L’inflation repart à la baisse

L’économiste Éric Ng suggère que Statistics Mauritius revoie sa méthode de calcul de l’inflation.

L’indice des prix à la consommation régresse pour la première fois en quatre mois. Selon l’économiste Éric Ng, un niveau d’inflation aussi bas dépasse l’entendement. L’inflation, qui mesure le coût de la vie sur une base mensuelle, est passée à 1,5 % en octobre contre 2 % le mois précédent, affirme Statistics Mauritius dans un document publié sur son site ce lundi 9 novembre.

« Cela est inexplicable. C’est bizarre que l’inflation soit à un niveau aussi bas », affirme l’économiste Éric Ng, dans un bref entretien accordé par téléphone. Au vu des données, la baisse est due en majeure partie à une chute des prix des légumes et des produits alimentaires. Régression également dans le coût des produits de l’habillement, chaussures, tabac et boissons alcoolisées, l’ameublement de même que divers biens et services. Sur ce volet, notre interlocuteur s’interroge sur les chiffres pris en considération par les statisticiens. « Ils utiliseraient les prix des plus bas », fait-il ressortir. « Or, c’est connu que les Mauriciens privilégient davantage la qualité par rapport au prix. Car les Mauriciens ont atteint un niveau supérieur dans la qualité de vie. » Le pays est un importateur net de produits pétroliers, de nourriture et d’équipements. Le niveau du déficit commercial, estimé à Rs 79 milliards, témoigne de cette situation. Certes, le cours des produits pétroliers est à un bas niveau. Il est stable. Idem pour les commodités de base. Quant aux équipements, tout porte à croire que le ralentissement de l’économie mondiale s’est transcrit par une stabilisation relative des prix.

L’inflation en 2015

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(Source: Banque de Maurice et Statistics Mauritius)

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N’empêche que les factures d’importation sont libellées, en majeure partie, en dollars américains. Et cette année, du 5 janvier au 9 novembre, la roupie a perdu quelque 14 % par rapport au billet vert. Le taux de change à lundi était de Rs 36,7828 pour un dollar. « La roupie s’est dépréciée par rapport au dollar américain. Il y a eu une hausse des prix. Tout le monde le sait », souligne l’économiste. « Je suis d’avis que Statistics Mauritius devrait revoir sa manière de choisir les composants des paniers de produits pour l’indice des prix à la consommation. » Ce bas niveau d’inflation suscite des interrogations quant à la demande en biens et services des consommateurs mauriciens. Y a-t-il un fléchissement dans le train de vie ? La question reste posée.