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Jean Claude de l’Estrac : «les résultats de cette partielle seront un boost pour les législatives qui suivront»

Prem Sewpaul et ses invités ont évoqué les enjeux entourant une partielle au No 10, lors de l’émission Au coeur de l’Info.

« Nomination Day, quelles implications politiques ? » C’était le thème de l’émission ‘Au cœur de l’info’, animée par Prem Sewpaul, sur Radio Plus jeudi. Selon l’observateur politique Jean Claude de l’Estrac, les élections générales pourraient se tenir en décembre. Il a ensuite fait ressortir que l’opposition parlementaire serait « en grande difficulté ».

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«Je suis hésitant », dira Jean Claude de l’Estrac. « La quasi-totalité des observateurs politiques et des chefs de partis sont unanimes : il n’y aura aucune élection partielle », a-t-il affirmé. Cependant, l’observateur politique craint qu’une partielle n’ait lieu avant les élections générales. « Certains disent que cette partielle coûtera beaucoup d’argent, mais c’est le cadet des soucis du Premier ministre Pravind Jugnauth. Face à l’absence de l’opposition parlementaire, le chef du gouvernement a voulu tenter le coup. D’ailleurs, les résultats de cette partielle seront un ‘boost’ pour les élections générales qui seront repoussées le plus longtemps possible », a-t-il ajouté.

Jean Claude de l’Estrac estime que le Premier ministre souhaite faire taire « ceux qui disent qu’il est un menteur et un bluffeur ». Concernant l’argument selon lequel le nouveau député élu de la circonscription Montagne-Blanche/GRSE (10) aurait un très court mandat, l’observateur politique a fait remarquer : « Cela ne fera pas reculer Pravind Jugnauth ». « Le gouvernement a toujours une marge de manœuvre. Sans nouvelle douceur, il y aura un ‘feel good factor’ avec le paiement du 13e mois de salaire en décembre », a-t-il ajouté.

Quant à la tenue des élections, Jean Claude de l’Estrac reste incertain. « Je ne sais pas. Tout dépend de la situation sur le terrain. Selon moi, les élections pourraient se tenir en décembre. Je ne pense pas que ce gouvernement s’arrêtera au 13e mois, et j’espère qu’il n’y aura pas de 14e mois de salaire en raison des petites entreprises », a rétorqué l’ancien ministre. 

L’opposition en difficulté

Interrogé sur la posture de l’opposition parlementaire, il répondra : « Elle est en grande difficulté, notamment pour trouver un consensus concernant la liste des candidats. Certains leaders sont déconnectés. Les leaders historiques devraient présenter la relève lors des prochaines élections générales ».

Coup de poker

Selon l’observateur politique Bernard Saminaden, le gouvernement « joue au poker ». « Le Premier ministre Pravind Jugnauth a un agenda bien défini en voulant démontrer que l’opposition a peur d’affronter l’électorat. Il veut ainsi démontrer qu’il est un champion de la démocratie. Mais la question se pose : pourquoi n’y a-t-il pas eu des élections municipales ? Si Jugnauth pe al organiz parsiel, kifer li pa organiz minisipal ? » demande-t-il. 

L’observateur et ancien ministre Dharam Gokhool estime que c’est « une tactique bien planifiée » afin de garder l’opposition dans l’impasse ». « Mais le Premier ministre a été constant sur un point : il y aura une élection partielle. Autre point soulevé par Pravind Jugnauth : le gouvernement ira jusqu’à la fin de son mandat ».

« Le grand gagnant sera le MSM »

Pour Habib Mosaheb, l’organisation d’une partielle est synonyme « de gaspillage de fonds publics en raison du décalage d’un mois avant la dissolution de l’Assemblée nationale » en vue des élections générales. « Comment se fait-il que le Premier ministre ait décidé d’organiser une élection partielle ? » a-t-il demandé.

Selon lui, « beaucoup d’élections partielles ont été déterminantes pour les élections générales ». 

Abdallah Goolamallee, un autre observateur politique, a estimé que « stratégiquement parlant, le MSM et ses alliés marqueront des points ». « Le grand gagnant sera le MSM et ses alliés, tandis que le grand perdant sera l’opposition parlementaire. Cette partielle ne servira pas de baromètre pour le gouvernement, mais plutôt pour l’opposition », a-t-il estimé. 

Par ailleurs, Habib Mosaheb a soutenu qu’il faut revoir le mode de désignation du Speaker de l’Assemblée nationale.

 

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