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L’annonce du décès d’Ismet Ganti, survenu le lundi 10 février 2025, a plongé le monde artistique mauricien dans le deuil. Quatre jours après avoir inauguré son exposition, l’artiste contemporain et écrivain de 77 ans a succombé à la maladie. Les funérailles auront lieu à 10 heures ce mardi 11 février 2025.
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La nouvelle a plongé ses proches et collaborateurs dans la consternation. Ismet Ganti, né le 6 février 1947, est décédé le lundi 10 février 2025. L’artiste aux multiples talents avait célébré son 77ᵉ anniversaire le jeudi 6 février 2025, date à laquelle il avait donné le coup d’envoi de son exposition « Pangée » au Caudan Arts Centre, Port-Louis. Nul ne se doutait alors qu’il s’agissait de sa dernière exposition et de son adieu à la scène artistique.
« Jeudi 6 février, j’assistais au vernissage de l’exposition d’Ismet Ganti, ‘Pangée’. Aujourd’hui, c’est avec tristesse que j’apprends son décès… Qu’il repose en paix », a écrit Paul Bérenger, Deputy Prime Minister, sur sa page Facebook.
Rishi Seeruttun, encore sous le choc, témoigne de la profonde empreinte laissée par Ismet Ganti. « Je suis dévasté. Ces trois dernières années, nous étions en contact quotidien, travaillant sur des projets communs, dont l’exposition ‘Kontanporin’ présentée en juillet et août 2024 au Caudan Arts Centre. Malgré son caractère affirmé, Ismet avait un cœur immense. Il nous encourageait et nous poussait à nous dépasser », dit-il.
Amrita Dyalay, artiste-peintre, partage également sa tristesse. « Je suis bouleversée. Notre dernière rencontre remonte au vernissage de son exposition, le jeudi 6 février. Même s’il était malade, je ne m’attendais pas à ce que ce soit notre dernière rencontre. Il laisse un vide immense dans le monde artistique mauricien », dit-elle.
Elle le qualifie de figure de proue de l’art contemporain à Maurice. Sa première rencontre avec Ismet Ganti remonte à 1973, alors qu’il était responsable de la galerie Max Boullé, à Rose-Hill. Elle participait à sa première exposition et c’était une exposition collective avec deux autres artistes.
« Je ne voulais pas vendre ma peinture à l’huile d’un coucher de soleil. Mais le tableau a trouvé preneur. Il m’a dit qu’un visiteur a apprécié le tableau et l’a acheté pour Rs 150. À l’époque, une œuvre se vendant à ce prix était extraordinaire », se souvient-elle. « Il n’hésitait jamais à nous prodiguer ses conseils », ajoute Amrita Dyalah.
Pour l’artiste-peintre et illustratrice Katty Laguette Labour, c’était une fierté d’exposer à ses côtés lors d’une édition de la Mauritius International Art Fair. « Il parlait de l’art avec toujours beaucoup de passion. Lors d’une conversation à une précédente exposition, il m’a demandé ce que je faisais dans la vie et mes projets. J’ai dû avoir mentionné ‘fresque murale’. Il m’a raconté et expliqué avec passion et beaucoup de sagesse, de façon très pédagogique, ce qu’était une vraie fresque murale. Désormais, je dis peinture murale quand j’explique ce que je fais comme travail. Je pense à lui et à notre conversation à chaque fois que j’entends d’autres artistes parler de fresques murales au lieu de peintures murales », partage-t-elle.
Marie Michèle Etienne, ancienne animatrice, a écrit : « Un immense artiste à la créativité permanente, un philosophe riche d’un vécu de braise et de lumière, un Mauricien authentique, un passionné de rock et de musique, un ami de longue date, sincère et entier. Merci pour le court partage à l’occasion de ton anniversaire. Ce ne sera pas le dernier puisque tu continueras à vivre dans nos cœurs et nos mémoires. »
Ismet Ganti restera vivant à travers ses œuvres. Il laisse derrière lui son épouse Piary Ghanty, ses trois enfants et ses deux petits-enfants.
« Un bon mentor »
Ismet Ganti a vu le jour le 6 février 1948 à Rose-Hill. Il était l’aîné d’une fratrie de neuf enfants. Il a toujours nourri une passion pour l’art. « Il a remporté un concours d’art à l’école. Il avait alors 14 ou 15 ans », relate Jirhan Ghanty, le fils cadet de l’artiste. Il confie que son papa était mal en point le jour du vernissage de « Pangée ». « Mais il a tenu à être présent. Il se doutait que ‘Pangée’ allait être sa dernière exposition », dit-il.
Père et fils travaillaient sur plusieurs projets. « Je lui donnais un coup de main. Il était un bon mentor. Tout ce que je sais de l’art, je le dois à mon père », dit Jirhan Ghanty, architecte de profession. Il ajoute que son papa était également musicien et écrivain.
Ismet Ganti a publié son premier recueil de poésies en 2021. En 2024, il avait été honoré d’un « Lifetime Achievement Award » par le ministère des Arts et du Patrimoine culturel. Dans un entretien accordé à Dimanche/L’Hebdo, Ismet Ganti avait révélé que son deuxième recueil, intitulé « 112 », était déjà prêt.
Ismet Ganti a poussé son dernier soupir à 9 h 30 le lundi 10 février à l’hôpital Victoria, Candos. Il était souffrant depuis plus de quatre mois. Ses funérailles auront lieu à 10 heures ce mardi 11 février 2025. Le convoi mortuaire sortira de son domicile à Petit-Verger, Saint-Pierre, pour se rendre au crématorium de Circonstance, à Saint-Pierre.
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