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Législatives : les tractations se poursuivent, la gauche ravivée débarque à l'Assemblée

Les tractations à tous les étages se poursuivent au surlendemain des législatives qui n'ont pas permis de dégager une majorité claire à l'Assemblée, où les députés de gauche, ragaillardis par leur succès mais en quête d'un consensus pour gouverner, débarquent en force mardi.

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Les regards sont avant tout braqués sur le Nouveau Front populaire, lancé dans de nouvelles négociations entre ses composantes, après avoir réussi à bâtir une alliance express pour ces élections législatives.

Arrivés en tête avec plus de 190 sièges, mais très loin de la majorité absolue requise (289) pour gouverner sans partage, les partis de gauche veulent pousser leur avantage pour proposer un nom pour Matignon, si possible "dans la semaine", selon le patron du PS Olivier Faure. "Nous ne devons pas laisser s'imposer une forme de vide dans lequel le chef de l'Etat s'engouffrerait", a insisté M. Faure.

Les conciliabules se multiplient donc, dans une certaine frénésie médiatique: "c'est compliqué de travailler sereinement comme ça", a déploré lundi soir la cheffe de file des écologistes Marine Tondelier en plaidant pour "laisser aussi un peu les escargots dégorger".

"On a une situation politique qui est inédite et donc on n'a pas de mode d'emploi à suivre", a encore souligné Mme Tondelier, dont les troupes, portées à une grosse trentaine d'élus, doivent faire leur entrée mardi à 9H15 au Palais Bourbon.

Elles seront suivies par le contingent de La France insoumise - plus de 70 élus - attendu sur les coups de 10H00, puis par les socialistes, qui se réunissent à 14H30. Ces derniers, dont le bataillon dépasse la soixantaine de représentants, croient pouvoir dépasser LFI en nombre grâce à quelques ralliements, et ainsi peser davantage dans le choix du prochain Premier ministre.

"Le rapport de force est réglé. Il y a le nombre de députés LFI et celui des autres membres du Nouveau Front populaire", a cependant affirmé lundi soir l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, qui postule encore et toujours pour Matignon quand bien même son nom clive au sein de son camp.

Les tractations ne se cantonnent pas à la gauche de l'échiquier. Le camp macroniste, qui a limité les dégâts avec plus de 160 députés, tente de garder l'initiative, en profitant d'un paysage politique plus que jamais fracturé.

- Le "doux rêve" d'une grande coalition -
Certains, à l'image du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, cabotent vers la droite, espérant encore rallier des élus de ce bord. D'autres aimeraient ranimer le coeur social-démocrate qui avait porté Emmanuel Macron vers le pouvoir en 2017. De là à imaginer, comme le patron du Modem François Bayrou une grande coalition qui exclurait LFI et le Rassemblement national, et qui irait du PS aux LR...

Trouver une telle "coalition de majorité relative", sur "des items importants comme le pouvoir d'achat, la sécurité", cela "va prendre plusieurs semaines", a estimé lundi le député Renaissance de Paris Sylvain Maillard (Renaissance).

Il s'agit surtout d'un "doux rêve", a asséné en retour le patron des sénateurs Les Républicains Bruno Retailleau, interrogeant: "Est-ce que vous me voyez franchement gouverner avec François Hollande?".

En attendant, Gabriel Attal, dont la démission n'a pas été acceptée lundi par Emmanuel Macron qui lui a demandé de rester "pour le moment", entend se montrer à la manoeuvre. Il doit ainsi réunir mardi matin les députés Renaissance par visioconférence, avant de convier à Matignon tous les parlementaires de la majorité en fin d'après-midi.

Une autre prise de parole sera scrutée: l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, qui nourrit des ambitions pour 2027, s'exprimera sur TF1 à 20H00, et donnera peut-être quelques indications sur la stratégie de son groupe Horizons (autour de 25 élus).

Côté Rassemblement national, l'heure est toujours à la digestion de la déception, après avoir espéré la majorité absolue. Avec 143 élus, le RN et ses alliés progressent toutefois nettement et le patron du parti à la flamme Jordan Bardella en est convaincu: "le temps est avec nous".

Dans ce brouillard, Emmanuel Macron se tient pour l'heure en retrait. Il est attendu mercredi à Washington pour deux jours de sommet de l'Otan, où il cherchera à rassurer ses partenaires sur la stabilité de la France.

© Agence France-Presse

 

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