Les électeurs américains ont commencé à se rendre aux urnes mardi pour faire de la démocrate Hillary Clinton la première femme présidente des Etats-Unis ou donner les clés de la Maison Blanche au républicain et populiste milliardaire Donald Trump.
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Cette journée clôt une longue campagne au ton d'une acrimonie sans précédent, et le résultat est attendu avec nervosité dans le monde entier, les deux candidats ayant des visions souvent radicalement opposées sur l'avenir de la première puissance mondiale.
Le nom du vainqueur ne devrait pas être connu avant 03H00 GMT mercredi.
Le colistier de Hillary Clinton et candidat à la vice-présidence Tim Kaine a voté dans son fief de Richmond, en Virginie.
Arrivé à pied, il a voté en compagnie de son épouse Anne Holton et la présidente de l'association des résidents, une vieille dame de 99 ans, lui a apposé un petit autocollant "I voted" ("J'ai voté") sur la poitrine en échange d'une bise sur la joue.
Cet autocollant aux couleurs du drapeau est porté fièrement par des dizaines de millions d'électeurs.
Interrogé sur les profondes divisions entre démocrates et républicains, M. Kaine a affirmé que "ce sera à nous, si nous avons la chance de l'emporter, de mettre sur pied une équipe qui applique des politiques et parle d'une manière montrant que nous voulons gouverner pour tout le monde".
Continuité
Comme M. Kaine, de nombreux électeurs ont rempli leur devoir de bonne heure, avant d'aller travailler. Dans un bureau de vote de Palmetto Bay, au sud de Miami, en Floride, un des Etats clés de ce scrutin, une vingtaine de personnes ont voté dès l'ouverture.
Dans le petit village de Clifton, en Virginie - autre Etat clé - les gens ont commencé à faire la queue dès 5H30 et à l'ouverture du bureau de vote 150 personnes faisaient la queue. Du jamais vu selon le responsable électoral sur place.
Quelque 42 millions d'Américains, sur les plus de 200 millions inscrits sur les listes électorales, ont déjà voté de façon anticipée pour éviter les files d'attente de mardi.
Si Mme Clinton a toujours un avantage de quelques points dans les sondages, Donald Trump reste en mesure de l'emporter.
Mme Clinton, 69 ans, espère entrer dans l'histoire comme la première femme présidente des Etats-Unis, après 44 présidents depuis George Washington en 1789. Elle devait voter en début de matinée près de sa résidence de Chappaqua, dans l'Etat de New York.
Hillary Clinton entend diriger dans la continuité du président démocrate Barack Obama et a appelé au rassemblement, au delà des partis, dans les dernières heures de sa campagne.
Donald Trump, 70 ans, drapé dans la cape de l'outsider, espère lui créer la surprise d'un "Brexit puissance trois", référence au vote surprise des Britanniques pour sortir de l'Union européenne.
Achevant sa campagne un peu après 01H00 (06H00 GMT), il a promis de rassembler le pays derrière des frontières sûres et de faire de "l'Amérique la priorité".
Grand pourfendeur de l'élite politique qui a selon lui "saigné le pays à blanc", Donald Trump, milliardaire new-yorkais imprévisible et brouillon, qui n'a jamais occupé le moindre mandat électif, s'est présenté comme l'homme du changement contre la corruption supposée des élites, et comme la voix des oubliés, auxquels il a promis de "rendre à l'Amérique sa grandeur".
Incivilité
La campagne a été longue et pénible. Elle a atteint des niveaux d'incivilité et d'insultes jamais vus auparavant, ce que Mme Clinton a dit regretter lundi.
82% des Américains s'en sont dits dégoûtés dans un récent sondage.
Et à l'étranger, la campagne présidentielle de la première puissance mondiale a été souvent suivie avec sidération et parfois avec inquiétude.
Les deux candidats n'auraient pas pu être plus différents: d'un côté Hillary Clinton, figure politique depuis 25 ans, que la moitié des Américains n'aiment pas, doutant de son honnêteté. Mariée à l'ancien président Bill Clinton (1993-2001), elle a été tour à tour Première dame, sénatrice de New York puis secrétaire d'Etat de Barack Obama. Hyper-disciplinée, elle connaît ses dossiers sur le bout des doigts mais sa personnalité suscite peu d'enthousiasme.
Encore plus impopulaire (62%), Donald Trump, milliardaire ancien animateur star d'une émission de télé-réalité, "The Apprentice", volontiers brutal, a capitalisé sur la colère et les frustrations d'une classe moyenne blanche inquiète d'un monde qui change.
Dans ses meetings, les foules enthousiastes scandaient ses idées clés: "construire le mur" avec la frontière avec le Mexique pour stopper l'immigration illégale. "Curer le marigot" de la corruption à Washington.
Le parti républicain n'avait pas vu venir cette candidature improbable et excessive à laquelle personne ne croyait au départ. M. Trump a été répudié par une partie de ses élus, au fil des excès et scandales qui ont émaillé sa campagne.
Malgré cela il talonne Mme Clinton dans plusieurs Etats-clés, où se jouera le scrutin. Elle était en tête de 3,3 points dans la moyenne des derniers sondages nationaux (45,3% contre 42% pour M. Trump.)
La carte électorale, dans un scrutin qui se joue Etat par Etat, est beaucoup plus favorable à Mme Clinton.
Les Américains votent aussi mardi pour renouveler 34 des 100 sièges du Sénat à Washington, et les 435 sièges de la Chambre des représentants. Les démocrates espèrent reprendre le Sénat actuellement dominé, comme la Chambre, par les républicains.
Douze des 50 Etats américains élisent aussi de nouveaux gouverneurs, et des dizaines de référendums locaux, sur des questions allant de la légalisation de la marijuana à la suppression de la peine de mort sont organisés dans une trentaine d'Etats. Des milliers d'élections locales sont aussi prévues, juges, procureurs, maires et autres élus de proximité.
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