L'ONU demande jeudi à Israël de" mettre fin aux homicides illégaux" au sein de la population palestinienne en Cisjordanie occupée, en publiant un rapport qui dénonce une détérioration rapide des droits humains dans cette zone.
"Le recours à des tactiques militaires et aux armes dans des contextes de maintien de l'ordre, l'utilisation d'une force non nécessaire et disproportionnée et l'application de restrictions de mouvement élargies, arbitraires et discriminatoires affectant les Palestiniens, sont extrêmement préoccupants", a déclaré le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, dans un communiqué.
"L'intensité de la violence et de la répression est du jamais vu depuis des années", a-t-il ajouté.
Le rapport demande l'arrêt immédiat de l'utilisation d'armes et moyens militaires dans le cadre d'opérations de maintien de l'ordre ainsi que la fin des détentions arbitraires et des mauvais traitements infligés aux Palestiniens, de même que la levée des restrictions de mouvement discriminatoires.
Il est consacré à la situation des droits de l'homme en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexé par Israël entre le 7 octobre, date de l'offensive sanglante menée en Israël par le Hamas, et le 20 novembre.
La guerre déclenchée par cette attaque a fait 21.110 morts dans la bande de Gaza, dont 6.300 femmes et 8.800 enfants, selon le ministère de la Santé de l'administration du Hamas.
En Israël, l'attaque avait fait environ 1.140 morts côté israélien, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir des derniers chiffres officiels israéliens.
Environ 250 personnes ont été enlevées par le Hamas, dont 129 restent détenues à Gaza, selon Israël qui a juré de "détruire" le mouvement palestinien, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza, en représailles à son attaque sans précédent.
Et 167 soldats israéliens ont été tués jusqu'à présent, dont trois mercredi, dans l'offensive terrestre à Gaza, a indiqué jeudi matin l'armée.
Sur la période étudiée, le rapport montre une "forte hausse" des frappes aériennes et des incursions dans les camps de réfugiés et d'autres zones densément peuplées, ce qui a provoqué "des morts, des blessés et de nombreux dommages" pour les infrastructures civiles.
Durant les semaines qui ont suivi le 7 octobre, le rapport fait état d'une "forte hausse des attaques de colons", avec "des fusillades, des incendies volontaires de maisons et de véhicules et des arbres déracinés".
M. Türk a appelé Israël à "prendre des mesures immédiates, claires et effectives pour mettre fin à la violence des colons contre la population palestinienne, enquêter sur tous les incidents violents impliquant des colons et des forces de sécurité israéliennes pour assurer une protection efficace des communautés palestiniennes contre toute forme de transfert forcé et d'assurer le retour sur leurs terres aux communautés d'éleveurs déplacées en raison des attaques de colons armés".
Le Bureau des droits de l'homme de l'ONU indique avoir vérifié les décès de 300 Palestiniens, dont 79 enfants, entre le 7 octobre et le 27 décembre en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est.
Sur ce total, "les forces de sécurité israéliennes ont tué au moins 291 Palestiniens, des colons en ont tué huit et un Palestinien a été tué soit par les forces de sécurité israéliennes soit par des colons".
Avant le 7 octobre, selon la même source, 200 Palestiniens avaient déjà été tués dans cette zone durant l'année 2023, le plus grand nombre en dix mois depuis 2005, date à laquelle l'ONU a commencé à enregistrer ces décès.
M. Türk a demandé à Israël d'accorder l'accès dans le pays à son bureau, prêt selon lui à établir un rapport similaire à propos des attaques du 7 octobre.
© Agence France-Presse
Publicité
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !