Après Palmar Ltée, Future Textile, Tara Knitwear, pour ne nommer que ceux-là, c’est au tour d’un autre géant dans le secteur du textile mauricien de se retrouver en difficulté. La série noire continue donc dans ce secteur.
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Croulant sous les dettes, l’entreprise se sépare de ses 182 employés, tous Mauriciens. Parmi eux, 81 sont limogés, tandis que les 101 autres sont mis en départ volontaire. Plusieurs dizaines de travailleurs étrangers font également partie de l’exercice de dégraissage, car leur contrat ne sera pas renouvelé.
Par contre, tous les employés de l’unité de production de Quartier-Militaire et les 412 travailleurs de celle de Phœnix ne sont pas concernés par l’exercice, tout comme les quelque 1 100 salariés de la branche malgache de World Knits.
« Nous avons fait tout notre possible depuis deux ans pour éviter cette situation et renflouer les caisses, mais sans résultats. Cette décision est notre dernier recours », déplore Joram Madnack, Chief Operating Officer de World Knits.
Et d’ajouter : « Il s’agit d’un véritable drame humain. C’est une décision qui a été extrêmement dure à prendre, car nous considérons tous ces employés comme des membres de notre famille. Malheureusement, nous en sommes arrivés à un stade où, si nous ne le faisons pas, l’existence même de la compagnie sera menacée. » Deux mille emplois sont en jeu, précise-t-on à la direction.
Cette situation résulte de plusieurs facteurs. Parmi, l’introduction du salaire minimum le 1er janvier 2018, qui a fait monter en flèche les salaires des travailleurs des usines de textile. Avant l’introduction du salaire minimum, la paie moyenne dans la zone franche était de Rs 4 936. Avec le salaire minimum, il est passé, pour les employés du textile, à Rs 8 300, à quoi s’ajoute une contribution spéciale de Rs 500 de la Mauritius Revenue Authority. À cela, il faut encore ajouter la compensation salariale de Rs 400 dès janvier 2019.
Au niveau de World Knits, on dit ne plus pouvoir concurrencer les usines malgaches et bangladaises, qui proposent des produits de qualité, mais à un prix nettement inférieur que Maurice. Depuis quelques années, on assiste à un shift progressif des grandes marques internationales vers ces pays pour passer leurs commandes.
« Nous ferons tout notre possible pour faciliter la transition des employés que nous allons remercier et les accompagner du mieux possible durant cette période difficile. Les licenciements se feront sur une base progressive de plusieurs batchs, fin septembre et octobre », avance Joram Madnack.
World Knits, un autre géant du textile mauricien
Incorporée le 19 mai 1981, World Knits Ltd compte, parmi ses actionnaires, Ian Espitalier-Noël, Maurice Espitalier-Noël et Roland Staub. Pour l’année financière s’achevant le 30 juin 2016, la compagnie avait enregistré des recettes de Rs 1,7 milliard et des profits de Rs 4,6 millions. Elle avait toutefois des liabilities de Rs 1,2 milliard.
Le 27 juin de cette année, World Knits Holding Ltd est incorporée. Elle a toujours Ian Maurice Espitalier-Noël comme actionnaire, mais aussi Vivian Masson, Kwan Hoz Kwan Yuk Ming et Madnack Joram. Ce dernier est l’actuel Chief Operating Officer de World Knits Ltd.
En 2018, World Knits se plaçait au 59e rang dans le top 100 des entreprises mauriciennes et avait fait une progression de cinq places par rapport à l’année précédente.
Pour donner une idée de l’importance de cette entreprise au niveau du textile local, elle se classe à la 5e position en termes de chiffre d’affaires. Elle est devancée par Ciel, CMT, Esquel (Mauritius) Ltd et Fire Mount Textiles.
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