Le Hamas a annoncé samedi "étudier" une contre-proposition israélienne en vue d'une trêve dans les combats à Gaza associée à la libération d'otages, au lendemain de l'arrivée en Israël d'une délégation de médiateurs égyptiens pour tenter de relancer les négociations dans l'impasse.
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La guerre entre Israël et le mouvement palestinien Hamas fait rage depuis le 7 octobre dans la bande de Gaza où la ville surpeuplée de Rafah, située à la pointe sud de la frontière avec l'Egypte, a été visée dans la nuit par au moins trois frappes aériennes, selon un correspondant de l'AFP.
"Aujourd’hui, le Hamas a reçu la réponse officielle de l'occupation sioniste (Israël, ndlr) à notre position qui avait été remise aux médiateurs égyptiens et qataris le 13 avril", a déclaré le numéro 2 de la branche politique du Hamas pour Gaza, Khalil al-Hayya.
"Le mouvement étudiera cette proposition et soumettra sa réponse une fois son étude terminée", a-t-il ajouté dans un communiqué publié samedi.
Le Hamas avait précédemment insisté sur un cessez-le-feu permanent, hypothèse rejetée par Israël, qui insiste plutôt sur une pause de plusieurs semaines dans les combats.
Israël se prépare à lancer une offensive terrestre à Rafah en dépit des craintes de la communauté internationale. De nombreuses capitales et organisations humanitaires redoutent un bain de sang dans cette ville où s'entassent un million et demi de Palestiniens, pour beaucoup dans des camps de tentes, sans eau ni électricité.
- Cadre pour un "cessez-le-feu" -
Après six mois et demi de bombardements et de combats au sol, Israël estime que le Hamas dispose de quatre bataillons regroupés dans cette ville.
La guerre à Gaza a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée contre Israël par des commandos du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.
En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait au total 34.388 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement palestinien.
L'Egypte, le Qatar et les Etats-Unis tentent en vain de conclure un nouvel accord de trêve à Gaza, après une pause d'une semaine dans les combats en novembre, qui a permis d'échanger 80 otages contre 240 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.
Les détails de la contre-proposition israélienne n'ont pas filtré mais la presse israélienne a évoqué plus tôt cette semaine la libération possible, dans un premier temps, de 20 otages considérés comme des "cas humanitaires".
Vendredi, une délégation égyptienne est arrivée en Israël pour discuter d'un "cadre global pour un cessez-le-feu" à Gaza, selon le média égyptien proche des renseignements Al-Qahera News, citant un haut responsable égyptien.
- "Nous sommes fatigués" -
La guerre entre Israël et le Hamas sera également au centre des entretiens de diplomates arabes et européens de haut rang, notamment les ministres français et allemand des Affaires étrangères, attendus ce weekend en Arabie saoudite.
Une réunion spéciale du Forum économique mondial, qui doit débuter dimanche dans la capitale Ryad, comprendra lundi une session consacrée à Gaza, à laquelle participeront le nouveau Premier ministre palestinien, Mohammed Mustafa, le Premier ministre égyptien, Mostafa Madbouly, et Sigrid Kaag, coordinatrice de l'aide des Nations unies pour la bande de Gaza.
Samedi, l'armée israélienne a déclaré que ses avions avaient frappé plus de 25 cibles au cours de la journée précédente dans la bande de Gaza.
Après six mois et demi de bombardements aériens, de tirs d'artillerie et de combats au sol, la guerre a dévasté Gaza où l'ONU estime à 37 millions de tonnes la masse de débris et gravats à déblayer.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a prévenu que la famine constituait "une menace réelle et dangereuse" à Gaza.
Dans la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza où d'intenses combats ont fait rage en février, certains habitants ont déclaré qu'ils préféraient retourner vivre dans les ruines.
"Nous sommes fatigués après sept mois de déplacement et de lutte dans les camps. Nous avons donc insisté pour rentrer et rester dans une tente sur les décombres de notre maison", a dit Abdelqader Mohammed Qwaider.
- Liban, Yémen, Etats-Unis -
L'Agence des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), "colonne vertébrale des opérations humanitaires" à Gaza selon son patron, Philippe Lazzarini, est confrontée à une baisse des ses financements après les accusations d'Israël en janvier selon lesquelles plusieurs de ses employés étaient impliqués dans l'attaque du 7 octobre.
Vendredi, l'ONU a annoncé vendredi avoir classé ou suspendu cinq dossiers sur 19 visant des employés de l'UNRWA.
Le guerre entre Israël et le Hamas a provoqué une flambée de violences à la frontière nord d'Israël avec le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne et le mouvement libanais Hezbollah, soutenu par l'Iran.
Au Yémen, les rebelles Houthis, soutenus eux aussi par l'Iran et disant agir en soutien des Palestiniens à Gaza, ont revendiqué dans la nuit de vendredi à samedi des attaques ayant endommagé l'Andromeda star, un navire naviguant en mer Rouge selon le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).
Aux Etats-Unis, proche allié d'Israël, un mouvement de protestation contre la guerre à Gaza se généralise sur les campus, après être parti il y a plus d'une semaine de l'université Columbia à New York.
© Agence France-Presse
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