Meurtre de l’Écossaise Janice Farman en 2017 : Ravish Rao Fakhoo fait un aveu en pleine audience

Un des trois présumés agresseurs de l’Écossaise Janice Farman, trouvée morte à Albion le 6 juillet 2017, Ravish Rao Fakhoo, a été appelé à la barre le jeudi 5 septembre 2019 en cour d’assises. S’il a nié à la police avoir tué la victime, il a concédé sous serment en cour avoir immobilisé la quadragénaire pendant que ses acolytes l’étranglaient. Il dit regretter son geste.

«Mo ti ziste atrap madam la so lame, pendan ki ti p trangle li ». C’est ce qu’a lancé le prévenu Ravish Rao Fakhoo sous serment en cour d’assises le jeudi 5 septembre 2019. Le prévenu a comparu devant le juge Benjamin Marie Joseph, dans le cadre d’un procès séparé que lui intente le bureau du Directeur des Poursuites Publiques (DPP). 

Ravish Rao Fakhoo, 27 ans, qui habitait Palma, a plaidé coupable sous une accusation réduite de coups et blessures mortels infligés sans intention de tuer. Cette affaire a pour toile de fond un cambriolage qui a mal tourné. Janice Farman, une Écossaise de 47 ans, a trouvé la mort le 6 juillet 2017 à Albion. Son fils adoptif, âgé alors de 10 ans, a été témoin du drame. 

L’audience a été marquée par l’audition du prévenu Ravish Rao Fakhoo. Celui-ci a été appelé à la barre par Me Raouf Gulbul. Ce dernier assure la défense du prévenu aux côtés de Me Rama Valayden et Akshaye Cheenatur. La poursuite est menée par Me Azam Neerooa, assistant du DPP.

« Mo regret seki finn arrive. Mo xtra sagrin. Sa pu res tuzur lor mo konsians. Mone fer ene grave erer », a lancé Ravish Rao Fakhoo, alors qu’il était interrogé par son avocat Me Raouf Gulbul. Contre-interrogé par l’avocat de la poursuite, Me Azam Neerooa, le prévenu a lâché sous serment : « Mo ti ziste atrap madam la so lame, pendan ki ti p trangle li ». La poursuite a alors confronté le prévenu au fait que c’était la première fois depuis le drame qu’il a raconté cela et qu’à la police, il avait nié avoir participé dans l’agression mortelle de la victime.  D’une voix timide, Ravish Rao Fakhoo devait répondre qu’il regrette son geste. Il a toutefois nié avoir voulu minimiser son rôle dans l’affaire. Il avance qu’il a donné un portable au fils de la victime ce jour-là, pour que ce dernier puisse appeler à l’aide. Il se dit prêt à témoigner contre ses acolytes, Kamlesh Mansing et Anish Sooneea, dans l’affaire. Ces derniers font l’objet d’un procès séparé pour meurtre. Leur procès se tiendra du 11 au 20 septembre 2019.

Dix-huit ans de prison requis

Un peu plus tôt le jeudi 5 septembre 2019, le Dr Maxwell Monvoisin, médecin légiste, a soutenu en cour que la victime est morte d’une strangulation, plus précisément d’une asphyxie en raison de compression de son cou. « Elle a été étranglée avec une corde et on l’a aussi blessée légèrement à la bouche. Elle portait des hématomes aux mains. »

Le sergent Kawol a présenté sept dépositions de Ravish Rao Fakhoo à la police. Dépositions dans lesquelles Ravish Rao Fakhoo a, dans un premier temps, nié toute participation. Cela, avant d’admettre qu’il avait, avec ses deux compères, concocté un plan à Tamarin, pour cambrioler la maison de la victime. Cela, en raison de difficultés financières que, lui, Ravish Rao Fakhoo, rencontrait alors. Il tenait un business de location de voitures à l’époque.

Un mois avant le drame, il avait rencontré la victime et s’était rendu chez elle, à Albion, où il a consommé de l’alcool. Il a aussi démenti la version racontée par Kamlesh Mansing et Anish Sooneea, sur le déroulement du crime. « À Oken moman mo pas fine touye li », a soutenu Ravish Rao Fakhoo à la police.    Il ressort de la version de Ravish Rao Fakhoo qu’ils ont dérobé, ce jour-là, une télé, une console de jeu, deux ordinateurs portables et un appareil DVD. Le surintendant de police Luciano Gérard a, pour sa part, affirmé que la voiture de la victime a été retrouvée à Trois-Mamelles. La police avait relevé une empreinte sur la voiture de même qu’un modem appartenant au propriétaire de la maison que louait la victime à Albion. De plus, la police avait récupéré des vêtements et les objets volés. 

Au cours de son réquisitoire, Me Azam Neerooa a requis une peine de dix-huit ans de prison contre le prévenu. Me Raouf Gulbul a, dans sa plaidoirie, soutenu qu’une peine entre 10 et 12 ans de prison est suffisante. La cour rendra son verdict à une date ultérieure.