Une des priorités du ministre des Finances dans le prochain Budget est de réduire le taux de chômage. Cependant, le mismatch entre les demandes du marché et les compétences disponibles pose toujours problème.
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Réforme du système éducatif
Le Dr Vishal Ragoobur, économiste, affirme que la racine du problème de mismatch sur le marché de l’emploi est le système éducatif mauricien. Selon lui, il faut revoir les programmes d’études offerts par les universités : «Il faut que les cours correspondent aux demandes des employeurs. » Pour lui, les cours sont trop « académiques » alors que les employeurs cherchent d’autres compétences. Anibal Martinez, de CareerHub.mu, affirme qu’il y a effectivement un mismatch entre les secteurs en croissance où des emplois spécifiques sont en forte demande et les titulaires d’un diplôme ayant opté pour des études où l’offre d’emploi est faible (gestion, comptabilité, ressources humaines). «Ainsi, les employeurs ne sont pas prêts à donner une chance aux demandeurs d’emploi sans expérience», explique-t-il.
Orientation professionnelle
Selon nos interlocuteurs, il y a un manque d’événements de career guidance pour les jeunes. « Il faut que les étudiants aient une idée de leur future carrière surtout pendant leurs études. Cela les aidera à mieux comprendre le secteur depuis le début», avance Vishal Ragoobur. « Actuellement, nous notons qu’il y a un grand potentiel dans les secteurs tels que l’informatique, les smart cities et l’agro-biotechnologie », indique Anibal Martinez. Mobile Application Developer, Digital Marketer, Green Architects, BI Developers, IT Security Specialist, Database Administrator... Autant de métiers qui recrutent, affirme-t-il.
Stages en entreprise
Le président de la Government Services Employees Association Radhakrishna Sadien souligne que lorsque les étudiants sortent de l’université, ils ne sont pas assez formés pour intégrer le monde du travail. Ainsi, dit-il, les jeunes qui quittent l’université doivent chercher le maximum de stages dans des entreprises pour acquérir des compétences. « D’autre part, le gouvernement doit accorder des incitations à des entreprises afin qu’elles offrent des possibilités de stage aux jeunes», recommande Vishal Ragoobur.
Formation
La formation des membres du personnel d’une entreprise doit se faire en continu. C’est l’avis de nos interlocuteurs. « Le monde des affaires évolue à grande vitesse. Ainsi, il faut former constamment les employés», soutient Vishal Ragoobur. Radhakrishna Sadien, lui, indique qu’il faut qu’il y ait plus de collaboration entre les universitaires et le marché de l’emploi afin de créer une base de données. « Ainsi, on sera en mesure de former les jeunes en fonction de la demande des employeurs. »
National Employment Agency
Radhakrishna Sadien recommande la mise en place d’une National Employment Agency afin d’apporter de la transparence dans les procédures de recrutement. « Tous les détails sur une certaine offre d’emploi ainsi que la personne qui a été embauchée doivent être publiés en ligne. Les candidats qui n’ont pas été sélectionnés peuvent savoir les causes de leur échec», dit-il. Il estime que cette mesure doit s’appliquer au secteur privé également.
Skills Matching lance un site Web pour les demandeurs d’emploi
2train2employ.com. Tel est le nouveau site Web pour les demandeurs d’emplois à Maurice et en Afrique. Cette initiative revient à la compagnie Skills Matching, d’Ilrshaad Goolamally. Le lancement a eu lieu jeudi 14 juillet à l’ambassade américaine, à Port-Louis. « Nous sommes comme une plateforme entre les employeurs et les chômeurs. Notre but est de faciliter les contacts entre les parties concernées. Je dois saluer le gouvernement américain qui nous a financés pour ce projet », a déclaré Ilrshaad Goolamally. Les demandeurs d’emploi n’ont qu’à s’enregistrer sur le site Web et l’équipe d’Ilrshaad Goolamally effectuera un premier entretien avant de leur trouver un emploi. Le ministre de la Technologie, de la Communication et de l’Innovation, Étienne Sinatambou, a salué cette initiative visant à réduire le mismatch entre les compétences disponibles et celles recherchées dans le pays. Mark Asquino, chargé d’affaires de l’ambassade américaine, a abondé dans le même sens en saluant ce projet novateur.
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