Economie

Maurice se fait damer le pion par Singapour en Inde

Traditionnellement premier pourvoyeur d’Investissements directs étrangers en Inde, le centre financier mauricien perd du terrain depuis le début de l’exercice fiscal 2015-16 dans la Grande Péninsule, qui dure du 1er avril 2015 au 31 mars 2016. Il se fait damer le pion par son compétiteur singapourien. D’avril à septembre 2015, soit le premier semestre en Inde, les Investissements directs étrangers (IDE) provenant de la juridiction mauricienne s’élevaient à hauteur d’USD 3,67 milliards, représentant environ 22 % des IDE totaux (USD 16,6 milliards, selon les données du Department of Industrial Policy and Promotion (DIPP) de la Grande Péninsule. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5220","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-9134","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"338","alt":"IDE en Inde (Avril \u00e0 Septembre 2015)"}}]]Pour l’instant, c’est Singapour qui est le premier contributeur, avec un montant d’USD 6,69 milliards, soit 40,25 % des IDE totaux. Selon toute logique, le centre financier de Singapour devrait être le premier pourvoyeur d’IDE en Inde pour la période 2015-16. Une performance qui a été réalisée, jusqu’à présent, qu’une fois par la juridiction singapourienne en 2013-14.  Mais historiquement Maurice garde sa place de numéro 1, même si son avance fond comme neige au soleil. Sur une période de 10 ans, de 2000 à 2010, Maurice représentait 43 % des IDE totaux en Inde et le Singapour 9 %.  Les choses ont commencé à se détériorer ces cinq dernières années. Au cours de cette période, Maurice n’y a contribué que 18,9 % des IDE dans la Grande Péninsule. Ainsi de 2000 à 2015, la contribution totale de Maurice a chuté à 34 % alors que celle de Singapour passe à 15 %. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5221","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-9133","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1050","height":"522","alt":"IDE en Inde de 2008 \u00e9 2015"}}]] Cette baisse des investissements provenant de Maurice coïncide avec le flou persistant sur l’avenir du traité fiscal indo-mauricien, vieux de plus de 30 ans. Le Premier ministre mauricien, sir Anerood Jugnauth, a, au cours de sa récente visite en Inde pour le Forum Inde-Afrique, demandé au Premier ministre indien, Narendra Modi, le rappel du Joint Working Group (JWG). Réunissant des techniciens des deux pays, le JWG, créé en 2006, devrait une fois de plus se rencontrer très bientôt. Il convient de rappeler que ce même JWG était parvenu à un accord en juin dernier. Un accord où Maurice aurait renoncé à l’exclusivité de la Capital Gains Tax, ce qui avait provoqué un véritable tollé auprès de nombreux opérateurs du secteur et qui a vu l’intervention du ministre des Finances mauricien (envoyant une correspondance au gouvernement de Modi). Pour reprendre les mots du Premier ministre mauricien, le JWG sera ainsi appelé à « clear out all the pending issues and to take the discussions forward from a fresh angle ». Les malheurs du centre financier mauricien semblent donc faire le bonheur des autres, du moins de celui de Singapour qui, contrairement à Maurice, a un traité fiscal avec l’Inde beaucoup plus récent et moderne (amendé en 2011 et qui comporte notamment une clause de limitation des bénéfices (LoB)).
Publicité
Related Article
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !