Ancien lauréat de la cuvée 2014, Jason Thondee a brillamment réussi à décrocher une double licence. Actuellement en Angleterre, il nous a accordé cet entretien qui prend une valeur particulière après l’appel de la ministre de l’Education, Leela Devi Dookun-Luchoomun lors de sa rencontre avec les lauréats de la cuvée 2018 cette semaine. Pour elle, il est toujours important que les lauréats aient la possibilité de contribuer au développement de leur pays. Le pays a besoin d’eux. Jason Thondee, lui, croit qu’un jeune doit pouvoir exploiter son potentiel avant de servir son pays.
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Maintenant que vous êtes gradué, comptez-vous rentrer au pays ?
Oui je compte revenir à Maurice mais à ce stade de mon parcours professionnel, je crois fermement que je devrai affiner mes connaissances et acquérir davantage d’aptitudes et d’expérience pour mieux répondre aux enjeux de ma future carrière. Cela traduit ma volonté d’entreprendre plus de stages (Work Experience en Angleterre) qui me permettraient d’être plus versatile dans un premier temps et aussi d’être en mesure de répondre aux attentes du marché du travail. Je suis conscient que seul un diplôme ne suffirait à être le garant d’une carrière réussie ; assumer des petits postes à responsabilité (c’est courant d’être des international student ambassadors à l’université par exemple) permet de mettre en pratique ces compétences convoitées et de mettre en évidence ce dont on est capable. Ma volonté de retourner ne s’inscrit pas principalement par rapport au fait que l’état ait investi dans mes études à travers la bourse mais aussi parce que je suis né Mauricien, c’est le pays qui constitue le sentiment d’être à la maison et je veux ramener ces expériences et connaissances pour apporter ma contribution.
Poursuivre sa passion est un privilège qu’on ne doit pas prendre pour acquis
Pensez-vous qu’il y ait assez d’opportunités pour les jeunes à Maurice ?
Je vais essayer de répondre avec les faits qui sont à ma disposition. Il y a en ce moment le Service to Mauritius Programme qui facilite l’intégration des lauréats au sein de la fonction publique. C’est un pas en avant mais la recherche d’emplois demeure encore assez floue par rapport aux opportunités qui sont sur le marché du travail. On entend souvent parler de croissance économique et de chantiers pour faire avancer le pays mais il y a un manque de clarté sur le rôle que les jeunes sont amenés à jouer, notamment à travers les opportunités d’emplois. Je ne suis pas sûr s’il y a ou non assez d’emplois pour les lauréats mais il est primordial qu’il y ait une structure concrète pour ouvrir les opportunités d’emplois aux lauréats et les jeunes en général, et aider les jeunes à être partie prenante aux développement du pays.
Que répondez-vous à l’appel de la ministre de l’Education, Leela Devi Dookun-Luchoomun, à avoir un sentiment de patriotisme ?
Je comprends la question du devoir et c’est un appel légitime ; la bourse représente un investissement mais je pense qu’il est important de créer les opportunités pour non seulement les lauréats mais aussi les jeunes, pour assurer qu’on soit motivé à servir son pays dans les meilleures conditions.
Comment justement inciter les jeunes à rentrer au bercail ?
Les opportunités devraient être dans un premier temps plus visibles mais aussi accessibles. On parle souvent de vision pour le pays et il est primordial d’ouvrir un dialogue pour permettre aux lauréats, et aussi aux jeunes dans l’ensemble, de comprendre leur rôle dans le progrès qu’on voudrait amener au sein du pays ; comme par exemple pour pallier au manque de professionnels dans un secteur, il serait convénient d’ouvrir des schemes qui permettraient aux lauréats d’acquérir des compétences dans ce secteur. En tant que jeune et lauréat, j’ai des aspirations qui me motivent à donner le meilleur de moi-même et je voudrais que les opportunités d’emplois me soutiennent comme tous les autres jeunes pour atteindre ces aspirations à travers un salaire adéquat, des infrastructures convenables et la création de plus d’opportunités d’apprentissage.
Selon vous, quels sont les filières novatrices sur lesquelles on devrait mettre l’accent ?
Tout d’abord, les études dans la filière de l’intelligence artificielle. Ensuite, la cyber- sécurité.
Un message pour motiver les jeunes…
Poursuivre sa passion est un privilège qu’on ne doit pas prendre pour acquis. Il n’y a aucune conception de ce qu’une carrière exemplaire se doit d’être. Le bonheur d’une carrière remplie demeure un choix subjectif mais il est primordial de créer les opportunités pour soi et de fournir les efforts adéquats. La persévérance, la conviction et s’appuyer sur les gens qui nous entourent sont des facteurs clés de la réussite. Je voudrais dans ce sens remercier mes parents, Sunita et Vinod et mon frère Dylan qui ont toujours été à mes côtés dans mon parcours.
Bio Express
Jason Thondee est âgé de 23 ans et habite Roches-Brunes. Après avoir achevé ses études secondaires au Sir Abdool Raman Osman SC, il a poursuivi son parcours académique à l’université de Bristol où il a acquis une double licence en droit (LLB) et en français (BA French). Il a aussi fait une année d’études en droit français à l’université de Bordeaux en 2017. La diversité d’expériences sur le plan académique, culturel et personnel lui ont permis d’explorer de nouveaux horizons tels que sa rencontre avec le pape et faire du volontariat en Roumanie avec l’organisation AIESEC. Tout cela lui a permis de découvrir de nouvelles perspectives.
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