La violence domestique désormais un «délit aggravé»

La violence domestique sera bientôt assimilée à un « délit aggravé », c’est-à-dire qu’est sera considérée comme un délit à part entière, passibles d’arrestation. Actuellement, les cas de violence domestique ne sont pas punissables sous le Code pénal. Une décision a été prise en ce sens lors des délibérations du Conseil des ministres, réuni hier. Un comité interministériel, présidé par Xavier-Luc Duval, s’était penché sur les moyens d’endiguer le problème de violence domestique. Les lois appropriées seront modifiées pour mettre en pratique cette décision. « C’est une bonne chose, car nous avions demandé que la violence domestique soit criminalisée », explique Ambal Jeanne, directrice de SOS femmes. « Nous devons nous assurer que dans les cas de violence domestique l’agresseur se retrouve derrière les barreaux et non l’agressé », poursuit-elle. Elle précise néanmoins qu’il est nécessaire d’avoir des « garde-fous » pour éviter que qui que ce soit n’abuse d’une telle législation. « Il faut maintenant voir comment se passent les choses dans les faits », souligne Ambal Jeanne. Constat sensiblement similaire d’Anushka Virahsawmy, directrice de Gender Links. « C’est très positif que ce type de violence soit désormais un délit », souligne-t-elle. Toutefois, Anushka Virahsawmy souligne qu’il est nécessaire d’avoir « un protocole bien établi » pour éviter des abus. Elle souligne qu’il est aujourd’hui nécessaire de changer l’actuel système de Protection Order. « Je considère que cette mesure est trop drastique. On aurait dû préserver le régime de Protection Order qui fonctionnait très bien et il n’était pas draconien, car il permettait au magistrat d’intervenir pour décider de l’arrestation d’une personne », constate, pour sa part Me Siddhartha Hawoldar. Selon les derniers chiffres officiels, 2 600 cas de violence domestique ont été enregistrés en 2014. Selon les ONG, une femme sur quatre a, au moins une fois, connu une forme de violence domestique, physique, sexuelle, économique ou mentale.