La direction du milieu carcéral a rouvert une série d’enquêtes impliquant des gardiens. Cela fait suite aux divers rapports soumis par les services de renseignements (appelés 24/7) du département carcéral. Contactée, la direction pénitentiaire a confirmé cette information et soutient qu’aucune tentative de ‘cover-up’ ne sera tolérée.
C’est du jamais vu au sein du milieu carcéral. Depuis plus d’un mois, la direction pénitentiaire a ordonné la réouverture d’enquêtes - initiées alors que Vinod Appadoo était commissaire des prisons mais qui n’ont pas eu de suite - afin de situer les responsabilités. Ces investigations, fait-on comprendre, concernent des allégations de connivence entre gardiens et détenus concernant le trafic de drogue, l’acquisition d’appareils, les rixes survenues entre prisonniers et gardes-chiourmes, entre autres.
L’une des enquêtes initiées dans le passé mais qui a été rouverte concerne la disparition de poules entre le trajet de la prison de Petit-Verger à celle de Richelieu, impliquant un haut gradé et deux autres gardiens. Des sources basées à la prison centrale de Beau-Bassin avancent, sous le couvert de l’anonymat, qu’il y a « entre cinq et six enquêtes » qui ont été rouvertes. Les individus impliqués provisoirement, fait-on comprendre, vont des gardiens aux hauts gradés.
Critiques
Mais pourquoi rouvrir ces enquêtes non élucidées ? « L’administration carcérale veut à tout prix redorer son blason. Depuis environ un an, l’institution a essuyé de vives critiques suite aux événements tragiques qui se sont produits. La réouverture de ces enquêtes est un moyen de projeter une autre image du milieu pénitencier car des sanctions suivront », fait-on comprendre. Outre les soupçons de connivence entre gardiens et trafiquants de drogue, l’institution pénitentiaire a été éclaboussée en mars 2020 par le décès suspect du prisonnier Jean Caël Permes à la prison de Phoenix, aussi connue comme La Bastille. Les gardiens soupçonnés d’être mêlés à cette affaire sont jusqu’ici suspendus.
Mise en garde
L’administration carcérale, qui a été contactée mercredi après-midi, confirme qu’une enquête est en cours pour faire la lumière sur ces cas suspects qui ont mis l’administration carcérale au-devant de la scène. « Le milieu pénitencier est une institution réformatrice. Les gardiens ont pour tâche de s’assurer que les prisonniers soient réhabilités. D’où le fait qu’aucun écart de conduite des officiers n’est, et ne sera, toléré. Il est explicitement mentionné que tout officier trouvé coupable d’une entorse à ces clauses est passible d’une amende n’excédant pas Rs 10 000 et d’une peine d’emprisonnement de moins de deux ans », soutient-on du côté de la direction des prisons.
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