Le regard perdu, les victimes de l’incendie qui a ravagé cinq maisonnettes dans la nuit de mercredi, cité Sainte-Catherine, Saint-Pierre, reviennent sur le drame. Elles nous confient leur détresse.
Les villageois de Saint-Pierre sont sous le choc. Le terrible incendie qui a ravagé cinq maisonnettes est sur toutes les lèvres. Reportage...
C’est un proche des victimes qui nous accueille devant le ‘Village Hall’ qui abrite ces cinq familles sinistrées. Mardi soir, elles ont assisté, impuissantes, à l’incendie de leurs logis et de tous leurs effets.
La pièce du Village Hall est sombre, en raison du ciel couvert. Seule une fenêtre entrouverte procure de l’air frais à ses occupants. Des matelas, des draps et autres sacs remplis de vêtements jonchent le sol. Les deux tables mises à la disposition des victimes sont couvertes de récipients de nourriture et de bidons d’eau portable. À l’autre bout de la salle, des enfants jouent, de l’autre, les adultes conversent, totalement abattus par ce malheur qui leur est tombé sur la tête.
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Natacha Monique, s’approche. Elle n’hésite pas à revenir sur l’incendie qui a ravagé sa demeure, celle de ses beaux - parents et beaux-frères. Cette mère de 37 ans est enceinte. Elle mettra au monde son 6e enfant en janvier. « Le feu a éclaté vers 21 h 15, quelque part dans la maison. Nul ne sait comment. Ce sont les voisins qui nous ont alertés. Nous n’avons pu circonscrire le feu, car l’eau coulait au compte-gouttes dans nos robinets. Il nous a fallu attendre l’intervention des pompiers pour lutte contre les flammes.
Les soldats de feu des casernes de Quatre-Bornes sont arrivés sur les lieux une trentaine de minutes après. Hélas, il était déjà trop tard. Les flammes avaient ravagé nos maisonnettes. Nous avons tout perdu en l’espace de quelques secondes », déclare notre interlocutrice. Tous les efforts d’une vie, les souvenirs, les meubles et effets personnels patiemment acquis sont partis en fumée.
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Amas de ferraille et de cendres
Georgette Monique, 59 ans, belle-mère de Natacha, souligne que les maisonnettes ont été réduites en un amas de ferraille et de cendres. Elles étaient toutes cinq construites l’une à côté de l’autre, sur un terrain couvrant une superficie de 3 perches et demi. Cinq familles (23 personnes au total) y résidaient. Il y avait les trois frères Monique, leurs parents et les membres de la famille Noël. Tous des amis d’enfance de Georgette Monique. « Les maisonnettes qui n’ont pas résisté aux flammes sont des extensions, elles prenaient appui sur une maisonnette de type CHA, construite il y a une trentaine d’années. Trois d’entre elles construites avec l’aide du Trust Fund for Vulnerable Groups, du conseil de district », explique la mère. Perdu dans ses pensées, Alain peine à réaliser que tout ce qu’il a bâti de ses mains, après des années de sacrifices soit parti en fumée. Les images de cet incendie ne cessent de passer en boucle dans sa mémoire, depuis mercredi. « Je remercie toutes les personnes qui nous ont aidés dans cette épreuve douloureuse. Nous avions toujours entendu dire que les Mauriciens sont solidaires et c’est bien le cas... », dit-il. Le patriarche âgé de 58 ans raconte avoir reçu des vivres de la firme Espitalier-Noël, des vêtements de leurs proches et voisins et de l’argent des élus de la circonscription.Présence d’amiante
Clifford Noël, se dit confiant que les autorités va les aider. « Nous ne resterons pas les bras croisés. Nous redoublerons d’efforts pour reconstruire nos maisons et reprendre nos vies en main. Nous attendons le feu vert des autorités afin de démarrer les travaux de reconstruction. Le conseil de district nous a avisés d’éviter tout contact avec les restes de nos maisons, du moins pour l’instant, vu la présence d’amiante dans l’une des demeures », déclare-t-il.Deux contrats pour… cinq maisons
Les familles Monique et Noël habitaient des logis séparés. Le père Alain Monique occupait, avec sa femme Georgette, une maisonnette (type CHA). Ils partageaient la maison avec la famille Noël. Les trois fils Monique ont érigé leurs logis respectifs l’un à côté de l’autre, avec des poutres de bois et des tôles cannelées. Anthony Monique, le fils aîné, explique qu’il existe deux titres de propriété pour les maisons occupant le terrain de trois perches et demi : l’un établi au nom d’Alain Monique, l’autre au nom de Clifford Noël.
L’enfant pauvre du village de Saint-Pierre
Une cinquantaine de familles vivent, et tentent d’y couler des jours paisibles à Sainte-Catherine, considérée comme l’un des quartiers les plus négligés de la région. L’eau potable n’est disponible qu’une partie de la journée et les développements infrastructurels y sont rares. Tout ce qui s’offre au loin à nos yeux lorsqu’on pénètre dans la résidence n’est qu’un vaste champ de canne.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !