née d’un précédent mariage. En 2011, elle avait quitté le père biologique de l’enfant. Plus tard, elle avait fait la rencontre de Deven Chiniah. Le couple avait fini par s’installer à Quatre-Cocos. 

Selon la mère, le jour fatidique, elle avait donné un bain à sa fille. Plus tard, son concubin était entré dans la chambre de la petite. Pallavi Khedoo a dit avoir ensuite entendu ce qu’elle qualifie de « gémissements ». En entrant dans la chambre, elle avait vu Deven Chiniah embrasser la fillette qui était à moitié nue. 

La jeune femme a raconté qu’elle avait alors pris une ceinture pour frapper sa fille. En l’interrogeant, cette dernière lui aurait répondu que c’est Deven Chiniah qui l’avait incitée à faire cela. Ce qu’avait démenti ce dernier sur-le-champ avant de s’emparer d’un morceau de bois pour frapper l’enfant violemment à la tête, tout en lui lançant : « Nehra, aret koz manti ta mantez. » 

La petite avait alors dit à sa mère qu’elle avait le vertige. Elle avait été mise au lit. Constatant que sa fille ne respirait plus, le couple avait décidé de se débarrasser de son cadavre. Deven Chiniah avait d’abord tenté de le brûler puis de le découper. 

Retrouvée sous un tas de fumier 

Mais il avait fini par se résoudre à le mettre dans des sacs poubelles. Ensuite, à bord d’un scooter, le couple avait roulé jusqu’à Mare du Puits, pour l’enterrer dans un champ de canne. Le cadavre finira enfoui sous un tas de fumier et de cendres de canne dans la localité. Après une vie rythmée d’injures et d’agressions tant verbales que physiques, Fareeda Jeewooth a rejoint la triste liste des enfants martyrs. 

La peine maximale prévue pour le délit d’assassinat est la prison à vie. Mais le juge souligne qu’il a tenu compte du fait que Deven Chiniah a plaidé coupable. Selon lui, le prévenu a donc droit à une remise de peine. 

Ali Hossenbacus, le grand-père paternel : « Li bien difisil pou mwa » 

La peine d’Ali Hossenbacus est d’autant plus grande que c’est lui qui s’occupait de la fillette avant que Pallavi Khedoo n’en obtienne la garde. « Li bien difisil pou mwa. Mwa kinn swegn sa zanfan la. Li pa ti mank nanie kot mwa. Ou kone kifer lakour pann donn mwa so lagard ? Akoz mwa mo signe Hossenbacus ek mo ti zanfan Jeewooth », explique cet homme rempli d’amertume qui est convaincu que sa petite-fille serait encore en vie si sa garde lui avait été confiée. 

Interrogé sur la sentence prononcée, il déclare sans détour : « Sa lapenn la ditou ditou pa sifizan. Penn pli tigit ki mama la ti bizin kondane se 30 an prizon, ek boug la ti bizin kondane minimum 45 an. Parski ler zot inn fini touy li, zot inn bril li. Ler inn fini bril li, inn al anter li… » Dans un cri de douleur, il lance un appel à toutes les mamans : « Rekonet ki zot inn gagn douler kan zot inn gagn zot zanfan. Pa touy zot zanfan koumsa. » 

 

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