Le directeur adjoint et responsable du secondaire du SeDEC, le Dr Jimmy Harmon, met en exergue les détails de la gouvernance dans le secondaire catholique. Il insiste que la réussite passe par le respect, le dévouement, l’esprit créatif et l’innovation de chaque personne.
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Parlez-nous des nouvelles structures de gouvernance et de participation dans le secondaire catholique ?
Depuis fin 2016, dans le cadre de ce que nous appelons le projet Kleopas, il y a le Service Diocésain de l’Éducation Catholique (SeDEC), autrefois connu comme Bureau de l’Éducation Catholique (BEC). C’est le mot ‘service’ qui est important, car nous avons voulu remettre l’accent sur l’éducation comme un service. Pour cela, il nous faut une bonne structure. Dix des dix-sept collèges catholiques tombent directement sous la responsabilité du SeDEC. Ce sont les collèges diocésains. Les autres sont les sept établissements des Lorette et un du collège Notre-Dame, Filles de Marie qui ont leur propre structure de gestion. Pour donner une cohérence à nos grandes orientations, il y a le Conseil de l’Éducation Catholique qui est présidé par l’Évêque ou le Délégué Épiscopal. C’est l’instance de policy-making et de decision-taking.
Y a-t-il eu une étude qui a été menée avant la mise sur pied de ces nouvelles structures ?
L’étude a été menée dans tous les établissements indistinctement en 2014. Mais l’analyse a porté beaucoup plus sur les collèges diocésains. Au fait, les résultats montrent qu’un énorme travail a été abattu par nos institutions, mais nous avons aussi constaté que les structures et les procédures de gestion devenaient inadéquates au fil des années et cela appelle à une réorganisation pour répondre aux nouveaux défis. Ainsi, il y a maintenant une équipe de direction au SeDEC comprenant le Délégué Épiscopal, le père Alain Romaine, qui est le représentant du Cardinal, et la Directrice Exécutive qui est le Dr Gilberte Chung Kim Chung. Nous avons trois adjoints à la direction qui sont responsables du primaire, du secondaire et de la formation et de la pastorale scolaire.
Il nous faut le respect, le dévouement, l’esprit créatif et l’innovation de chaque personne »
Y a-t-il de la résistance ou du rejet ?
Pas tout à fait. Je dirai beaucoup plus de difficultés de transition. Nous avons élaboré un calendrier d’implémentation d’ici 2023. Nous nous attendons à ce que tous les aspects de ces nouvelles structures soient alors opérationnelles. Alors, au fur et à mesure qu’on avance nous posons les balises et nous ajustons. Mais, ceci dit, les nouvelles structures émanent elles-mêmes d’une vaste campagne d’écoute auprès de notre personnel et de nos partenaires, de suggestions libres collectées et analysées par le Professeur Derroitte de l’Université de Louvain en Belgique auquel le diocèse de Port-Louis avait fait appel en 2014. Il était aussi été épaulé dans sa tâche par des experts locaux.
Quelles sont les grandes mesures qui accompagnent cette réforme ?
Nous parlons beaucoup plus de renouvellement que de réforme. Ce n’est pas juste une question de mots. Mais c’est un choix de mots pour bien démontrer que nous poursuivons notre mission et que nous devons construire sur un patrimoine éducatif. Nous prenons appui sur les forces acquises de plus de 175 ans d’existence de notre secteur. Ce que nous faisons actuellement c’est de remettre les choses en perspective pour répondre aux nouveaux défis. Il y a le principe ‘d’accountabilty, d’answerabilty et de traceability’ dans toute gestion de bonne gouvernance. Ainsi, ces mesures touchent principalement la planification, la gestion des ressources humaines, les procédures financières et l’investissement dans nos infrastructures, entre autres. Mais les procédures et les structures ne suffisent pas. Il nous faut le respect, le dévouement, l’esprit créatif et l’innovation de chaque personne.
Comment le SeDEC s’y prend alors ?
L’axe formation est capitale. D’où les différents ateliers de travail que le SeDEC organise depuis pour l’ensemble de son personnel. Cette année, nous allons mettre l’accent sur les projets d’établissements. Donc, la gouvernance n’est pas en isolation. Ce sont des projets d’une durée de trois ans. Ils sont d’une diversité enrichissante énorme car ils touchent à divers aspects de l’école et son milieu environnant. Ces projets vont aussi assurer une cohérence dans le temps.
Il est beaucoup question de manque de discipline. Est-ce que cela fait aussi partie des mesures ?
Tout à fait. On réalise très vite que les ‘rules and regulations’ de l’école ont aussi ses limites dans la gestion quotidienne. Ce qui est intéressant à noter c’est que le mot discipline est formé du mot ‘disciple’, ce qui veut dire avoir quelqu’un comme modèle. Les jeunes ont besoin de bons éducateurs qui sont avant tout de bons disciples.
Et la nouvelle génération d’enseignants ?
Toute nouvelle génération est une richesse. Nous l’avons été nous aussi à un moment donné. Ce qu’il faut, c’est donner l’accompagnement nécessaire et permettre l’éclosion des talents et des capacités. Nous n’adoptons pas une posture de faire la leçon aux jeunes. Nous avons aussi à apprendre de leur fraîcheur créative et de leur audace. La seule chose qu’on peut leur enseigner c’est le ‘hard work’, ‘walk your talk’ et le sens du service. C’est un enseignement qui reste valable pour toute génération qui prend l’avenir en main.
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