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Le-Batelage : le village qui s’écrase lentement

Un danger mortel menace les habitants et les usagers de la route qui passent par Le-Batelage, Souillac. En raison de l’érosion, des éboulements ont déjà eu lieu et les maisons situées en bordure de falaise pourraient aussi s’effondrer. Nous nous sommes rendus sur place pour voir ces habitations qui sont comme suspendues dans le vide. Au lieu dit Le-Batelage, Souillac, des maisons risquent de s’effondrer à tout moment. Construites en bordure de falaise, elles surplombent l’unique route qui relie cette partie du sud au reste de l’île. Or, en raison de l’érosion, le sol glisse, ce qui provoque des éboulements… et pourrait bien entraîner ces habitations. Le panneau d’avertissement placé par les autorités sur cette route montre que le risque est bien réel. Les maisons, elles, semblent suspendues dans le vide. « Que nos concitoyens sceptiques se rendent sur place pour voir d’eux-mêmes ce spectacle effrayant. Ils comprendront quel danger pèse sur la tête des occupants de ces maisons et, bien entendu, de tous les usagers de la route qui passent par ici », lance Rajen, un jeune habitant de l’endroit que nous avons croisé sur le chemin. Selon Anand Hanzary, 57 ans, « l’alerte a été donnée depuis longtemps dans la région. Je ne comprends pas la lenteur des autorités et qui sont censées veiller sur la sécurité publique ». Anand a donné rendez-vous à une équipe d’Xplik Ou K pour une visite des lieux. Quand nous sommes arrivés sur place, un groupe d’ouvriers s’attelaient à élaguer un arbre qui poussait au bord de la route. « C’est la route principale, un cordon ombilical, qui relie toute cette région du Sud (Souillac, Surinam, Riambel, Chemin-Grenier, Bel-Ombre, Rivière-des-Galets…) au reste de l’île, notamment Curepipe, la ville la plus proche. « C’est une route à deux voies, mais depuis novembre, l’une d’elles est fermée parce qu’un arbre s’est détaché du haut de la falaise pour atterrir sur la route. Cela fait déjà huit mois et cette route est toujours en partie fermée », déplore notre interlocuteur. Alors, les usagers de la route n’ont pas le choix. « Tous les véhicules qui veulent quitter le Sud pour gagner d’autres régions de l’île doivent faire le tour et emprunter une voie nommée Chemin des fosses. Dans le passé, il était réservé aux camions desservant l’établissement sucrier. « C’est un passage étroit et il n’est pas fait pour accueillir des voitures, des bus, des poids lourds à longueur de journée. Voyez ces fissures. Cette route s’effondrera comme la route Terre-Rouge-Verdun », affirme Anand.

Stress permanent

Un chauffeur de taxi s’arrête à notre hauteur. Nous prenant probablement pour des officiers de la Road Development Unit, il nous lance : « Cette route sera-t-elle bientôt asphaltée ? Pa fasil sa ! » Un peu plus loin, nous traversons un vieux pont qui vibre sous le poids des véhicules. « Les véhicules ne peuvent plus se croiser sur ce pont qui date de la colonisation. La circulation s’y fait de manière alternée dans les deux sens. D’où l’installation récente de feux de signalisation. » Notre équipe tombe sur un couple qui habite l’une des maisons qui bordent la falaise. « Êtes-vous conscients du danger qui vous menace ? » demandons-nous. « Oui, répond la femme. Des conseillers et d’autres officiers viennent nous voir à ce sujet depuis trois ans. Ils ont parlé d’ériger un mur, mais rien n’a été entrepris jusqu’ici. » « Faut-il qu’un drame se produise avant que les autorités réagissent ? » demande-t-elle. Elle souhaite que le ministre des Infrastructures publiques se rende sur les lieux pour comprendre que le danger qui les menace « n’est pas ponctuel : il est permanent. Je laisse nos concitoyens imaginer le stress permanent dans lequel nous vivons dans nos maisons ».
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