Interview

Leela Devi Dookun-Luchoomun: «Les changements se feront de manière souple»

Leela Devi Dookun-Luchoomun
Cette année sera marquée par des changements avec la mise en route du Nine Year Continuous Basic Education. La ministre de l’Éducation, Mme Leela Devi Dookun-Luchoomun nous livre ses impressions.
Quels seront les grands changements dans le secteur éducatif cette année ? Les élèves du STD V, cette année, seront les premiers à participer au Primary School Achievement Certificate', (PSAC), en 2017. Le projet de Nine Year schooling s’étend. On a tendance à restreindre cela à l’aspect évaluation, il y a d’autres points à considérer. Les grands changements commencent par le STD I avec le School Readiness Program, puis ce sera l’Early Support Program et les possibilités accordées aux enfants pour développer d’autres talents : la natation, l’éducation physique et les arts, par exemple. On commence par l’introduction des Non-Core Subjects comme les Communication Skills au niveau de la STD V.
[blockquote]« L’enseignant a aussi un rôle important à jouer pour récupérer l’élève en perdition »[/blockquote]
2016  sera une grande année pour le ministère de l’Éducation avec la mise en place du Nine Year Continuous Basic Education. Que comptez-vous faire pour que chaque partenaire se sente impliqué dans le projet ? J’ai eu des consultations avec les partenaires. Sincèrement, que ce soit le Bureau de l’Éducation catholique (BEC) ou les collèges privés, ils n’ont aucun souci à se faire. Les changements se feront au niveau pédagogique. Leur objectif est de s’assurer que nos jeunes en sortent gagnants. Concernant le BEC, on les a invités à être partie prenante du projet, on ne veut pas les pousser à aller vite. Ils pourront entégrer dans le système lorsqu’ils seront prêts, mais ils sont déjà d’accord pour participer au projet. Au cas où ils voudraient avoir des académies, on est prêt à les accueillir. Au niveau des collèges privés, je rencontre les responsables de la Fédération des Managers la semaine prochaine. Les changements se feront de manière très souple et les partenaires seront totalement impliqués. Le privé émet des réserves sur l’admission en Form I. Ces soucis sont-ils justifiés ? Je peux comprendre qu’ils sont tracassés par rapport à l’admission en Form I. Cela est lié à la démographie. Prenons les chiffres d’admission en STD I, cette année, il y a eu 12 381 enfants, contre 15 000 l’an dernier. Avec le Nine Year Schooling, à la longue, il y aura une réduction de la taille des classes (‘class size’), et le ratio enseignant-élèves sera revu. Ils n’ont pas de souci à se faire. De plus, après l’introduction du PSAC, ils auront davantage d’élèves, puisque les collèges nationaux ne prendront plus d’élèves. Ces derniers iront alors dans les collèges régionaux et privés. Le curriculum du primaire est déjà prêt, qu’en est-il du secondaire ? Les écoliers qui prendront part au PSAC en 2017 seront en Form I en 2018. Nous nous assurons donc que le curriculum soit prêt et discuté avant cette date. Toutes les décisions sont prises en consultation avec les enseignants, qui sont les principaux acteurs. Le préscolaire est une année importante dans la vie de tout étudiant, comment comptez-vous encourager le secteur ? Nous avons atteint pratiquement 100% d’admission au préscolaire. Nous avons travaillé sur le cursus, la formation des enseignants et des inspecteurs, l’introduction de nouveaux manuels et de l’informatique dès le préscolaire. Notre souci est que nos enfants aient ce qu’il faut en termes de qualité. Pour cela, la formation des responsables est essentielle. Les élèves de Form IV de 2014 et de 2015 attendent toujours leurs tablettes (environ 40 000). Les recevront-ils cette année ? Nous avions eu un problème avec le fournisseur. Malgré tout ce que nous avons entrepris, il ne nous a pas fourni les tablettes. Donc, nous n’avons pu faire autrement que de résilier son contrat. Nous avons entamé des discussions avec le ministère de L’Information Technology pour nous aider à activer les choses et recevoir enfin les tablettes. L’indiscipline des élèves pose problèmes. Vous avez évoqué l’application d’un code de conduite. Qu’en est-il exactement ? En 2015, nous avions eu des sessions de travail dans les quatre zones éducatives du pays, avec tous les recteurs du privé et du public. Nous avons maintenant un protocole que nous avons envoyé à chaque recteur. Chaque recteur devra l’adapter selon la réalité de son établissement. Il y a les points principaux et, dépendant de la réalité de l’école, il devra l’adapter à ses besoins. Nous leur avons dit qu’il faut agir et chaque recteur devra prendre ses responsabilités. Un recteur a un rôle important à jouer au sein de son établissement. Je comprends qu’il y ait des difficultés de discipline. Les cas d’indiscipline sont souvent liés à la personnalité de l’enfant. L’enseignant a aussi un rôle important à jouer pour récupérer l’élève en perdition. La formation des enseignants pour améliorer les conditions, l’environnement de l’école se fera également. Il faut avant tout récupérer l’enfant.
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