En ce mercredi 25 décembre, la communauté chrétienne célèbre la fête de Noël. En tant que fête chrétienne, elle commémore la naissance de Jésus de Nazareth, mais permet également le regroupement familial autour d'un repas festif et l'échange de cadeaux, peu importe la communauté.
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Les rues sont illuminées, les sapins sont décorés, les repas de fêtes trônent sur les tables et les joujoux sont offerts par milliers… L’ambiance est certes festive mais Noël c’est avant tout la célébration de l’incarnation.
« On ne connaît pas la date exacte de la naissance du Christ. En ce jour de fête, nous célébrons la naissance et la venue du fils de Dieu parmi les hommes. Le fils de Dieu s’est fait homme pour que les hommes deviennent enfants de Dieu. C’est extraordinaire. C’est l’incarnation que nous célébrons », explique le père Sylvio Lodoïska.
La célébration de Noël par les chrétiens a débuté la veille au soir, comme c’est le cas pour toutes les fêtes importantes selon la liturgie chrétienne. Elle commence avec la messe de minuit qui est dorénavant célébrée en début de soirée. En effet, la majorité des offices annonçant la Nativité s'achèvent avant 23 heures, avant donc le passage au 25 décembre.
« Que la messe soit célébrée à minuit ou plus tôt, l’important c’est que nous accueillons la lumière. Dieu qui vient nous éclairer en transperçant l’obscurité », précise le père Lodoïska.
Ce 25 décembre, les chrétiens se rendent à l’église pour la messe. Par la suite, la journée continue, rythmée par des visites pour se souhaiter joyeux Noël, autour d’un déjeuner familial.
« La Noël c’est aussi un événement fraternel et familial. C’est le partage de cadeaux, le partage de repas dans l’amour de Dieu. Nous accueillons le Christ en ce jour, avec la famille et les amis qui nous entourent. Jésus vient établir un autre lien de parenté qui dépasse la parenté de sang », explique le père Lodoïska.
Cependant, il précise qu’il ne faut pas négliger tout le symbolisme derrière cette célébration.
« Il y a tout un symbolisme derrière les célébrations, même le partage de cadeaux. Il ne faut pas que la fête devienne folklorique non plus. Je souhaite à tous mes frères et sœurs Mauriciens de partager ma foi et ma joie et bonnes fêtes », dit le père Lodoïska.
La magie de Noël touche les autres communautés
Si Noël est une fête religieuse importante pour la communauté chrétienne, toutefois ils sont nombreux les non-chrétiens à célébrer ce moment de partage avec les enfants, proches et amis.
À l’instar de Suren R. qui est de foi hindoue mais qui célèbre la Noël depuis qu’il est petit et en fait de même avec ses trois enfants de 10, 15 et 18 ans.
« Noël a un symbolisme bien fort et c’est difficile de ne pas s’y associer. Au-delà du symbolisme religieux, la Noël c’est aussi le partage, ça maintient les liens, être ensemble, dans la réconciliation, s’attendrir devant le bonheur des enfants… c’est merveilleux », confie Suren R.
La maison vivement décorée, en ce mercredi 25 décembre, après le partage de cadeaux, Suren retrouvera ses proches autour d’un déjeuner en famille.
« C’est une fête qui rapproche les communautés. Comme toutes les autres fêtes nationales d’ailleurs. Aujourd’hui il n’y a pas de barrière, ce sont des instants de bonheur avec la famille qui priment », explique Suren R.
Bashir Bheenick de foi musulmane, habitant Phoenix, père d’Eyad et Owaish, abonde dans le même sens.
« Chez nous, nous célébrons toutes les fêtes. Pour la fête de Divali, on participe au partage des gâteaux ; lors du Mahashivaratree, les enfants adorent regarder les Kawals ; pour Kurbani, on partage la viande avec les proches et amis ; pour la Pâques, on mange du chocolat ; à Noël on se fait des cadeaux… bref on célèbre toutes les fêtes, car nous sommes Mauriciens avant tout », explique Bashir Bheenick.
Ce 25 décembre, Bashir Bheenick va le passer autour d’un bon repas avec ses proches et après avoir offert des cadeaux à ses enfants.
« Il m’est impossible de ne pas donner de cadeaux à mes enfants car ils peuvent se sentir frustrés par rapport aux autres enfants. On ne peut pas pénaliser l’enfant, au contraire il faut lui inculquer des valeurs telles que le partage. Étant de foi musulmane, nous n’allons pas mettre l’accent sur le côté religieux de la fête mais sur tout le bonheur et la joie qui l’entoure et en prônant le côté familial », explique notre interlocuteur.
Cependant Bashir Bheenick fait ressortir que tout se fait en respectant les limites, par exemple, pas d’alcool et que du halal.
La lettre d’Eyad, 13 ans, au Père Noël : Magie de Noël v/s Magie de Dieu
La maîtresse d’Ali a organisé un échange de cadeaux le dernier jour d’école. Ali a fabriqué un cadeau dans l’espoir d’en recevoir un. Il a pris un morceau de bois carré bien travaillé et il a soigneusement écrit le nom de Dieu sur chaque surface du cube. Allah, Ram, Jésus, Buddha, Muruga, Jah et il l’a enveloppé dans un emballage de Noël.
Lors de l’échange, aucun élève n’avait offert de cadeau à Ali et le sien était resté sous le sapin. Ali était souvent persécuté à l’école à cause de sa cicatrice de naissance sur son visage et malgré qu’il joue parfaitement au foot, personne ne jouait avec lui. Ali parla à la maîtresse, celle-ci l’informa que peut-être personne ne méritait son cadeau.
Frustré et déçu, Ali quitta l’école et prit le chemin de la maison. Un clochard tendit à Ali une lettre qui vient d’un orphelin. Il ouvrit la lettre qui était adressée au Père Noël.
“Cher Père Noël, je ne te demande pas de cadeaux ni de parents mais je te demande la paix dans le monde, je veux que tu donnes un repas chaque jour à tout le monde, un toit aux sans-abri et que personne ne souffre autant que moi. Merci en avance ”, signé X.
Ali tendit le cadeau qu’il avait emballé au clochard et lui demanda de le remettre à l’orphelin et de lui dire que le Père Noël lui demande de prier au Seigneur en tenant ce cadeau dans la main à chaque fois. Ali recommande également au clochard de faire comprendre à l’orphelin que la Magie de Noël c’est pour une nuit et surtout pour les enfants mais la Magie de Dieu c’est pour tout le monde et pour toujours.
En rentrant à la maison, Ali apprit qu’il avait reçu une lettre de l’Académie de foot et qu’il avait été offert une place. C’était son rêve. C’est là qu’il réalisa qu’il est le plus chanceux, le plus heureux et le plus aimé de tous.
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