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MCB Focus : le vieillissement de la population, une «bombe à retardement»

Il est primordial de revoir le système de pension de vieillesse, selon MCB Focus.

Les autorités doivent rapidement intervenir pour endiguer la crise démographique, relève MCB Focus dans son dernier rapport intitulé « Mauritius Inc.: Rising up to the demographic time bomb » publié ce jeudi 23 mai. C’est une bombe à retardement qui guette le pays, soutient Gilbert Gnany, Chief Strategy Officer à la MCB.

La population de Maurice, qui s’élève à 1 264 613 en 2017, entamera une tendance baissière à partir de 2027 et pourrait chuter à 1 million en 2057, selon MCB Focus.

Dans le même temps, l’âge médian calculé à 36,2 ans en 2017 serait à 40,3 ans en 2027 et 50,8 ans en 2057. Ce qui traduit un vieillissement de la population. Autre projection : le pourcentage de personnes âgées de 60 ans à monter devrait augmenter à 23 % en 2027 et 35 % en 2057 contre 16 % en 2017. 

Parallèlement, indiquent les analystes de la MCB, la population en âge de travailler, soit de 15 ans à 64 ans, devrait baisser à partir de 2022. Une tendance qui se confirmera lors des prochaines décennies. Ainsi, elle constituera 68,7 % de la population en 2027 et 61 % en 2057.

Quant aux bénéficiaires de la pension de vieillesse, ils grimperont de 207 000 en 2017 à 288 000 en 2027 et 325 000 en 2037. Par conséquent, le ratio de dépendance des pensionnés, soit le nombre d’individus en âge de travailler soutenant économiquement la population des plus de 60 ans, chutera de 4,0 de 2017 à 2,7 jusqu’à la prochaine décennie avant d’atteindre 1,5 en 2057.  

Selon MCB Focus, les défis résultant du double choc démographique – le rétrécissement de la population et son vieillissement – auquel Maurice s’apprête à faire face sur les prochaines décennies sont d’une très grande importance. «Toutes choses égales, cette situation pourrait donner lieu à une compression de la main-d’œuvre tout en exerçant des pressions sur l’activité économique à l’échelle nationale et notre compétitivité sur les marchés étrangers», observe Gilbert Gnany. 

Par ailleurs, si ce scénario se confirme, la hausse de la pension et les dépenses y relatives pèseront sur la fiscalité du pays. « L’économie mauricienne n’a pas d’autre alternative que de lutter contre ce dilemme. Il y a nécessité de venir de l’avant avec des mesures ambitieuses, bien conçues et qui touchent toutes les couches de la société», insiste Gilbert Gnany.  

Ces mesures, souligne-t-il, favoriseraient la productivité et stimuleraient l’apport de la main-d’œuvre, notamment en incitant plus de femmes à travailler et en recourant à l’expertise de talents étrangers. 

Selon Gilbert Gnany, au vu de la crise démographique qui se dessine, il est nécessaire de réformer le système de pension de vieillesse afin d’alléger les finances de l’État.

 

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