Mikir Shah: « Qui veut créer une firme en Afrique devrait le faire à partir de Maurice »

Le conglomérat financier AXA cible l’Afrique à partir de Maurice dans le segment d’assurance spécialisée. Le patron d’AXA Africa Specialty explique la nature des opérations de sa firme et les raisons pour lesquelles Maurice a été choisi pour être son centre régional.

AXA Africa Specialty Risks est opérationnelle depuis le 2 mai à Maurice. Qu’en est-il au juste ?

Le groupe français AXA dispose d’une stratégie de croissance en Afrique. Elle est axée sur le commerce de détail. AXA souhaite maintenant étendre ses activités d’assurance spécialisée et d’entreprise. L’Afrique dispose d’un excellent potentiel de croissance en ce qu’il s’agit d’assurance spécialisée des risques. Ces derniers, dont les risques politiques et le crédit commercial, ne sont généralement pas couverts par les assurances traditionnelles africaines au niveau local.

Comment fonctionne l’assurance spécialisée ?

Les produits spécialisés d’assurance et l’assurance d’entreprise représentent un segment du marché où des risques inhabituels et difficiles à évaluer sont rarement introduits. Notre approche est de fournir des solutions sur mesure pour la couverture d’assurance, au lieu d’une couverture tout inclus qui risque d’être superflue pour le client.

Qu’est-ce qui a motivé la décision de choisir Maurice comme centre régional ?

AXA est déjà présente à Maurice à travers AXA Assistance, qui emploie quelque 500 personnes. Nous avons confiance dans le pays, qui dispose d’un environnement légal solide et reconnu. Il y a une bonne culture d’entreprise. Ce sont des facteurs très importants pour AXA. La population est instruite et dispose de talents. Elle est bilingue : anglais et français. La main-d’oeuvre veut apprendre davantage. Le pays est bien placé pour servir les marchés africains. C’est pourquoi nous avons mis en place une filiale de notre plateforme dans le domaine de la détention des contrats.

Quels sont les marchés que vous ciblez ?

Nous enregistrons un volume élevé d’affaires venant du Gabon, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Il y a également un flux du Nigéria, du Kenya et de l’Angola. Nous couvrons les risques sur tout le continent, sauf dans des pays qui font face à des sanctions internationales comme le Soudan et la Somalie.

Comment Maurice pourrait s’améliorer en tant que plateforme financière ?

Aujourd’hui, quand vous comparez Maurice à l’Afrique du Sud, c’est clair que Maurice est en avance en termes de simplification des procédures et de réglementation. S’installer à Maurice ne se ramène pas nécessairement au fait que les taxes sont faibles. Nous sommes ici à cause des relations entre Maurice et un bon nombre de pays africains. Nous voulons vraiment que le pays étende ces relations avec davantage de pays sur le continent. Ce sera bénéfique pour tout le monde.

Maurice et l’Inde ont signé un nouveau traité fiscal. Des changements sont à venir dans la fiscalité mondiale. Est-ce que Maurice peut s’y intégrer ?

Quoiqu’il advienne, qu’il y ait des changements ou pas, AXA est très favorable à Maurice. Le futur est très positif. Toute entité voulant créer une firme panafricaine devrait le faire à partir de Maurice.

Le groupe AXA envisage-t-il d’opérer sur le marché mauricien ?

Nous n’offrirons pas des services d’assurances de détail dans le pays. Nous nous engageons à travailler avec des assureurs locaux pour leurs risques plus grands et plus complexes.