Métier Anil Changia, «tombaliste» depuis 47 ans

En marge de la Toussaint et de la Fête des Morts, ces 1er et 2 novembre, Le Défi Quotidien est allé à la rencontre d’Anil Changia. Il pratique le métier de tombaliste depuis qu’il a 12 ans, suivant ainsi les traces de son père. 

Son enfance 

Anil Changia, 59 ans, n’a jamais aimé l’école. Il faisait souvent l’école buissonnière pour se rendre en douce à l’atelier de son père, Ram, un tombaliste. « Mo ti ena 7 ou 8 an, mo ti al tay ros ek mo papa dan vakans. Mo ti pe kap lekol. Mo ti pe kasiet mo vini. Mo papa ti pe dimann mwa ki mo pe fer la, si mo pa al lekol. Mo reale, apre mo revini, mo rod enn maset, enn sizo mo tay ros lame lame », se souvient-il. Et finalement, à l’âge de 12 ans, il quitte définitivement l’école pour embrasser pleinement ce métier. 

Son père, son mentor 

Anil Changia a tout appris de son père. Quand il s’y prenait mal, son père Ram le corrigeait, à la dure. « Mo gagn bate ar mo papa, mo gagn koksis lor mo latet. Li dir mwa fer sa koumsa, vir sa koumsa. Mo pa sagrin monn apran ar mo papa, monn gagn bate, me mo pa sagrin, monn aprann enn metie ar li », soutient le quinquagénaire.

Faire vivre sa famille et grandir ses enfants 

Avec son métier de tombaliste, Anil Changia a pu fonder une famille et faire grandir ses trois fils, dont l’un est chauffeur de taxi et l’autre, un étudiant. Il n’y a que Kavish qui a voulu suivre ses traces. Celui-ci travaille avec son père ainsi que trois autres employés. Ils entreprennent des travaux pour la construction des tombes et des caveaux en béton ou en pierre. Ils effectuent aussi des réparations et des gravures. « Dans deux ou trois ans, je passerai le flambeau à mon fils », indique Anil Changia.