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Malversation présumée de Rs 300 M au préjudice de la MIC : la FCC confirme la falsification du procès-verbal pour favoriser le groupe Apavou

L’ancien CEO de la MIC, Jitendra Bissessur, a été arrêté le mercredi 2 avril. L’ancien CEO de la MIC, Jitendra Bissessur, a été arrêté le mercredi 2 avril.

L’enquête cible notamment le rôle de l’ex-CEO et de la Company Secretary, ainsi que la valorisation de l’hôtel Ambre.

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L’enquête de la Financial Crimes Commission (FCC) a confirmé que le procès-verbal de la réunion du conseil d’administration de la Mauritius Investment Corporation (MIC), tenue le 5 février 2024, aurait été falsifié. Cette conclusion vient appuyer les déclarations de Louis Rivalland, membre non-directeur du board, qui affirmait que le montant approuvé pour une transaction avec le groupe Apavou ne devait pas dépasser Rs 2,1 milliards, contrairement aux Rs 2,4 milliards finalement décaissées.

Les documents saisis par la FCC dans les bureaux de la MIC aux Docks, au Caudan, comprendraient deux versions du procès-verbal. L’une d’elles, jugée suspecte, indiquerait une approbation du conseil pour un financement de Rs 2,4 milliards, montant contesté par Louis Rivalland lors de son audition le 25 mars.

Dans le cadre de cette affaire, l’ancien Chief Executive Officer (CEO) de la MIC, Jitendra Bissessur, a été arrêté mercredi 2 avril et placé en détention policière jusqu’au 10 avril, les enquêteurs évoquant un risque d’interférence avec des témoins et de manipulation de preuves. La Company Secretary de la MIC, Diya Sewraz, a également été arrêtée, puis libérée sous caution après une nuit en cellule.

Les deux responsables ont été longuement interrogés le mercredi 2 avril. Ils sont soupçonnés d’avoir joué un rôle dans la validation ou la rédaction du procès-verbal incriminé, document qui a permis de débloquer un montant supérieur à celui recommandé par l’Investment Committee de la MIC.

Lors de sa déposition, Jean Michel Louis Rivalland a soutenu que le conseil avait fixé un plafond de Rs 2,1 milliards pour l’acquisition de 70 % des actions de l’hôtel Ambre, détenues par East Coast Hotel Ltd, propriété du groupe Apavou Hotels Ltd. Selon lui, aucune approbation à Rs 2,4 milliards n’a été donnée par le board. Cette affirmation contraste avec celle de Diya Sewraz, qui affirme, dans un affidavit, que le montant de Rs 2,4 milliards avait bel et bien été approuvé à l’unanimité lors de la réunion du 5 février. Elle précise qu’elle avait rédigé le procès-verbal en sa qualité de secrétaire du conseil.

La valorisation immobilière en question

L’enquête s’intéresse également à la valorisation de l’hôtel Ambre, qui aurait servi de base pour déterminer le montant de l’investissement de la MIC. Jhamille Couveline, responsable du département d’évaluation chez Elevante Property Services Ltd, a été auditionné le 4 avril. Il a remis des correspondances à la FCC, ainsi que son ordinateur portable, en vue d’une analyse.

Le rapport préparé par son cabinet estime la valeur de l’hôtel à Rs 3 milliards, ce qui aurait justifié la demande initiale de Rs 2,1 milliards pour l’achat de 70 % des parts. La FCC cherche désormais à déterminer si ce rapport a pu être manipulé, et si une surévaluation volontaire de la valeur de l’actif a pu avoir lieu.

Diya Sewraz affirme que le montant de Rs 2,4 milliards avait également été utilisé lors d’une autre transaction, trois mois plus tard, dans laquelle 21 % des actions de l’hôtel Ambre ont été vendues à Sun Limited. Elle indique également que le chiffre de Rs 2,4 milliards a été repris dans l’audit financier 2023–2024 réalisé par le cabinet KPMG, audit qui a été validé par le conseil d’administration de la MIC.

Dans le cadre de cette enquête, la FCC a obtenu une ordonnance de gel visant plusieurs comptes bancaires liés aux personnes impliquées, y compris ceux de Jitendra Bissessur, du groupe Apavou, ainsi que de certaines sociétés associées. Deux villas de luxe auraient également été ciblées par ces mesures conservatoires.

 

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