Inaugurée il y a quelques semaines, la cafétéria Passion Coffee, à Grand-Baie, a été fondée par un entrepreneur de 25 ans. Il offre avec amour du café africain. Ce jeune, issu d’un quartier stigmatisé, est parvenu à se faire un nom dans le commerce. Il a créé un espace chaleureux qui invite à la dégustation.
Rachelle
« J’adore. C’est excellent ! » Riche, épicé, chaleureux et équilibré, Micael Agathe aime les arômes du café. Ils lui apportent du réconfort et lui offrent des expériences sensorielles variées. Passion Coffee, à Grand-Baie, propose du café sélectionné et importé du Rwanda et du Burundi. Il propose à ses clients à un voyage gustatif unique et enrichissant. « Ici, chaque tasse est servie avec amour », dit-il. « L’ouverture de mon café était le jour de mon anniversaire. C’est un beau cadeau », souffle-t-il.
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Son motto : « Turn your passion to action ». L’habitant de Trou-aux-Biches a libéré le potentiel créatif qui sommeillait en lui. L’envie d’ouvrir son café a pris forme, il y a quatre ans. Il a cherché des idées et a alors mis le cap sur l’Inde, l’Allemagne, l’Italie, la France, le Kenya, le Soudan du Sud, le Malawi, le Zimbabwe, et l’Afrique du Sud, entre autres, pour des missions humanitaires et personnelles.
« Après réflexion, je me suis dit pourquoi ne pas combiner ma passion pour les autres et pour le café. La bonne idée était d’ouvrir un café, afin de réunir les gens », raconte-t-il.
Il s’entretient avec nous, assis sur une chaise de son coffee-shop. Entre-temps, son épouse Tabea sert les boissons au comptoir et assure l’accueil. « Nous nous sommes mariés cette année. Elle a quitté l’Allemagne pour s’installer avec moi, à Maurice. C’était le moment pour nous », avance l’ancien Head of Operations à The Good Shop Mauritius. C’est une société qui se concentre sur le recyclage, l’inclusion professionnelle et l’éducation. « Je m’occupais de la partie des ressources humaines et j’ai compris que je porte beaucoup d’intérêts aux autres. »
« Nous mettons nos clients au centre de tout. Nous leur faisons la causette. Ici, c’est bien plus qu’un café », indique le gérant. Pour lui, le café, c’est bien plus qu’un simple engouement. C’est une culture qui tisse des liens avec les autres. Savourer cette boisson est un art.
« Nous offrons des produits de qualité. Pour moi, if I go to a place today, je ne suis pas sûr d’avoir la même cohérence que ce soit dans une tasse de café ou dans l’approche. » Il a eu le soutien d’un ami zimbabwéen, d’un Mauricien et de sa famille pour mener à bien son projet.
Special coffee
Véritable enthousiaste de café, Micael Agathe se souvient de sa première tasse de café. « Auparavant, je buvais que du café soluble. Ce n’est qu’à 17 ans que j’ai commencé à boire du bon café. La première fois, c’est un ami, un directeur d’une école privée à Maurice, qui m’a fait goûter à une tasse de special coffee. Il l’avait ramené d’Éthiopie. » À chaque rencontre, chaque rendez-vous, il en boit. « Je me dévouais à faire le café quand nous nous voyons. Et quand les autres parlaient de café, ils parlaient de moi. »
Enfance compliquée
Depuis l’ouverture de sa cafétéria, il reçoit beaucoup d’encouragement et de soutien. « Beaucoup de clients me disent que le cappuccino que je sers est well balanced. J’ai reçu beaucoup de commentaires positifs », dit fièrement l’altruiste. « J’accompagne et je guide beaucoup les autres. C’était l’un de mes rôles chez The Good Shop. Je suis heureux quand les autres le sont », livre-t-il.
« Je viens d’une famille très pauvre. Mon père était alcoolique et il est mort quand j’avais 15 ans… Sans Dieu et le soutien de ma mère, je n’aurais pas pu être l’homme que je suis aujourd’hui. J’ai toujours vu ma mère se battre pour ma sœur et moi. ». Il a pu compter sur l’encouragement et l’appui des autres pour s’en sortir. Aujourd’hui, à son tour, il renvoie l’ascenseur.
Il est passé d’une enfance difficile à un gérant passionné. Et il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Nous souhaitons ouvrir d’autres cafés à Maurice tout en continuant à assurer la qualité. »
« Vu mon histoire, j’aimerais financer une ONG pour aider les enfants dans le besoin. Je sais ce que c’est. Je l’ai vécu. D’ailleurs, certains de mes amis d’enfance sont en prison et d'autres sont en prison et d'autres sont des toxicomanes… »
Torréfaction
Micael Agathe s’intéresse aussi à la culture du caféier et à la torréfaction. « Je voue un vif intérêt à ce processus. Ce n’est pas qu’une boisson. Il y a bien plus... » Il a rencontré quelques torréfacteurs au Malawi et au Kenya. « J’étais prêt à me lancer dans un projet avec quelqu’un qui possédait un terrain là-bas. » Il a aussi été en Afrique du Sud. « Par contre, je n’ai pas du tout aimé son café. It was not up to my taste. »
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