On connaît leur camion rouge, leur uniforme et leur numéro de téléphone, le 115. Bien que l’on associe traditionnellement les pompiers aux incendies et à leur extinction, leur champ d’action sur le terrain est bien plus étendu. Petite incursion dans le quotidien, souvent méconnu, des sapeurs-pompiers à Maurice.
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Incendies, accidents de la route, inondations, assistance à la personne sur le plan médical, interventions en cas de problèmes domestiques... les sapeurs-pompiers sont sur tous les fronts. Leur profession, à Maurice comme ailleurs, est un combat de tous les instants. « Nous recevons beaucoup d’appels de gens réclamant une assistance sur le plan médical, par exemple. Et là, la relation humaine est véritablement au cœur de notre mission », souligne Yannick, sapeur-pompier depuis plus de 15 ans.
Il revient justement sur une intervention à laquelle il a participé il y a quelques semaines. « Nous avons été sollicités pour aider les ambulanciers à embarquer un homme alité et de forte corpulence. Une fois sur place, le patient avait la couche sale, nous avons dû le changer avant de le mettre dans l’ambulance pour l’hôpital », relate-t-il.
Vicky, pompier qui compte une dizaine d’années de service, a participé à une opération similaire chez un habitant des hautes Plaines-Wilhems. « Il s’agissait d’un homme en surpoids, qui a besoin d’une canne pour se déplacer. Nous avons été sollicités aux petites heures du matin, car il était tombé de son lit en voulant se rendre aux toilettes. Incapable de le soulever, son épouse nous a sollicités. »
Courage et altruisme
Des interventions comme celles-là font partie intégrante du quotidien des pompiers. « Il n’est pas rare non plus que le public fasse appel à nous pour une clé oubliée à l’intérieur d’un appartement, pour porter secours à un chien pris au piège dans une fosse septique ou à un chat bloqué au sommet d’un arbre », indique le pompier Jeeroo qui compte plus de 15 ans de carrière. « Un jour, nous avons même été confrontés à un paon qui s’était échappé d’on ne sait où et qui troublait le voisinage », relate ce pompier.
Les sapeurs-pompiers sont aussi mobilisés lorsque surviennent les accidents de la route qui sont malheuresement nombreux. Dans chaque cas, d’importants moyens humains et logistiques sont mis en œuvre pour intervenir au plus vite. « Nous sommes parfois confrontés à des situations humainement difficiles. Face à un conducteur encore en vie, coincé aux côtés d’un passager mort dans un véhicule accidenté, nous devons pouvoir garder notre sang-froid, faire preuve de courage et d’altruisme », témoigne John.
Risque calculé
Ce pompier aguerri se souvient ainsi d’un accident qui s’est récemment produit sur un parking à Vacoas. Il raconte qu’un arbre est tombé sur une voiture en stationnement et que le jeune homme occupant le siège passager est mort sur le coup. « C’est sa copine qui conduisait le véhicule. Elle est restée coincée à ses côtés, en attendant que les pompiers et la SMF découpent la carrosserie pour les dégager de la voiture », poursuit John.
Il relate avoir passé près de deux heures à tenir la main de cette jeune femme et à lui parler, histoire de la rassurer et de détourner son attention de ce qui se passait juste à côté. « Ne sachant pas que le jeune homme était déjà décédé, elle n’arrêtait pas de me dire qu’elle n’avait rien et qu’il fallait que je m’occupe de son ami », raconte le pompier.
Confronté à diverses urgences, le sapeur-pompier doit savoir observer et évaluer rapidement une situation. Il s’entraîne à développer des réflexes sûrs, une excellente condition physique et une bonne résistance psychologique. Quant au risque, même calculé, il fait partie des conditions de travail. Et les valeureux pompiers en sont conscients…
De la Fire Brigade au Fire & Rescue Service
Le service d’incendie à Maurice était d’abord connu comme la Fire Brigade. Il était rattaché à la municipalité de Port-Louis, l’unique municipalité du pays au début du XXe siècle. La caserne de la capitale est d’ailleurs la première à avoir vu le jour sur l’île. Elle a été construite en 1904.
Le Government Fire Service a été créé en 1954 à la suite de la promulgation de la Government Fire Services Act. Pour s’adapter à l’environnement socio-économique en pleine mutation, cette loi sera remplacée en 2013 par la Mauritius Fire and Rescue Service Act. Ainsi depuis 2014, le service d’incendie est connu comme le Mauritius Fire and Rescue Service (MFRS).
Le MFRS compte un effectif de 944 personnes, dont 791 pompiers (14 femmes comprises), répartis dans les dix casernes du pays. La plus ancienne, après Port-Louis, est celle de Curepipe qui date de 1922. Le MFRS est dirigé par le Chief Fire Officer Louis Pallen.
Ce dernier est soutenu par trois adjoints et cinq assistants. Viennent ensuite les Divisional Officers, les Senior Station Officers, les Station Officers, les Sub-Officers et les Fire Fighters. Le MFRS répond à une moyenne de 8 000 incendies et 3 000 incidents sans incendie par an. Il dispose d’une flotte de trente véhicules spécialisés et équipés.
Il a dit…
« Dans le service du feu, nous combattons ensemble un ennemi commun, l’incendie, peu importe le pays où nous sommes, l’uniforme que nous portons et la langue que nous parlons. » Lt JJ Edmondson, 1999.
Hommage rendu ce jeudi
Les sirènes des casernes de pompiers retentiront ce jeudi, à midi, à travers le monde. Une minute de silence sera observée pour rendre hommage aux pompiers décédés dans l’exercice de leurs fonctions. Pour la première fois cette année, le Mauritius Fire and Rescue Service marquera la Journée internationale des pompiers par une célébration protocolaire à la caserne de Coromandel.
Initiée en 1999, cette journée invite la communauté mondiale à reconnaître et à honorer le dévouement des pompiers. Ce sera aussi une manière de remercier chaque pompier, en vie ou non, pour sa contribution et son engagement à assurer un environnement aussi sécurisé que possible à l’ensemble de la société.
Brin d’histoire…
La Journée internationale des pompiers est célébrée le 4 mai car ce jour correspond à la Saint-Florian, saint patron des pompiers. La légende raconte qu’il aurait éteint un incendie en jetant sur les flammes un simple seau d’eau. Saint-Florian était aussi responsable des brigades de pompiers de Bavière au IIIe siècle.
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