L’étape préscolaire est importante dans la vie de tout étudiant. Dans le cadre de la réforme éducative, les partenaires regrettent que les choses ne bougent pas à la vitesse souhaitée. Le ministère affirme que la situation est sous contrôle.
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Le préscolaire a sa place dans la Nine-Year Continuous Basic Education. Selon le système éducatif mis en place, il est indiqué que ce secteur doit préparer l’enfant à entrer au primaire, soit en Grade 1, sans anicroche. Lors du dernier discours budgétaire concernant le volet éducatif, la ministre concernée Leela Devi Dookun-Luchoomun a précisé : « Pour le secteur préprimaire, nous avons introduit le Learner Development Profile (LDP). L’objectif est d’assurer une transition en douceur entre ce secteur et le primaire. Nous voulons que tous les enfants soient prêts pour le primaire… »
Il y a encore des efforts à fournir pour la réussite du préscolaire dans le cadre de la réforme introduite. Les écoles préprimaires suivent les directives de l’Early Childhood Care and Education Authority (ECCEA), sous l’égide du ministère de l’Éducation. Parmi ceux qui ont à s’assurer que tout fonctionne convenablement figurent les Assistant Coordinators. Ces derniers, au nombre de 13, ont la responsabilité des 911 écoles préscolaires du privé et de l’État. Ils sont notamment chargés d’effectuer des visites régulières.
Manque de consultation
Leurs intérêts sont défendus par la Government Service Employees Association, dont le président est Radhakrishna Sadien. Il confie que le secteur est confronté à un manque de personnel, dont un directeur puisque l’ECCEA est sous la responsabilité d’un Officer-in-Charge. Le syndicaliste en a discuté avec la ministre, il y a une quinzaine de jours. Elle a promis de trouver des solutions.
Concernant le programme d’études, la dernière fois qu’il a été revu remonte à 2010. Une puéricultrice avoue qu’avec la réforme, le curriculum est dépassé. « À l’international, le curriculum est revu tous les cinq ans. Ce n’est pas le cas chez nous. Les enfants ont besoin d’acquérir d’autres aptitudes. Certains grandissent dans des familles à problèmes, tandis que d’autres ont des parents qui suivent le programme qui se fait en classe. »
Dans le cadre de la réforme, Radhakrishna Sadien déplore le manque de consultation. « La base de la réussite de l’élève repose sur ses acquis au préprimaire. S’il n’est pas pris au sérieux, rien ne marchera. Les autorités ont tout à gagner à discuter avec ceux qui sont sur le terrain. »
Les responsables des écoles ont besoin de matériel. Deux mois après le début du premier trimestre, ils affirment ne pas avoir encore reçu de documents pour travailler. Artee Choytooa, la présidente de l’Early Childhood Teachers Union (ECTU), insiste que dans le cadre de la réforme, il faut être rigoureux. « Le document sur lequel nous devons travailler avec les enfants est en retard. Il s’agit du Learner Development Profile. Mais sans un curriculum à jour, celui-ci ne sert à rien. Il existait déjà sous le Child Profile. Avec la réforme, les autorités ont apporté un ou deux changements. Dans le fond, toutefois, c’est la même chose. »
Établir ses lacunes
Artee Choytooa fait ressortir qu’il y aurait eu une avancée dans le secteur si les autorités acceptaient que les puéricultrices du public continuent le Grade 1 avec les enfants. Elle dit qu’il est temps que toutes les écoles aient le même programme et offrent les mêmes services afin que les élèves en sortent gagnants.
L’état de certaines unités du préprimaire se trouvant dans l’enceinte du primaire laisse à désirer. La présidente de l’ECTU avance que les réparations et la peinture ne se font pas assez régulièrement. « Lorsque nous devons faire des réparations, il y a plusieurs procédures à suivre avant de récupérer l’argent investi. C’est pénible. Souvent, les autorités demandent d’utiliser les fonds de la PTA en promettant de nous rembourser par la suite. Or, c’est différent quand il y a une visite importante. Les réparations se font alors en quelques jours alors qu’il aurait fallu un entretien régulier pour la sécurité des enfants… »
Au niveau du privé, les responsables regrettent le manque de dialogue de la part des autorités. Certains regrettent que celles-ci ne tiennent pas compte de l’expérience acquise sur le terrain. Jolenda Baya-Monvoisin, directrice de l’école Les Petits Marins à Pointe-aux-Sables, souligne que les différents responsables du préscolaire ont tout à gagner en recevant la visite des Assistant Coordinators. « Durant ces visites, nous prenons connaissance de nos acquis et de nos lacunes. »
Axes d’apprentissage
Madvi, qui gère une école à Rose-Hill, précise que l’objectif est que l’enfant soit bien encadré pour continuer ses études. « Sans le soutien des autorités et un message clair, chacun travaille comme bon lui semble… »
Du côté du ministère, l’on apprend que l’objectif du Learner Development Profile est de présenter un résumé du progrès de l’enfant à travers la première et la deuxième année du préscolaire. Le LDP aide éducateurs et parents à comprendre les compétences de l’enfant et à définir l’environnement éducatif propice qui l’aidera à les développer. Un préposé indique que tous les documents devront être distribués d’ici la fin du mois.
Pour ce qui est du manque d’Assistant Coordinators, on soutient qu’un exercice est en cours. Au niveau de l’infrastructure de certaines unités préscolaires attachées aux écoles, le ministère travaille déjà sur ce dossier. Le curriculum est aussi en passe d’être revu, avec l’aide du Mauritius Institute of Education (MIE).
Dans ce domaine, plusieurs actions ont été entreprises, dont des ateliers à l’intention des enseignants. Il y a aussi eu l’installation de jeux d’extérieur en plastique pour les unités préscolaires. Ou encore des ateliers de travail sur les besoins éducatifs spéciaux avec des représentants du MIE pour 412 enseignants des unités préscolaires de l’ECCEA. Il y aussi une campagne pour sensibiliser les enseignants du Grade 1 au LDP. Un manuel à leur intention avait été produit.
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