Arrêté puis relâché dans le cadre de l’enquête sur les « Moustass Leaks », Sherry Singh affirme être la cible d’une vengeance politique orchestrée par Yassin Buglow, un ancien membre de son parti One Moris.
Rakesh Gooljaury et Yassin Buglow accusent Sherry Singh et des proches d’avoir manipulé des enregistrements incriminants. Les suspects, libérés sous conditions, nient les accusations. Sherry Singh crie à la vendetta politique.
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Dans ses déclarations, il a accusé Yassin Buglow, un ancien membre de son parti One Moris, d’avoir orchestré une vengeance politique contre lui pour qu’il soit arrêté dans l’affaire des bandes audio de « Missier Moustass ».
Dans des dépositions, l’homme d’affaires Rakesh Gooljaury et de Yassin Buglow ont accusé Sherry Singh et ses proches collaborateurs d’être à l’origine des enregistrements incriminants. Arrêté le vendredi 1er novembre 2024 par la Special Striking Team (SST) des Police Headquarters, le leader de One Moris a été transféré à la Major Crimes Investigation Team (MCIT) du Central Criminal Investigation Department (CCID) le même jour avant d’obtenir la liberté conditionnelle lors de sa comparution en cour le samedi 2 novembre 2024.
Après son arrestation, la police a procédé à des perquisitions à son domicile, au morcellement Au Bout du Monde, à Ébène, sans trouver de matériel de communication compromettant.
Interrogé sur ses relations avec les autres protagonistes arrêtés dans l’affaire, en l’occurrence Leevy Frivet, Jamirouddin Yeadallee, Nadeem Reshade Varsally et Kaviraj Ramjhuria, Sherry Singh a choisi de faire valoir son droit au silence.
Accusés de manipulation de faux profils et de suspicion de terrorisme, ils ont été libérés sous conditions strictes par la magistrate Zeenat Cassamally de la Week-end Court samedi soir.
Tous les suspects nient toute implication dans l’affaire et réfutent les accusations portées contre eux.
Aucun téléphone portable ni équipement informatique appartenant à Sherry Singh n’a été récupéré jusqu’ici par la police dans le cadre de l’enquête. Mais les enquêteurs de la Cybercrime Unit et de la MCIT considèrent les appareils électroniques comme cruciaux pour démêler les fils de l’affaire.
Face aux enquêteurs et après diverses perquisitions, notamment à son domicile à Ébène et au bureau de One Moris à Port-Louis, Sherry Singh a maintenu sa ligne de défense, affirmant ne pas posséder de téléphone portable. Une affirmation peu crédible selon les enquêteurs.
La Cybercrime Unit, qui mène l’enquête conjointement avec la MCIT Sud du CCID, a identifié les rôles supposés des suspects arrêtés depuis jeudi soir et vendredi, en se basant sur ses soupçons, sur les investigations menées jusqu’ici ainsi que sur les allégations formulées par Rakesh Gooljaury et Yassin Buglow dans leurs dépositions.
Les rôles présumés des suspects aux yeux des enquêteurs :
En voici un aperçu :
• Sherry Singh : Considéré comme le principal instigateur des Moustass Leaks, il est soupçonné de détenir des enregistrements de conversations compromettantes. Les enquêteurs pensent qu’il aurait tenté de faire chanter des proches du pouvoir en sollicitant Rakesh Gooljaury. Sherry Singh est soupçonné d’avoir, bien avant la publication des bandes audio, informé l’homme d’affaires doublé d’ancien ami que des enregistrements compromettants de conversations entre des personnalités proches du pouvoir seraient rendus publics.
• Jameer Yeadally : Ancien photographe et conseiller au ministère des Administrations régionales, Jameer Yeadally est soupçonné d’avoir réalisé les photomontages des bandes audio de Missier Moustass après avoir été approché par l’équipe de Sherry Singh.
• Leevy Frivet : Cet ancien journaliste et ex-conseiller en communication au ministère du Travail est suspecté d’avoir élaboré les « textes » et les scripts des conversations téléphoniques entre les protagonistes ciblés par Missier Moustass. Son rôle, selon les enquêteurs, était d’ajuster les propos, avec le soutien des experts de l’équipe, avant la diffusion des enregistrements.
• Nadeem Varsally : Vidéographe, il aurait joué un rôle clé, selon les enquêteurs, dans la promotion des contenus audiovisuels, pour les adhérents et potentiels candidats de One Moris aux législatives au cas où le parti en alignerait. Nadeem Varsally est aussi soupçonné d’avoir apporté son expertise lors des montages vidéo des bandes « Moustass Leaks ».
• Kaviraj Ramjhuria : Informaticien très doué, il est soupçonné d’être la tête pensante technique derrière la diffusion des Moustass Leaks. Il est soupçonné d’avoir facilité et organisé les méthodes de publication des bandes audio sur les réseaux sociaux. Doué en informatique, il aurait usé de ses compétences pour échapper aux contrôles des autorités de lutte contre la cybercriminalité.
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