Le MMM envisage une campagne pour faire partir SAJ du pouvoir

Le projet d’envergure Métro Express soulève trop de questions demeurant sans réponse. C’est ce qu’a déclaré Paul Bérenger face à la presse, samedi.

« C’est un des projets les plus importants pour le pays », soutient le leader des mauves, qui précise que le MMM a  toujours été en faveur du projet Métro Express. Toutefois, il demeure pessimiste quant à la mise en opération du projet par le gouvernement. Lors de sa conférence de presse hebdomadaire à ébène, le leader de l’opposition a réclamé sa mise à exécution dans les plus brefs délais et dans les meilleures conditions. « La semaine écoulée, le ministre Nando Bodha a annoncé une accélération de la mise en pratique du projet, mais il y a trop de flou et des questions demeurent sans réponses », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Si le projet n’est pas mis à exécution comme il se doit, le pays pourrait le payer cher. »

Sous ce même chapitre, Paul Bérenger s’est interrogé sur plusieurs points du projet, dont les travaux débuteront en 2017. « Sous le gouvernement Ramgoolam, l’expertise des Singapouriens avait été sollicitée et ces experts avaient rédigé un rapport. Le gouvernement actuel a demandé aux Singapouriens, à travers la Singapore Cooperation Enterprise (SCE) de réactualiser leur étude. Nous ne savons pas s’ils ont déjà soumis leur rapport. Si c’est oui, le gouvernement doit le rendre public. »

Il veut connaître le tracé du Métro Express et s’il y a eu modification après l’abandon du projet Heritage City. Le leader du MMM s’est aussi penché sur le financement de ce projet. « Sous l’ancien gouvernement, il était estimé à Rs 25 milliards. Et aujourd’hui, nous supposons que les Singapouriens l’ont ramené à Rs 15 milliards. Le gouvernement doit informer la population sur le financement  dans son intégralité. Combien l’Inde va-t-elle injecter et où va-t-on trouver l’autre partie du financement ? Qui fera le concept, qui se chargera de la construction et de l’opération ? Les compagnies indiennes ou singa­pouriennes », s’est-il  demandé.

La question Apollo Bramwell

Par ailleurs, la question relative à la vente de l’hôpital Apollo Bramwell a également été abordée. Selon le leader des mauves, le pays a perdu des millions « par l’incompétence du gouvernement ». La raison : le retard dans la vente de cet établissement hospitalier. « L’argent que le gouvernement récoltera avec la vente ne suffira pas pour effacer les dettes accumulées », soutient-il. Paul Bérenger veut aussi obtenir des garanties sur la sauvegarde de l’emploi des 686 employés de l’hôpital, mais aussi de ceux des trois compagnies affiliées à l’hôpital, notam­ment Bramwell Catering Limited, Metropolis Ramser Laboratory Services et Apollo Bramwell Nursing School.

Sur le plan politique, Paul Bérenger estime que sir Anerood Jugnauth restera Premier ministre aussi longtemps qu’il le pourra, en se basant sur ses récentes déclarations. « L’action commune de l’opposition, sur laquelle nous réfléchissons, a perdu un peu de son importance, mais reste néanmoins d’actualité. Le MMM avait préconisé une même action en 1975. Tous les membres de l’opposition et ceux qui défendent la démocratie doivent s’entraider pour contrer le deal Papa-Piti. » Il est d’avis « que le Premier ministre contrôle de moins en moins la situation dans le pays ».

Selon Paul Bérenger, le MMM se verra dans l’obligation de mener campagne pour réclamer des élections générales anticipées, si sir Anerood Jugnauth reste au pouvoir. Il est certain que, si cette situation perdure, elle finira par faire beaucoup de tort au pays. Le MMM mènera alors campagne pour exiger le départ du Premier ministre et la tenue d’élections générales anticipées, a déclaré le leader des mauves, précisant que le MMM ira seul aux prochaines législatives.

« Le bilan des deux années depuis la tenue des dernières élections est totalement négatif pour le gouvernement, mais très positif pour l’opposition », a conclu Paul Bérenger.