L'œil du cyclone tropical Belal devrait toucher lundi matin l'île française de La Réunion, en alerte maximale et dont la population est confinée alors que les autorités s'attendent à des rafales de vent de 250 km/h et des rivières en crue.
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Le préfet de ce département-région de l'océan Indien de quelque 870.000 habitants a déclenché l'alerte violette cyclonique, le plus haut niveau, synonyme de "danger imminent", à 06H00 heure locale (03H00 à Paris).
Jusqu'à nouvel ordre, l'île est sous le coup d'un confinement strict, y compris les services de secours et de sécurité, qui ne peuvent plus circuler.
"Nous allons entrer dans le dur (...), dans la phase la plus active et potentiellement la plus dangereuse de cet épisode cyclonique. C'est maintenant que les choses difficiles commencent", a prévenu le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini, lors d'une visioconférence de presse à 06H00 heure locale (03H00 à Paris).
Le centre du système cyclonique se trouvait à cette heure à environ 100 km au nord-ouest de l'île, a précisé la directrice interrégionale de Météo France pour l'océan Indien, Céline Jauffret.
"L'œil va impacter directement La Réunion dans les prochaines heures, la traverser, pour s'évacuer vers le sud-est en fin de journée", a anticipé cette responsable.
Le cyclone tropical s'est intensifié dans la nuit de dimanche à lundi, et les conditions sur l'île se sont dégradées, avec des pluies fortes et durables qui ont déjà inondé quelques routes et une houle qui s'est creusée.
"On s'attend à un renforcement brutal" des vents "dans les prochaines heures": déjà pointées à 140 km/h à Petite-France (ouest), les rafales pourraient atteindre, "au plus fort de l'événement, (...) 200 km/h sur le littoral et 250 km/h sur les hauts habités", a précisé Cécile Jauffret.
Et attention aux signes trompeurs, a redit la météorologiste: "au passage de l'œil, il va y avoir des périodes d'accalmie. Elles sont temporaires et ne signifient pas que le cyclone est parti. Toute la journée, on va avoir des sautes brutales de vent".
Motif de relatif soulagement, "Belal ne devrait toutefois pas atteindre le stade de cyclone tropical intense", selon les services de météorologie, qui comparent son impact à celui du cyclone Firinga en 1989.
La Réunion n'a plus été frappée par un cyclone intense depuis dix ans et le passage de Bejisa dans les premiers jours de 2014.
Évacuations avant confinement
Les autorités sont aussi "préoccupées par l'ensemble des cours d'eau", pour lesquels un pic de crue est attendu lundi en fin de matinée, selon le préfet.
"Soyez prudents, restez chez vous. L'État est mobilisé à vos côtés", a écrit le président Emmanuel Macron dans un message posté sur X dimanche.
"Mes pensées vont aux habitants de La Réunion confrontés à un terrible cyclone. Merci à tous nos agents publics sur le pont pour protéger nos concitoyens", a réagi le Premier ministre Gabriel Attal sur le même réseau social.
A ce stade, l'impact du phénomène météorologique sur les réseaux "est limité", a relevé le préfet, évoquant 3.500 clients sans électricité, 1.600 personnes privées d'eau courante et 7.000 de téléphone fixe.
Les centres d'hébergement mis en place ont été encore peu sollicités: quelque 600 personnes y ont été admises, notamment parmi la population la plus précaire ou vulnérable en cas de crues.
"Nous avons procédé jusqu'au dernier moment possible à des évacuations", a souligné le préfet, précisant que "près de 100 personnes" avaient été mises à l'abri au cours d'ultimes opérations menées en fin de soirée et durant la nuit, avant le confinement strict.
L'aéroport international Roland-Garros, sur la commune de Sainte-Marie (nord), a fermé dimanche dès 16H00 locales (13H00 à Paris) et tous les réseaux de transports en commun se sont arrêtés à 18H00 (15H00 à Paris).
Le préfet a renouvelé lundi matin ses "encouragements aux Réunionnais, qui font preuve de patience". "Ils prennent part à la gestion de cette crise en restant chez eux", a-t-il estimé.
© Agence France-Presse
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