Les dangers du cannabis à forte teneur en THC

Le Dr Mohamed Afzal Curimbacus, neurologue, observe que le cannabis est désormais profondément enraciné dans la société, étant consommé « par toutes les couches sociales et ethniques ». La consommation, ajoute-t-il, est le plus souvent occasionnelle plutôt que quotidienne et « s’est déjà intégrée aux habitudes de nombreuses personnes ». Les motivations vont de la recherche de concentration à l’amélioration du sommeil, en passant par le renforcement des performances sexuelles ou la stimulation de l’appétit. Il précise que le cannabis disponible sur le marché est avant tout récréatif et ne possède pas de véritables effets médicamenteux.

Cependant, il alerte sur les risques liés à la concentration en THC dans le cannabis récréatif, soulignant que ce facteur détermine largement la dangerosité de la substance. Selon le spécialiste, les fortes teneurs en THC peuvent provoquer plusieurs complications graves. « Ceux qui sont déjà prédisposés à la psychose ou aux hallucinations peuvent voir leur problème s’aggraver en consommant du cannabis », prévient-il. Il met également en garde les personnes anxieuses : « Ceux qui souffrent d’angoisses peuvent aussi connaître des complications s’ils consomment une trop forte dose de THC. »

Le cannabis récréatif à fort taux de THC « affecte le jugement et l’état d’esprit » et peut, dans certains cas rares, entraîner des « tendances antisociales ». Le neurologue avertit particulièrement les personnes souffrant de problèmes cardiaques des dangers qu’il représente.

Pour lui, une « consommation responsable et encadrée » de cannabis à faible teneur en THC « n’est pas plus dangereuse que les autres produits psychoactifs tels que l’alcool ». Il insiste cependant sur le fait que toute légalisation devrait impérativement s’accompagner d’une réduction significative du taux de THC : « Pour une légalisation du cannabis, celui-ci devrait contenir moins de THC. » Il souligne l’importance d’un encadrement strict, d’une définition claire de l’âge légal pour la consommation et d’une régulation des formes sous lesquelles le produit serait commercialisé.